Le syndrome de dilatation-torsion de l'estomac (SDTE, ou GDV pour l'anglais Gastric dilatation volvulus), aussi appelé retournement de l'estomac ou torsion d'estomac, est un syndrome qui touche les chiens (beaucoup plus rarement les chats), notamment ceux de races grandes et moyennes, et qui constitue une urgence absolue.
La torsion-dilatation de l'estomac est décrite pour la première fois en 1906[1].
La dilatation de l'estomac par de l'air précède généralement sa torsion[1]. La dilatation résulte d'une ingestion d'air par aérophagie associée à une accumulation de gaz dans l'estomac. La torsion se produit le plus souvent dans le sens horaire, selon une rotation comprise entre 90 et 360°[1]. Le pylore passe de droite à gauche tandis que l'omentum devient ventral[2].
La dilatation-torsion a des conséquences cardiovasculaires, respiratoires, gastro-intestinales et métaboliques[1].
Les races à grand thorax sont prédisposés à développer une torsion : Dogues allemands, Berger allemand, Setter irlandais, Braque de Weimar, Saint-Bernard, Basset Hound[1]. D'autres facteurs sont également prédisposants, comme la maigreur, la disproportion entre la largeur du thorax et sa profondeur, le fait d'avoir plus de 7 ans, d'avoir déjà fait une torsion auparavant[1].
Les symptômes apparaissent dans les minutes aux heures suivant un repas[1]. L'animal vomit ou tente de vomir[2]. Il peut également produire de la salive mousseuse[2].
Son état se dégrade progressivement, puis il présente un tympanisme de l'abdomen[1].
Il a la peau du ventre tendue, un gros ventre qui sonne creux (météorisation).
Ces symptômes peuvent être plus ou moins prononcés, voire absents. Il existe des torsions partielles qui ne provoquent pratiquement aucune météorisation. Le chien essaie de vomir et parfois il y parvient. Couché sur le côté, il est calme et ne semble pas souffrir du tout. On ne remarque le problème que lorsqu’il se lève et marche (« comme sur des œufs », le dos voûté). Mais quel que soit le degré du retournement, il est toujours urgent d’intervenir.
L'objectif premier est de stabiliser le patient avec une fluidothérapie et des antibiotiques (cefazoline, amplicilline). Ensuite une décompression gastrique doit être entreprise ) l'aide d'un petit trocart ou d'une sonde gastrique.
D'après une étude menée sur 498 chiens, 64,1 % des chiens survivent à un syndrome de la dilatation-torsion de l'estomac[3].