Juré du prix Brooker (d) | |
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Directeur général du MI5 | |
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Stephen Lander (en) |
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Université d'Édimbourg Université de Liverpool Nottingham Girls' High School (en) |
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Distinction |
Stella Rimington, née à South London le ) est une écrivaine et officier de renseignement anglaise. Elle devient la première femme à diriger le Security Service (M15).
Elle est née en 1935, sous le nom de jeune fille de Stella Whitehouse, dans le sud de Londres, en Angleterre. Sa famille déménage dans l'Essex en 1939, en raison du danger que représente la vie à Londres pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle passe le dernier été de ses études secondaires à travailler comme jeune fille au pair à Paris, avant de s'inscrire à l'université d'Édimbourg en 1954 pour étudier l'anglais. Elle travaille comme archiviste au County Record Office de Worcester en 1959. En 1963, elle se marie et s'installe à Londres, où elle obtient un poste à l'India Office Library, d'après son autobiographie[1]. En 1965, toujours selon cette autobiographie, son mari et elle s'installent en Inde. Après deux ans dans ce pays, elle devient l'assistante d'un des premiers secrétaires du haut-commissariat. Elle découvre alors qu'il est aussi le représentant en Inde du service de sécurité britannique, le MI5. Après avoir obtenu son habilitation de sécurité, Mme Rimington travaille dans le bureau du MI5 pendant près de deux ans, jusqu'à ce que son mari et elle retournent à Londres en 1969. Cette année-là, elle sollicite et obtient un poste permanent et à plein temps au MI5. Entre 1969 et 1990, Rimington travaille dans les trois branches du Service de sécurité : contre-espionnage, contre-subversion et contre-terrorisme. En 1989, relate-t-elle, toujours dans son autobiographie, elle témoigne devant un tribunal contre un espion tchécoslovaque, en utilisant le pseudonyme Miss J.
Une vingtaine d'années plus tard après son entrée au MI5, elle en occupe le poste de directrice générale, entre 1992 et 1995, devenant la première femme à ce poste[2],[3]. Elle est aussi le premier haut-fonctionnaire à ce poste dont le nom est rendu public[2] et à poser ouvertement devant les caméras[4].
Durant ses premiers mois, elle est l’objet d’une campagne visant à l'identifier de la part de la presse britannique. Le New Statesman et The Independent obtiennent et publient des photos secrètes d'elle, mais Rimington supervise une campagne de relations publiques dans le but d'accroître l'ouverture et la transparence du service envers de public. Le 16 juillet 1993, le MI5 (avec l'accord réticent du gouvernement britannique) publie une brochure de 36 pages intitulée The Security Service, qui révèle publiquement, et pour la première fois, des détails sur les activités, les opérations et les fonctions du MI5, ainsi que l'identité et même des photographies de Rimington en tant que directrice générale[5].
Elle quitte son poste en 1996. Elle est faite Dame commandeur de l’Ordre du Bain à l’occasion du 1996 New Year Honours. Elle devient directrice de la chaîne de distribution Marks & Spencer et déclare à ce propos : « Mon savoir-faire va me permettre d'apporter une dimension supplémentaire à cette entreprise. ». Pour le journaliste Marc Roche s'exprimant fin 1996 dans le journal Le Monde : « Outre-Manche, faire carrière chez Marks & Spencer est bien plus prestigieux qu'être haut fonctionnaire du renseignement. Lors d'un dîner en ville, les convives aiment particulièrement comparer les mérites de telle ou telle grande surface. En revanche, disserter à propos des menaces pesant sur la Couronne ou, pire, se vanter de ses talents de séducteur ou de femme fatale, est considéré comme un manque d'éducation. »[6].
Mais c'est son parcours au MI5, et pas celui chez Marks & Spencer, qui a toutefois inspiré l'actrice Judi Dench pour son rôle de M dans sept films de James Bond[6],[7].
En 2001, elle publie ses Mémoires, Open Secret, provoquant le vif mécontentement du gouvernement et des cadres du MI5, son ancienne maison. Open Secret peut se traduire par Secret de Polichinelle. L'ouvrage ne contient rien d'indiscret mais a déplu aux autorités anglaises, plus par le mauvais exemple qu'il donne (les membres du MI5 ont une obligation de réserve) que pour son contenu[2],[8],[9].