On regroupe parmi les sulfures les minéraux ayant une formule de type général MmSp , où M est un métal (Ag, Cu, Pb, Zn, Fe, Ni, Hg, As, Sb, Mo, Hg, Tl, V). Les arséniures, les antimoniures, les tellurures sont souvent classés parmi les « sulfures » au sens large (sensu lato) en raison de leur similarité structurelle avec les sulfures.
Les minéraux sulfures sont caractérisés par la covalence de la liaison, leur opacité et leur éclat métallique : ces minéraux sont étudiés avec le microscope à réflexion. La plupart des sulfures sont semi-conducteurs et représentent la source principale de certains métaux (Pb, Zn...). Même si les sulfures sont beaucoup moins abondants que les silicates, leur comportement chimique et leurs structures sont très différents, ce qui explique pourquoi le nombre des minéraux sulfurés est très élevé par rapport à leur abondance.
Les sulfures peuvent avoir une genèse variable : magmatique, hydrothermale (la plus commune), pneumatolytique[1] (moins commune). La genèse sédimentaire est plus difficile, car dans un environnement sédimentaire l’oxygène dissout est abondant et oxyde le sulfure en sulfate. Toutefois, elle est réalisée dans les environnements marins anoxiques et euxiniques (Pont Euxin, Mer Noire)[2], caractérisés par une forte sédimentation de matière organique issue de la décomposition de résidus biologiques. La matière organique en s’oxydant consomment l'oxygène dissout dans l'eau et crée ainsi un environnement très réducteur où marcassite (FeS2), pyrite (FeS2), chalcopyrite (CuFeS2), et patronite (VS4) précipitent. Ces sulfures donnent une couleur gris-bleu aux argiles marines, qui en conditions aérobies sont rougeâtres en raison de la présence d'oxyhydroxides de fer(III), Fe(OH)3 ou FeO(OH).