Titre québécois | Plaisirs glacés |
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Réalisation | Marc Evans |
Scénario | Angela Pell |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production |
Revolution Films (en) Rhombus Media 2 Entertain Video Alliance Atlantis Communications BBC Films Baby Cow Productions Chum Television Movie Central TVA Films The Movie Network Téléfilm Canada |
Pays de production |
Canada Royaume-Uni |
Genre | Drame |
Durée | 112 minutes |
Sortie | 2006 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
Snow Cake, ou Plaisirs glacés[1] au Québec, est un film britannico-canadien réalisé par Marc Evans, sorti en 2006.
Dans un resto-route d'Ontario, Alex Hughes, un homme distant au passé obscur, accepte de conduire Vivienne - une jeune auto-stoppeuse expansive et très insistante - à Wawa (Ontario), une petite ville au bord du Lac Supérieur. Quelques kilomètres plus loin, tandis qu'une amitié se tisse entre ces deux personnages très différents, leur voiture est violemment heurtée par un poids-lourd. Alors qu'Alex s'en sort indemne, Vivianne meurt sur le coup. Alex, bouleversé, poursuit tout de même sa route vers Wawa, pour rencontrer Linda, la mère de Vivianne. Imaginant rencontrer une mère effondrée par le chagrin, il trouve une femme autiste - très communicative - qui semble, à première vue, indifférente à la mort de sa fille.
Pour le réalisateur, Snow Cake est moins un film sur l'autisme (comme pouvait l'être Rainman) qu'un film sur une rencontre atypique au cours de laquelle chacun apporte à l'autre. Alex sortira en effet de ces quelques jours avec Linda transformé à vie, avec un nouveau regard sur les choses et les gens. L'adoption d'un autre regard est en effet une « retombée » courante chez quiconque est confronté de près à l'autisme, et c'est la richesse que peut apporter ce handicap (pas facile à vivre des deux côtés) à celles et ceux qui savent le voir autrement que comme une simple calamité ou punition du destin.
Comme dans Rainman, Snow Cake fourmille de petits détails que reconnaitront instantanément toutes les personnes confrontées à l'autisme : stéréotypies, besoin de contention, alignements d'objets, rituels, « pétages de plombs » pour des faits apparemment anodins, insensibilité apparente... Alex, face à Linda et tous ses comportements étranges, apprendra non seulement à la respecter (ce qu'il fait dès le début. Il n'est pas un monstre, mais simplement un personnage blessé par la vie) mais également à l'apprécier, voire à l'aimer à la manière d'un grand frère.
Les parents de Linda méritent qu'on s'intéresse à eux : ce sont des personnes dignes et ouverts d'esprit. Ils ont appris à accepter et à aimer leur fille telle qu'elle est, et savent remettre à leur place les étroits d'esprits qui cherchent à faire entrer Linda dans leur moule mental. Il y a entre eux et Alex une belle relation qui s'esquisse.
Autre personnage important du film, Maggie, voisine de Linda, belle quadragénaire aux mœurs libres qui nouera avec Alex une relation amoureuse, ou tout au moins affective, forte et régénératrice. Elle est un peu comme un ballon d'oxygène qui permet à Alex de reprendre pied dans la vie « normale » de temps à autre au cours de son séjour chez Linda. Elle va redonner à Alex confiance en lui en tant qu'homme. Personnage qui s'avoue elle-même égoïste, elle a en fait beaucoup à donner, et elle aussi se rapprochera de Linda. Toutes deux sont, chacune à sa façon, des « parias » de ce microcosme provincial, Linda par son handicap, Maggie par sa façon de vivre. Et aucune des deux ne le vit vraiment mal. Elles acceptent ce fait, avec chacune sa philosophie propre.
Marc Evans ne tombe jamais dans le pathos plombant auquel on pourrait s'attendre quand on n'a qu'une connaissance superficielle de l'autisme. Il y a des moments réellement drôles dans le film, tout comme dans la vie réelle d'une personne autiste et de son entourage. Ce n'est pas une tragédie, mais une tranche de vie décisive pour un homme, avec ses joies et ses doutes, ses bonheurs et ses irritations... C'est une leçon de vie comme peuvent en apporter les personnes autistes, quel que soit leur niveau. La mort de Vivianne, la fille de Linda, n'est en ce sens aucunement gratuite : elle permet à Alex d'accéder à un stade supérieur de spiritualité.
En France, une avant première ouverte au public fut organisée le mardi à 20h30 au cinéma MK2 Bibliothèque, en présence de Sigourney Weaver.
Ce film a reçu 4 nominations dans 3 catégories à la 27e cérémonie des Genie Awards en 2007.
Cette cérémonie eut lieu le (nommés annoncés le ) mais récompense des films sortis en 2006.