Souppes-sur-Loing | |||||
La mairie. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Île-de-France | ||||
Département | Seine-et-Marne | ||||
Arrondissement | Fontainebleau | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Gâtinais-Val de Loing | ||||
Maire Mandat |
Pierre Babut 2020-2026 |
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Code postal | 77460 | ||||
Code commune | 77458 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Sulpiciens | ||||
Population municipale |
5 114 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 185 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 48° 11′ 02″ nord, 2° 44′ 10″ est | ||||
Altitude | Min. 62 m Max. 130 m |
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Superficie | 27,63 km2 | ||||
Type | Bourg rural | ||||
Unité urbaine | Souppes-sur-Loing (ville-centre) |
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Aire d'attraction | Paris (commune de la couronne) |
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Élections | |||||
Départementales | Canton de Nemours | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Seine-et-Marne
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
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Liens | |||||
Site web | souppes.fr | ||||
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Souppes-sur-Loing est une commune française située dans le département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France.
En 2021, elle compte 5 114 habitants.
La commune de Souppes-sur-Loing se trouve au sud-est du département de Seine-et-Marne, en région Île-de-France[1], entre Nemours, au nord, et Montargis au sud, à la limite du département du Loiret (région Centre-Val de Loire).
Elle se situe à 48,48 km par la route[Note 1] de Melun[2], préfecture du département, à 31,97 km de Fontainebleau[3], sous-préfecture, et à 10,81 km de Nemours[4], bureau centralisateur du canton de Nemours dont dépend la commune depuis 2015. La commune est par ailleurs ville-centre du bassin de vie de Souppes-sur-Loing[1].
Les communes les plus proches[Note 2] sont[5] : La Madeleine-sur-Loing (3,2 km), Château-Landon (4,6 km), Poligny (4,7 km), Dordives (5,0 km), Bagneaux-sur-Loing (5,8 km), Bougligny (5,9 km), Chenou (6,0 km), Chaintreaux (6,5 km).
Le territoire de la commune se situe dans le sud du Bassin parisien, plus précisément au nord-est de la région naturelle du Gâtinais. Les paysages sont constitués d'un grand plateau de calcaire lacustre recouvert d'une couche de lœss. Ce calcaire siliceux, très dur, mêlé à des marnes de différentes couleurs, et souvent caverneux (phénomène de meuliérisation), est reconnaissable à ses vacuoles étirées remplies de cristaux de calcite et à sa patine blanche (elle a la propriété de blanchir au contact de l'eau de pluie en exsudant du calcin). Cette roche est une excellente pierre de construction qui a été exploitée depuis l'époque gallo-romaine dans des carrières à ciel ouvert. Elle est encore exploitée de façon industrielle à Souppes-sur-Loing sous le nom de « pierre de Souppes » qui a fourni des pierres pour de très nombreux monuments, notamment parisiens comme l'arc de triomphe de l'Étoile (à partir de 1806), la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre (à partir de 1878), les assises de la tour Eiffel (1889), l'agrandissement de la Sorbonne à la fin du XIXe siècle, des parties du palais du Louvre et des Tuileries (1908)[6].
L'altitude varie de 62 mètres à 130 mètres pour le point le plus haut, le centre du bourg se situant à environ 71 mètres d'altitude (mairie)[7].
Géologiquement intégré au bassin parisien, qui est une région géologique sédimentaire, l'ensemble des terrains affleurants de la commune sont issus de l'ère géologique Cénozoïque (des périodes géologiques s'étageant du Paléogène au Quaternaire) et du Crétacé supérieur[8],[9].
Ères | Périodes géologiques | Époques géologiques | Nature des sols | |||||||||
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Cénozoïque | Quaternaire | Holocène |
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Pléistocène | ||||||||||||
Néogène | Pliocène | non présent | ||||||||||
Miocène | non présent. | |||||||||||
Paléogène | Oligocène |
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Éocène |
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Paléocène | non présent. | |||||||||||
Mésozoïque | Crétacé | Supérieur |
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inférieur | non présent. |
La commune est classée en zone de sismicité 1, correspondant à une sismicité très faible[10].
Le réseau hydrographique de la commune se compose de quatorze cours d'eau référencés :
La longueur totale des cours d'eau sur la commune est de 13,79 km[25].
Afin d’atteindre le bon état des eaux imposé par la Directive-cadre sur l'eau du , plusieurs outils de gestion intégrée s’articulent à différentes échelles : le SDAGE, à l’échelle du bassin hydrographique, et le SAGE, à l’échelle locale. Ce dernier fixe les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine. Le département de Seine-et-Marne est couvert par six SAGE, au sein du bassin Seine-Normandie[26].
La commune fait partie du SAGE « Nappe de Beauce et milieux aquatiques associés », approuvé le . Le territoire de ce SAGE couvre deux régions, six départements et compte 681 communes, pour une superficie de 9 722 km2[27]. Le pilotage et l’animation du SAGE sont assurés par le Syndicat mixte du pays Beauce Gâtinais en Pithiverais, qualifié de « structure porteuse »[28].
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[29]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Nord-est du bassin Parisien, caractérisée par un ensoleillement médiocre, une pluviométrie moyenne régulièrement répartie au cours de l’année et un hiver froid (3 °C)[30].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 11,1 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,5 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 699 mm, avec 11,4 jours de précipitations en janvier et 7,6 jours en juillet[29]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Nemours à 10 km à vol d'oiseau[31], est de 12,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 690,3 mm[32],[33]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[34].
La protection réglementaire est le mode d’intervention le plus fort pour préserver des espaces naturels remarquables et leur biodiversité associée[35],[36].
Deux espaces protégés sont présents dans la commune :
Le réseau Natura 2000 est un réseau écologique européen de sites naturels d’intérêt écologique élaboré à partir des Directives « Habitats » et « Oiseaux ». Ce réseau est constitué de Zones spéciales de conservation (ZSC) et de Zones de protection spéciale (ZPS). Dans les zones de ce réseau, les États Membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[40].
Un site Natura 2000 a été défini sur la commune au titre de la « directive Habitats »[41],[Carte 1] :
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Le territoire communal de Souppes-sur-Loing comprend cinq ZNIEFF de type 1[Note 3],[44],[Carte 2] :
et une ZNIEFF de type 2[Note 4],[44], la « vallée du Loing entre Nemours et Dordives » (1 059,63 ha), couvrant 7 communes dont 1 dans le Loiret et 6 en Seine-et-Marne[50].
Au , Souppes-sur-Loing est catégorisée bourg rural, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[51]. Elle appartient à l'unité urbaine de Souppes-sur-Loing[Note 5], une agglomération inter-régionale regroupant deux communes, dont elle est ville-centre[Note 6],[52],[1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 7],[1]. Cette aire regroupe 1 929 communes[53],[54].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (59,6 % en 2018), en diminution par rapport à 1990 (65,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (49,94 %), forêts (17,84 %), zones agricoles hétérogènes (9,69 %), zones urbanisées (8,93 %), mines, décharges et chantiers (6,63 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (3,61 %), eaux continentales[Note 8] (1,92 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (1,44 %)[55].
Type d’occupation | 1990 | 2018 | Bilan | ||
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Territoires artificialisés (zones urbanisées, zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication, mines, décharges et chantiers, espaces verts artificialisés ou non agricoles) |
357,32 ha | 12,97 % | 567,85 ha | 20,60 % | 210,54 ha |
Territoires agricoles (terres arables, cultures permanentes, prairies, zones agricoles hétérogènes) |
1 798,82 ha | 65,27 % | 1 643,58 ha | 59,64 % | −155,24 ha |
Forêts et milieux semi-naturels (forêts, milieux à végétation arbustive et/ou herbacée, espaces ouverts sans ou avec peu de végétation) |
547,21 ha | 19,85 % | 491,65 ha | 17,84 % | −55,55 ha |
Surfaces en eau (eaux continentales, eaux maritimes) |
52,67 ha | 1,91 % | 52,93 ha | 1,92 % | 0,26 ha |
Parallèlement, L'Institut Paris Région, agence d'urbanisme de la région Île-de-France, a mis en place un inventaire numérique de l'occupation du sol de l'Île-de-France, dénommé le MOS (Mode d'occupation du sol), actualisé régulièrement depuis sa première édition en 1982. Réalisé à partir de photos aériennes, le Mos distingue les espaces naturels, agricoles et forestiers mais aussi les espaces urbains (habitat, infrastructures, équipements, activités économiques, etc.) selon une classification pouvant aller jusqu'à 81 postes, différente de celle de Corine Land Cover[56],[57],[Carte 3]. L'Institut met également à disposition des outils permettant de visualiser par photo aérienne l'évolution de l'occupation des sols de la commune entre 1949 et 2018[Carte 4].
La loi SRU du a incité les communes à se regrouper au sein d’un établissement public, pour déterminer les partis d’aménagement de l’espace au sein d’un SCoT, un document d’orientation stratégique des politiques publiques à une grande échelle et à un horizon de 20 ans et s'imposant aux documents d'urbanisme locaux, les PLU (Plan local d'urbanisme). La commune est dans le territoire du SCOT Nemours Gâtinais, approuvé le et porté par le syndicat mixte d’études et de programmation (SMEP) Nemours-Gâtinais[58].
La commune disposait en 2019 d'un plan local d'urbanisme approuvé[59]. Le zonage réglementaire et le règlement associé peuvent être consultés sur le Géoportail de l'urbanisme[Carte 5].
La commune compte 223 lieux-dits administratifs[Note 9] répertoriés consultables ici[60] dont le Coudray, le Boulay, Fonteneilles, Grand Ceriseaux, Petit Ceriseaux, les Grés de Saint-Martin, Cercanceaux, les Varennes, Bésigny (source : le fichier Fantoir).
En 2017, le nombre total de logements dans la commune était de 2 572 dont 67,9 % de maisons (maisons de ville, corps de ferme, pavillons, etc.) et 31,6 % d'appartements[Note 10].
Parmi ces logements, 84,7 % étaient des résidences principales, 2,3 % des résidences secondaires et 12,9 % des logements vacants.
La part des ménages fiscaux propriétaires de leur résidence principale s'élevait à 59,2 % contre 39 % de locataires[61] dont, 19,3 % de logements HLM loués vides (logements sociaux)[Note 11] et, 1,8 % logés gratuitement.
La ligne de chemin de fer de Moret - Veneux-les-Sablons à Lyon-Perrache traverse du nord-ouest au sud-est le territoire de la commune.
L'autoroute A77 traverse, du nord au sud, la partie est du territoire de la commune. L'échangeur no 17, situé au sud-est de la commune, est accessible par les routes départementales D 30 et D 377.
Plusieurs routes départementales relient Souppes-sur-Loing aux communes voisines :
La rivière le Loing et le canal du Loing traversent la commune du sud au nord.
La gare de Souppes - Château-Landon, située sur le territoire la commune de Souppes-sur-Loing, est desservie par les trains de la ligne R du réseau Transilien qui effectuent les liaisons Paris - Montargis.
Souppes-sur-Loing est desservie par plusieurs lignes du réseau de bus Vallée du Loing - Nemours :
Le nom de la localité est mentionné sous les formes Supae vers 1090[62] ; Villa mea Supis en 1199[63] ; Soupas en 1242[64] ; Parochia de Sopis en 1259[64] ; Sopas en 1313[65] ; Soppes en 1458[64] ; Souppes en 1793[66] ; Soupes en 1801[66].
Le nom de Souppes-sur-Loing a été substitué à celui de Souppes par décret du .
Toponyme issu du mot pluriel du bas latin, d'origine germanique suppae qui signifie « sol détrempé »[67], soupe au sens de « marécage »[68]. « Le Loing y entretient de nombreux marécages de la consistance d'une soupe »[69]. En effet, le Loing divaguait fréquemment hors de son lit, formant des marécages que les moines de l'abbaye de Cercanceaux se sont employés à assainir.
La vallée du Loing fut l'un des aboutissements de la civilisation danubienne au Néolithique. Plus de trente polissoirs sur les communes de Nemours, Poligny, La Madeleine-sur-Loing, Château-Landon et Souppes sont présents aujourd'hui, témoins de cette première vie sédentaire. Huit de ces polissoirs sont classés Monuments Historiques sur les villes de Souppes et Bagneaux-sur-Loing. Tous les silex taillés trouvés sur les plateaux alentour montrent que le peuplement est encore plus ancien. La présence d'un site d'époque gauloise et de plusieurs sites de villas gallo-romaines connus sur le territoire de la commune montrent la continuité de l’occupation.
La tour achetée en 1312 par le chapitre de la Sainte-Chapelle du Palais Royal de Paris transformée en maison d’habitation à la veille de la Révolution, est au centre de la ville. Les écrits qui la mentionnent[Lesquels ?], comme l’examen de sa construction, la datent de l’époque gallo-romaine.
Le récit de Tournai, doit être lu entre légende et histoire. L’écrit au XIIe siècle par Hériman, abbé de Saint-Martin de Tournai appartient bien à l’histoire. Au IXe siècle, un chevalier de Souppes serait allé combattre les Normands sur l'Escaut, mais aujourd'hui les faits sont considérés comme des légendes[70].
Les vestiges architecturaux anciens sont rares dans la ville mais d'autant plus précieux. Les petits chapiteaux et leurs tailloirs qui se trouvent au pied du pignon ouest de l'église sont datés du XIe siècle. Ornés de sculptures archaïques, ce sont ceux du portail de la primitive église Sainte-Marie-de-Souppes qui date de 1090. En 1130, Henri, archevêque de Sens, confirme à l'Abbé Ernaud, abbé de l'abbaye Saint-Florentin de Bonneval près de Chartres, la possession de l'église de Souppes. Un prieuré bénédictin est fondé par Bonneval et est établi autour de Sainte-Marie-de-Souppes. Plus tardivement et jusqu’à la Révolution, il prendra le nom de prieuré Saint-Clair et Saint-Léger. Le portail de Sainte-Marie-de-Souppes devient l'entrée du prieuré. C'est en prolongation de celui-ci que l'église actuelle, beau gothique naissant, classée Monument historique, est construite à la fin du XIIe siècle.
En septembre 1250, Gilon, archevêque de Sens, considérant que l'église de Souppes était trop vaste, ordonne d'en démolir une partie du côté du prieuré. C'est ce qui explique la reconstruction et le style pur XIIIe siècle du pignon ouest avec ses deux fenêtres divisées par un meneau formant deux lancettes surmontées d'une rose à quatre redents, à profils simplement chanfreinés. À l'intérieur de cette église classée des XIIe et XIIIe siècles, un très beau retable en bois du XVIe siècle lui aussi classé et en provenance vraisemblable de l'ancienne abbaye cistercienne Sainte-Marie de Cercanceaux. En effet, à la fin du XIIe siècle, quelques moines cisterciens venant de la Cour Dieu en forêt d'Orléans vont venir fonder dans la vallée l'abbaye Sainte-Marie de Cercanceaux qui s'éteindra à la Révolution. C'est aujourd'hui une propriété privée.
En ce même XIIe siècle, aux autres extrémités de la commune actuelle s'établissent la Seigneurie du Boulay et la Seigneurie de Beaumoulin. Une autre église est construite au Boulay au XIIIe siècle donnant naissance à un second prieuré. Cette église en ruines était dédiée à Notre-Dame du Boulay, puis à Saint Fiacre, patron des jardiniers. La Seigneurie du Boulay sera élevée au rang de Marquisat au XVIIIe siècle, en relèveront Souppes, Poligny, Obsonville et autres lieux.
La période du Moyen Âge est jalonnée au hasard des textes par les noms de ceux qui sont liés au domaine : Thibaud de Souppes, Aubry de Souppes, Jean de Souppes, Galeran de Souppes. Le pont et plusieurs moulins sont régulièrement cités dans les textes[Lesquels ?].
Avec l'achèvement en 1642 du canal de Briare qui arrive à Montargis, la deuxième moitié du XVIIIe siècle a été la grande époque de la navigation sur la rivière. En effet, jusqu'au début du XVIIIe siècle, c'est sur la rivière de Loing, elle-même, que s'effectue l'importante navigation qui, remontant de la Loire par les canaux de Briare et d'Orléans, conduit le ravitaillement à Paris. Mais cette navigation était si dangereuse qu'elle était un art. En 1666, durant la traversée de la Prairie de Souppes, les îles tremblaient sous les pas des chevaux montants tellement le passage est bourbeux et difficile comme le disent les textes. Il faudra en venir à la construction du canal du Loing. Il sera terminé sous le règne de Louis XV en 1724 achevant la grande œuvre de la jonction Loire-Seine commencée en 1604 par Henri IV. Pour sa traversée dans Souppes, c'est le « Régiment Royale Marine » qui travaille au percement du canal. Les militaires campent à Souppes avec leurs familles comme le montrent les actes d'état civil de la paroisse[réf. souhaitée]. Sur le port de Souppes vont être taillées puis expédiées les tonnes de pierre nécessaires au développement de Paris, entre autres par Haussmann au XIXe siècle.
Aux États généraux de mai 1789, c'est le curé de Souppes, Anne Alexandre Marie Thibault qui est élu par le bailliage de Nemours pour représenter le clergé. Actif partisan et acteur de la réunion des trois ordres, il est occupé au contrôle des pouvoirs. Quoi qu'il n'ait pas participé au Serment lui-même, David le représente sur son tableau du Serment du jeu de paume à titre symbolique. Le , il est le premier maire élu de Souppes. Le premier maire figure donc sur ce tableau.
La Révolution se passe sans trop de heurts pour les vies humaines grâce au second maire élu, Thomas Chantrier, et aux élus qui l’entourent. Malgré tout, l'église de Souppes est occupée comme grenier à foin de 1793 à 1795. Celle du Boulay qui avait été reconstruite au XVIIIe est désaffectée et dépouillée. Celle de Sainte-Marie de Cercanceaux sera démolie après 1791, date où elle est vendue comme bien national. La paroisse du Boulay est rattachée à Souppes en 1794[66].
La culture du chanvre était importante à Souppes. Le , par crainte d'une épidémie de choléra, on interdit à 60 à 80 habitants de Souppes de faire rouir le chanvre dans la rivière et pourtant « c'était à l'écoulement sans cesse renouvelé de l'eau que les chanvres de Souppes devaient leur supériorité sur tous les autres et que vouloir les forcer à rouir dans les endroits moins exposés au cours rapide de l'eau, c'était porter atteinte à la qualité des chanvres. »
Souppes va s'ouvrir à l'ère industrielle dès 1773 avec l'établissement d'une manufacture d'acier : atelier de forgeage qui utilise la force motrice de la rivière. Tous les ateliers ont disparu, seul se voit encore le bief qui, partant de la rivière, conduit aux vannes qui réglaient la chute d’eau activant les deux martinets.
À l’abbaye, c’est une papeterie qui va utiliser les bâtiments annexes et la grange aux dîmes qui va se développer dès 1791. Une sucrerie va être construite en 1873, entreprise toujours existante.
L'exploitation de la pierre qui existe depuis des siècles va trouver son apogée au XIXe siècle. Les deux flancs de la vallée sont exploités. La première carrière, précise située dans la région, est celle de l'Endurcy : elle est exploitée pour la construction du canal et on la trouve sur les cartes de lattré de 1750. Le banc de pierre formé au Ludien, il y a quelque 35 millions d'années, traverse la vallée d'est en ouest et toutes les communes de cette partie du Gâtinais l'ont pour sous-sol. Plusieurs des grandes œuvres de pierre de Paris viennent de celui-ci : l'Arc de Triomphe vient d'une carrière de Château-Landon, la statue de sainte Geneviève et le pont de la Tournelle de Souppes, mais la grande œuvre commune est la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre : Joseph Combe, maître carrier de Souppes reçoit la commande de l’extraction et de l’acheminement de la pierre, il fera travailler tous les carriers de la région dès la fin du XIXe siècle. On travaillera à cette œuvre jusqu’au milieu du XXe siècle. Le photographe Louis-Émile Durandelle qui va assurer le reportage photographique de la construction du Sacré-cœur mandaté par les hommes du Vœu National viendra à Souppes pour y photographier les carrières. C'est ainsi que dans la collection de la Bibliothèque Historique de la ville de Paris et dans la collection privée de la famille Combe figurent les carrières de Souppes et l'épure qui était sur le bord du canal. La mission photographique de Durandelle à Souppes s'est faite en 1885.
Ces carriers et ces tailleurs de pierre ont développé toute une vie sociale. Dès 1865 est fondée à Souppes, « la Société de Secours Mutuels de l'Ascension ». L'Ascension était et est encore aujourd'hui la fête des tailleurs de pierre. Deux sites d’exploitation sont toujours en activité sur le territoire de la commune.
L'ancien cimetière est déplacé en 1843. Il rassemble les fondateurs de la ville : les Frot, les Morisseau, les Roux conduits par les Thibault, les Chantrier, les Chaussy, les Ouvré ou les Combe.
L’organisation de la distribution de l’eau potable, de la collecte et du traitement des eaux usées et pluviales relève des communes. La loi NOTRe de 2015 a accru le rôle des EPCI à fiscalité propre en leur transférant cette compétence. Ce transfert devait en principe être effectif au , mais la loi Ferrand-Fesneau du a introduit la possibilité d’un report de ce transfert au [72],[73].
En 2020, la commune de Souppes-sur-Loing gère le service d’assainissement collectif (collecte, transport et dépollution) en régie directe, c’est-à-dire avec ses propres personnels[74].
L’assainissement non collectif (ANC) désigne les installations individuelles de traitement des eaux domestiques qui ne sont pas desservies par un réseau public de collecte des eaux usées et qui doivent en conséquence traiter elles-mêmes leurs eaux usées avant de les rejeter dans le milieu naturel[75]. La commune assure le service public d'assainissement non collectif (SPANC), qui a pour mission de vérifier la bonne exécution des travaux de réalisation et de réhabilitation, ainsi que le bon fonctionnement et l’entretien des installations[74],[76].
En 2020, l'alimentation en eau potable est assurée par la commune qui en a délégué la gestion à la SAUR, dont le contrat expire le [74],[77].
Les nappes de Beauce et du Champigny sont classées en zone de répartition des eaux (ZRE), signifiant un déséquilibre entre les besoins en eau et la ressource disponible. Le changement climatique est susceptible d’aggraver ce déséquilibre. Ainsi afin de renforcer la garantie d’une distribution d’une eau de qualité en permanence sur le territoire du département, le troisième Plan départemental de l’eau signé, le , contient un plan d’actions afin d’assurer avec priorisation la sécurisation de l’alimentation en eau potable des Seine-et-Marnais. A cette fin a été préparé et publié en décembre 2020 un schéma départemental d’alimentation en eau potable de secours dans lequel huit secteurs prioritaires sont définis. La commune fait partie du secteur Bocage[78].
Les habitants de la commune sont appelés les Sulpiciens[79].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[80]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[81].
En 2021, la commune comptait 5 114 habitants[Note 12], en évolution de −5,72 % par rapport à 2015 (Seine-et-Marne : +3,45 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2017, le nombre de ménages fiscaux de la commune était de 2 135 (dont 46 % imposés), représentant 5 343 personnes et la médiane du revenu disponible par unité de consommation de 19 140 euros[83].
En 2017 , le nombre total d’emplois dans la zone était de 1 200, occupant 1 938 actifs résidants.
Le taux d'activité de la population (actifs ayant un emploi) âgée de 15 à 64 ans s'élevait à 57,7 % contre un taux de chômage de 14,9 %.
Les 27,4 % d’inactifs se répartissent de la façon suivante : 9,9 % d’étudiants et stagiaires non rémunérés, 6,9 % de retraités ou préretraités et 10,7 % pour les autres inactifs[84].
En 2017, le nombre d'établissements actifs était de 120 dont 4 dans l'agriculture-sylviculture-pêche, 12 dans l’industrie, 10 dans la construction, 77 dans le commerce-transports-services divers et 17 étaient relatifs au secteur administratif[85].
Ces établissements ont pourvu 1 013 postes salariés.
En 2019, 53 entreprises ont été créées sur le territoire de la commune, dont 41 individuelles.
Au 1er janvier 2020, la commune ne possédait aucun hôtel mais un terrain de camping disposant de 49 emplacements[86].
Souppes-sur-Loing est dans la petite région agricole dénommée la « Bocage gâtinais », à l'extrême sud du département[Carte 6]. En 2010, l'orientation technico-économique[Note 13] de l'agriculture sur la commune est la culture de céréales et d'oléoprotéagineux (COP)[87].
Si la productivité agricole de la Seine-et-Marne se situe dans le peloton de tête des départements français, le département enregistre un double phénomène de disparition des terres cultivables (près de 2 000 ha par an dans les années 1980, moins dans les années 2000) et de réduction d'environ 30 % du nombre d'agriculteurs dans les années 2010[88]. Cette tendance se retrouve au niveau de la commune où le nombre d’exploitations est passé de 15 en 1988 à 12 en 2010. Parallèlement, la taille de ces exploitations augmente, passant de 91 ha en 1988 à 122 ha en 2010[87]. Le tableau ci-dessous présente les principales caractéristiques des exploitations agricoles de Souppes-sur-Loing, observées sur une période de 22 ans :
1988 | 2000 | 2010 | |
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Dimension économique[87],[Note 14] | |||
Nombre d’exploitations (u) | 15 | 16 | 12 |
Travail (UTA) | 26 | 23 | 14 |
Surface agricole utilisée (ha) | 1 362 | 1 489 | 1 466 |
Cultures[89] | |||
Terres labourables (ha) | 1 354 | 1 465 | 1 464 |
Céréales (ha) | 1 005 | 1 003 | 1 014 |
dont blé tendre (ha) | 581 | 645 | 570 |
dont maïs-grain et maïs-semence (ha) | 130 | s | 42 |
Tournesol (ha) | 111 | 43 | 50 |
Colza et navette (ha) | 36 | 90 | 127 |
Élevage[87] | |||
Cheptel (UGBTA[Note 15]) | 33 | 29 | 15 |
Le village de Souppes a été choisi par l'écrivain Michel Houellebecq comme décor de certaines scènes de son roman La Carte et le Territoire (2010). C'est en effet à Souppes (que Houellebecq situe maladroitement dans le Loiret), que l'auteur met en scène son propre assassinat[94].