Si l'ensemble B qu'on exclut est vide, Sest simplement la somme d'ensembles usuelle A1 + … + An (notée nAsi tous les Aksont égaux à un même ensemble A).
Si B est l'ensemble des n-uplets d'éléments non tous distincts, alors S est noté
Un corollaire immédiat est que pour toute suiteS de p – 1 éléments non nuls de ℤ/pℤ (non nécessairement distincts), tout élément de ℤ/pℤ est somme d'une sous-suite (éventuellement vide) de S[9].
pour tout nombre premier p et toute partie A du corps ℤ/pℤ,
.
En 1994, José António Dias da Silva et Yahya Ould Hamidoune (1948-2011)[15],[16] la démontrèrent, prouvant même[17] que pour toute partie finie A d'un corps F,
,
où p(F) désigne la caractéristique de F si celle-ci est non nulle, et p(F) = ∞ sinon.
Un outil puissant pour minorer les cardinaux de diverses sommes restreintes d'ensembles est une méthode polynomiale, introduite en 1989 par Alon et Tarsi[21] puis développée par Alon, Nathanson et Ruzsa[18]. Alon (1999) l'a reformulée par le principe suivant, qu'il considère comme une variante du Nullstellensatz de Hilbert :
Soient f(x1, … , xn) un polynôme à coefficients dans un corps F et x1k1…xnkn un monôme de coefficient non nul dans f et de degré maximal. Pour toutes parties A1, … , An de F telles que pour chaque i, |Ai| > ki, il existe dans leur produit un n-uplet en lequel f ne s'annule pas.
Alon décrit de nombreuses applications de ce principe, parmi lesquelles des démonstrations de théorèmes classiques comme celui de Cauchy-Davenport présenté ci-dessus ou celui de Chevalley-Warning.
↑La partie B est alors souvent choisie de la forme {(a1, … , an) ∈ Gn | f(a1, … , an) = 0} pour un certain polynômef à coefficients dans cet anneau : voir par exemple (en) Noga Alon, « Combinatorial Nullstellensatz », Combin. Probab. Comput., vol. 8, nos 1-2, , p. 7-29 (lire en ligne).
↑(en) Melvyn B. Nathanson, Additive Number Theory : Inverse Problems and Geometry of Sumsets, Springer, coll. « GTM » (no 165), (lire en ligne), p. 13.
↑A. Cauchy, « Recherches sur les nombres », JEP, vol. 9, , p. 99-123 (lire en ligne).
↑(en) H. Davenport, « On the addition of residue classes », J. London Math. Soc., vol. 10, , p. 30-32.
↑(en) H. Davenport, « A historical note », J. London Math. Soc., vol. 22, , p. 100-101.
↑Une démonstration, « essentiellement celle de (en) Noga Alon, Melvyn B. Nathanson et Imre Ruzsa, « Adding Distinct Congruence Classes Modulo a Prime », Amer. Math. Month., vol. 102, no 3, , p. 250-255 (lire en ligne) », est présentée dans (en) « Proof of Cauchy-Davenport theorem », sur PlanetMath.
↑(en) P. Erdős et R. L. Graham, « Old and new problems and results in combinatorial number theory », L'Enseign. Math., , p. 1-128 (lire en ligne), p. 95.
↑(en) Zhi-Wei Sun, « On some conjectures of Erdős-Heilbronn, Lev and Snevily », pdf : exposé de présentation.
↑Dans l'article mentionné par Erdős et Graham, la conjecture portait en réalité sur une minoration, en fonction de |A|, du nombre de sommes distinctes obtenues en additionnant les éléments de parties quelconques de A : (en) P. Erdös et H. Heilbronn, « On the addition of residue classes modulo p », Acta Arith., vol. 9, , p. 149-159 (lire en ligne), Conjecture 2.
↑ a et b(en) Noga Alon, Melvyn B. Nathanson et Imre Ruzsa, « The polynomial method and restricted sums of congruence classes », J. Number Theor., vol. 56, no 2, , p. 404-417 (lire en ligne).
↑(en) Qing-Hu Hou et Zhi-Wei Sun, « Restricted sums in a field », Acta Arith., vol. 102, no 3, , p. 239-249 (lire en ligne).