Fondation |
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Sigle |
(en) BPAS |
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Type | |
Domaines d'activité | |
Siège |
Londres (112a, Shirland Road) |
Pays | |
Langue |
Anglais |
Fondateur | |
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Président |
Vic Sedlak (d) (depuis ) |
Filiale |
Institute of Psychoanalysis (d) |
Affiliation | |
Publication | |
Site web |
La Société britannique de psychanalyse, en anglais : British Psychoanalytical Society (BPAS), est fondée en 1919 par Ernest Jones. Elle a été précédée par une première société, la London Psychoanalytical Society (1913-1919).
Ernest Jones, psychiatre et psychanalyste anglais, s'installe à Londres en 1913, après plusieurs années d'exercice au Canada. Après une analyse didactique réalisée durant l'été 1913, avec Sándor Ferenczi à Budapest, il fonde le la première société psychanalytique britannique, sous le nom de London Psychoanalytical Society[1]. Entre 1914 et 1918, les communications entre Ernest Jones et les psychanalystes germanophones continentaux, dont les pays sont opposés par la Première Guerre mondiale, sont interrompues. Jones n’est pas soumis à des obligations militaires et peut poursuivre l'exercice de la psychanalyse, notamment auprès de patients atteints par des névroses de guerre. Son travail durant ces années-là constitue un apport théorico-clinique dont la valeur est relevée par Freud[2].
La création de sociétés nationales est encouragée par Freud, tandis que le mouvement international est progressivement fédéré par l'Association psychanalytique internationale, créée en 1910.
En 1919, une dizaine de membres décident de la dissolution de la London Psychoanalytical Society[1], dont certains membres étaient acquis aux idées jungiennes, et ils refondent, le , une association psychanalytique sous le nom de British Psychoanalytical Society (BPAS), dont Jones prend la présidence. James Glover et Edward Glover sont parmi ses premiers partisans. John Rickman, Ella Freeman Sharpe, Joan Riviere, Susan Isaacs, Sylvia Payne sont les premiers analystes. Plusieurs sont liés au Bloomsbury Group : James Strachey et Alix Strachey, Adrian Stephen, un des frères de Virginia Woolf et son épouse Karen Stephen. Plus tard les rejoignent William R. D. Fairbairn, John Bowlby, Donald Winnicott[3], Ambrose Cyril Wison[4].
La Société se développe selon plusieurs axes. Devenant égale en dignité[style à revoir] avec les sociétés psychanalytiques continentales, Vienne, Berlin et Budapest.
Deux périodes de tension touchent la Société qui comporte une quarantaine de membres. Melitta Schmideberg, fille de Melanie Klein s'est installée à son tour à Londres, au terme d'études de médecine réalisées à Berlin. Elle fait une analyse avec Edward Glover et, soutenue par Glover, critique ouvertement Melanie Klein. Elle s'exile aux États-Unis, ce qui ramène un peu de paix dans la Société. Une période de tension plus importante pour la décennie suivante concerne les oppositions théoriques et cliniques entre les Anglais et les Viennois, autour des questions de la psychanalyse des enfants et du complexe d'Œdipe. Ces questions restent irrésolues alors qu'affluent les premiers psychanalystes, chassés d'Allemagne par l'interdiction faite, par les Lois de Nuremberg, aux juifs d'exercer une profession libérale. Après l'Anschluss, en , ce sont les derniers Viennois, notamment Freud, qui a toujours défendu les théories de sa fille Anna contre les positions kleiniennes, et Anna Freud qui à leur tour cherchent refuge d'abord au Royaume-Uni, mais dont un certain nombre s'exilent en Amérique. Tout autant que les crispations théoriques et cliniques, c'est l'inquiétude qu'il n'y ait pas assez de travail pour tous les psychanalystes qui est présente dans tous les esprits à Londres au début de la guerre.
De 1941 à , la Société britannique est le lieu de fameuses « controverses », réunions scientifiques durant lesquelles s'opposent kleiniens, partisans d'évolutions techniques et théoriques et annafreudiens qui promeuvent une orthodoxie freudienne. Un certain nombre d'analystes, qui souhaitent sortir de ce clivage rejoignent le Groupe des Indépendants. Un accord de 1944, en réorganisant la formation des psychanalystes, de façon à prendre en compte les différentes perspectives, met fin à ces controverses et évite une scission au sein de la Société de psychanalyse.