Face A | Tha mi sgìth |
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Face B | Suite sudarmoricaine |
Sortie | 1972 |
Enregistré |
1972 |
Durée | 5:36 |
Genre | chanson bretonne, musique bretonne |
Format | 45 tours |
Auteur | Traditionnel |
Label | Fontana |
Singles
Tha mi sgìth, Suite sudarmoricaine
Face A | Suite Sudarmoricaine |
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Face B | La Jument de Michao |
Sortie | 2010 |
Enregistré |
2010 |
Durée | 3:52 |
Genre | chanson bretonne, musique bretonne-celtique |
Format | Téléchargement |
Auteur | Traditionnel |
Réalisateur | Jon Kelly |
Label | Mercury France, Universal |
Singles de Nolwenn Leroy
Pistes de Bretonne
Suite sudarmoricaine est une chanson bretonne paillarde en breton, sur l'air traditionnel Pardon Speied, le « pardon de Spézet », popularisée par Alan Stivell dans les années 1970. Il fut en effet le premier et le seul titre en breton no 1 du Hit parade d'Europe 1[1].
La chanson grivoise raconte l'histoire d'un jeune homme qui se rend au pardon de Spézet et qui y rencontre une jeune fille. Ils se rendent dans un champ et y font l'amour. L'homme attrape la vérole. Conduit à l'hôpital, il est amputé de sa « grande queue » (lost bras en breton) qui est jetée par la fenêtre et finit par être mangée par un chien-loup errant qui en meurt.
La chanson se compose d'un air traditionnel breton, un an-dro Vannetais (Sud) qu'Alan Stivell avait entendu lors d'un stage de musique. Les paroles originales, d'un auteur inconnu, datent des années 1950-60 et racontent une nostalgique histoire d’amour déçu comme il en existe beaucoup. Les paroles paillardes ont été imaginées par des amis du chanteur au cours d'un repas, sans prévoir qu'elles allaient dépasser ce cadre. La musique s'ouvre par une mélodie jouée à la flûte irlandaise et se poursuit au rythme des percussions et des arrangements « dans l'air du temps »[2].
Son succès démarre en 1972 avec l'album À l'Olympia à la suite du concert retransmis sur Europe 1. Elle reste ainsi plusieurs semaines dans le hit-parade d’Europe 1[3] et occupe la première place du hit-parade d'RTL, en concurrence avec la BO du film Le Parrain, après qu'ils décident de la passer, alors qu'aucunes chansons de l'artiste n'étaient programmées sur leurs ondes[4]. Ce pied de nez amuse Stivell et ses musiciens, qui interprètent le morceau sur les plateaux télés parisiens[2]. En 1994, elle est de nouveau sur les ondes nationales avec le succès de l'album Again, dans une version où l'on peut entendre la voix éraillée de l'irlandais Shane MacGowan, du groupe punk The Pogues.
C'est aussi le onzième single de la chanteuse Nolwenn Leroy et le premier extrait de son quatrième album studio Bretonne, sorti le sur les plates-formes de téléchargement et le sur l'album. Initialement chantée à la première personne, elle a choisi, avec l'aide de son professeur de breton Serge Plenier, d'utiliser le « il », plus propice à une jeune fille pour raconter cette triste histoire[2]. C'est cette chanson qui ouvre son concert sur sa grande tournée Bretonne entre et [5]. Pour les 50 ans de l'album À l'Olympia en 2022, plusieurs artistes bretons avouent au journal Le Télégramme avoir été influencés par l'album et cette musique à danser, comme Matmatah avant de sortir Lambé An Dro après l'album Again ou Jean-Pierre Riou de Red Cardell qui reprenait les morceaux à la flûte[6].
« En 1972, lorsque la Suite Sud armoricaine est sortie, Eugénie Goadec m'a dit en faisant allusion aux paroles assez paillardes : Tu devrais faire attention, il y a des jeunes qui peuvent entendre ! »
— Alan Stivell, L'itinéraire d'un harper hero
« Ça a été d'abord un truc d'esprit potache : que les gens imaginent que je parle de korrigans sur la lande... D'autre part, pour court-circuiter certains blocages, le complexe d'infériorité qui sévissait encore, il fallait passer par le rire, voire donner aux bretonnants un sentiment de supériorité. Chose qui a réussi... parfois presque trop. »
— Alan Stivell, Bretons (magazine)
« Le couplet est un dialogue entre les deux chanteurs [Alan Stivell et Shane MacGowan]. Dans le refrain, l'orchestration dense est dominée par la guitare électrique au son saturé et par le violon, qui double les deux voix déjà à l'unisson. Ainsi renforcée, cette mélodie, qui possède une écriture rythmique répétitive et évolue par notes conjointes, est représentative de la musique traditionnelle bretonne de danse. L'extrait se termine par un interlude de harpe qui joue un motif arpégé en forme d'ostinato, avec un son et un traitement du temps qui ne sont pas sans rappeler le jeu de la kora, harpe-luth de l'Afrique de l'Ouest, ce qui confirme que le « village mondial » prédit par Marshall McLuhan inclut une dimension sonore où les idées musicales circulent à loisir grâce aux nouveaux canaux de communication. »
— Eugène Lledo, Universalis