Le skimboard, ou la planche de plage[1], est un sport de glisse qui consiste à surfer sur une vague en se lançant de la plage. Le nom vient du verbe anglais to skim (écumer, écrémer, frôler) et de board (planche), comme dans surfboard (planche de surf), un skimboard est donc littéralement une « planche à frôler/écumer » car elle plane au ras de l'eau.
Le débutant utilisera généralement une planche (skimboard) en contreplaqué vernis. Le pratiquant confirmé choisira une planche en matériaux composites formée d'un sandwich avec un cœur en mousse légère recouvert d'un stratifié résine (époxy ou polyester) + fibre de verre, sur le même principe que les planches de surf. Le professionnel emploiera une planche presque identique mais avec des matériaux composites plus nobles (et plus chers) comme la fibre de carbone ou les tissus de verre spéciaux (S-glass). Ces planches (boards) sont beaucoup plus fines que les planches de surf (entre 1 et 2,5 cm d'épaisseur maxi) et toujours dépourvues de dérive. Leur longueur correspond approximativement à la hauteur du plexus de leur utilisateur, jusqu'au menton au maximum. Leur tiers avant est légèrement relevé et s'appelle le rocker.
Le phénomène qui permet au skimboard de glisser est l’hydroplanage (planing). En effet, lorsque le skimboard est animé d'un léger mouvement, une fine pellicule d'eau (moins de 1 cm d'eau) s'accumule entre sa surface et le sable. Le comportement de l'engin est alors comparable à celui d'une savonnette sur du carrelage mouillé. On peut glisser très loin même avec une faible vitesse, car le sable « porte » la pellicule d'eau qui « porte » la planche.
En revanche, si l'on veut aller plus loin du bord, dans de l'eau profonde, l'hydroplanage ne marche plus et la planche se retrouve (ainsi que le skimboardeur) dans la situation d'un ski nautique (ou d'un wakeboard/flysurf/caillou en ricochet, etc.). Si la vitesse est trop faible, la planche coule immédiatement car sa flottabilité est insuffisante pour porter un homme (comme un ski nautique à l'arrêt), seule la vitesse la maintient en hydroplanage. La pratique devient donc beaucoup plus difficile et technique, mais aussi plus intéressante.
Il existe deux types de pratique de cette discipline, cohabitant au gré des marées.
La configuration de la plage et les conditions de vagues doivent bien sûr s'y prêter, ce n'est pas possible partout, cependant il est plus facile de trouver un coin (spot) connu pour ses bonnes vagues ou qui convienne aussi bien au skimboard qu'au surf ou au windsurf (voir la rubrique « Où pratiquer »).
La pratique de ce sport peut être assez physique, il faut être bon coureur, supporter un rythme soutenu (courir sur du sable n'est pas aussi aisé qu'on pourrait le croire) et ne pas avoir peur des chutes.
Cousin du surf, le skimboard est né aux États-Unis et en Polynésie dans les années 1930. Il s'agissait alors d'une simple planche de bois massif aux bords arrondis. La Seconde Guerre mondiale vit le développement du skimboard (jusque là peu connu en France) grâce à l'invention du contreplaqué.
La petite histoire dit que le skimboard moderne en sandwich fibre de verre aurait été découvert par hasard, à Laguna Beach, sur la côte ouest des États-Unis, par un surveillant de baignade (lifeguard) qui aurait lancé sa planche de surf cassée (donc sans ses dérives) au bord de l'eau et s'en serait servi comme d'un skimboard. L'idée était lancée et allait donner une nouvelle jeunesse à ce « vieux » sport.
Le skimboard apparaît sur la côte basque vers 1960, sous la forme basique d'un simple disque de contreplaqué de 60 cm de diamètre dénommé commercialement « RONDO » – mais reste un jeu marginal qui finit par tomber dans l'oubli.
C'est seulement dans les années 1980 qu'il fait son retour sur nos plages, en suivant le boom du surf (le vrai). D'abord sous son aspect classique de planche de contreplaqué, de forme ovale cette fois, puis rapidement (1984) sous sa nouvelle forme, celui d'une planche de surf sans dérive, fabriquée à partir d'un pain de polyuréthane léger, et stratifié comme une planche de surf (fibre et résine). Il s'agit alors uniquement de planches américaines, Philippe Hervé distribution assurant la distribution de la marque américaine Victoria skimboards pour la France. Dans la foulée, quelques fabricants français, dont EDEN skimboards ou Kool Kangaloo Skimboards, se lancent sur le créneau et contribuent à démocratiser ce sport en faisant baisser les prix.
Le skimboard commence alors à se faire connaître, profitant de l'engouement pour les sports de glisse. Progressivement, grâce à l'apparition de nouveaux matériaux plus performants (la mousse de PVC expansée, surtout), de nouvelles planches voient le jour, offrant plus de solidité et de portance, et élargissant le champ d'action de l'engin.
En 1988, naît le premier championnat de France, à Biarritz.
Enfin, en 1992, la discipline rejoint la Fédération française de surf, qui prend alors en charge l'ensemble des compétitions nationales de skimboard.
Plusieurs spots, de tous types, s'offrent aux skimboardeurs. En fonction des fonds marins, la plage peut offrir des vagues latérales (liners), qui déroulent en biais sur de longues distances, des vagues cassant au dernier moment, des vagues tubulaires, etc. Il faut toujours choisir un spot adapté à son niveau, car le skimboard se pratique dans les brisants de rivage (shore break), zone particulièrement dangereuse où les risques de fractures et de noyades existent. Il faut donc commencer dans des spots surveillés avec de petites vagues. Les conditions idéales sont un vent de terre (offshore wind) , ou alors faible, et une houle bien formée afin que les vagues soient propres, tubulaires et lisses.
La Mecque du skimboard est Laguna Beach en Californie, où est né le skimboard moderne.
Les spots les plus connus dans le monde sont :
En France, on peut pratiquer le flat partout où la plage est de sable (Atlantique, Manche, Méditerranée). Pour la pratique sur les « brisants de rivage » (shore break) ou surf de vague, laquelle est plus exigeante, les spots les plus prisés sont (liste non exhaustive) :
Techniques pour garder le maximum de vitesse une fois sur votre planche:
la technique du « pomper » s'applique avec l'attaque du shorebreak, ceci est nécessaire si l'on veut prendre une vague plus éloignée de la plage que les autres. Il s'agit de relâcher un peu l'appui du pied avant sur l'avant de la planche puis de ré-appuyer et de recommencer la manœuvre, elle a pour but de vous faire prendre de la vitesse en allant face à la vague. La planche bat l'eau au rythme des appuis et progresse par "petits bonds rapides"
Le « désaxé » est une autre technique qui permet d'augmenter la distance parcourue, afin d'aller chercher la vague plus loin. Il s'agit de faire pivoter sa planche en marche, perpendiculairement au sens de glisse (donc en travers).
Les figures (tricks) du skimboard en pratique flat sont très similaires à celles du skateboard.
Le nom des figures de rotation est donné selon la rotation effectuée. Ainsi on peut avoir des 360° (un tour complet) 720° (deux tours), etc.
En plus d'avoir une planche en composite performante il faut aussi bien maîtriser la montée rapide, car la vitesse de glisse nécessaire pour espérer surfer une vague est bien plus importante qu'en pratique flat. En effet, la planche devra parcourir une assez grande distance sur de l'eau profonde afin d'atteindre la vague, ce qui est beaucoup plus difficile que de simplement glisser par aquaplanage sur du sable mouillé. Si la vitesse est insuffisante, ou si la position sur la planche est en déséquilibre (planche cabrée, ou au contraire qui pique du nez), la planche coule immédiatement.