Sémelay | |||||
L'église Saint-Pierre. | |||||
Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Nièvre | ||||
Arrondissement | Château-Chinon (Ville) | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes Bazois Loire Morvan | ||||
Maire Mandat |
Guy Laffaye 2020-2026 |
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Code postal | 58360 | ||||
Code commune | 58276 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Simelagois | ||||
Population municipale |
222 hab. (2021 ) | ||||
Densité | 6,6 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 46° 51′ 09″ nord, 3° 51′ 07″ est | ||||
Altitude | Min. 227 m Max. 530 m |
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Superficie | 33,53 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Luzy | ||||
Législatives | Deuxième circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
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Géolocalisation sur la carte : Nièvre
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Sémelay[1],[2] — parfois nommée localement Semelay[3] — est une commune française située dans le département de la Nièvre, en région Bourgogne-Franche-Comté.
Sémelay se situe dans le sud-ouest du Morvan, au sud-est du département de la Nièvre, entre les communes de Saint-Honoré-les-Bains (à 8 km) et Luzy (à 14 km). Le village se situe presque dans une petite vallée et il est entouré de collines boisées[4]. Le bourg est situé à 294 mètres d'altitude. Le territoire communal est très accidenté et possède quelques vignobles.
Sémelay est aussi située sur les rives de l'Alène, et est composée des bois de Vauvray, de Berluchet et de Sémelay.
Le territoire de la commune est limitrophe de ceux de sept communes :
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[5]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement[6].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 16,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 980 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Avrée », sur la commune d'Avrée à 4 km à vol d'oiseau[7], est de 11,7 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 884,8 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,5 °C, atteinte le ; la température minimale est de −13,9 °C, atteinte le [Note 1],[8],[9].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[10]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[11].
Au , Sémelay est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12]. Elle est située hors unité urbaine[13] et hors attraction des villes[14],[15].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (68,5 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (66,6 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : prairies (57,6 %), forêts (30,7 %), zones agricoles hétérogènes (10,9 %), zones urbanisées (0,8 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom de Sémelay proviendrait de Simuliacum ou Semelayum, peut-être le nom d'une famille gallo-romaine vivant là. Simullai était une place forte du système défensif des Romains dans le pays éduen. Une autre théorie voudrait que le nom provienne de Sémélé, mère de Bacchus, le dieu du vin chez les Romains, qui aurait eu un temple en ce lieu[17]. Une fouille opérée en 1830, qui permit la découverte d'une enceinte carrée, de restes de mosaïque et de nombreux squelettes à peu de distance de l'église donne quelque crédit à cette hypothèse.
La butte du Pont Jallery aurait été occupée par l'homme dès la Préhistoire (civilisation de La Tène). Des traces de gravures au burin représentant des signes géométriques ainsi que des figures zoomorphiques se trouvent à 300 mètres au nord-est du hameau des Renauds[18].
Plusieurs traces d'habitat gallo-romain ont été trouvées à Sémelay, aux Lassas, à Millery, à Vauvray, au bourg, etc. Le castrum gallo-romain de Montécot permettait de surveiller les passages dans la vallée de l'Alène et fut remplacé au Moyen Âge par une motte féodale où s'éleva un donjon de 30 m sur 20 m qui fut détruit sur ordre de Richelieu. La seigneurie de Montécot disposait du « droit de toute justice » (c'est-à-dire de haute justice, de moyenne justice et de basse justice). On voit encore les ruines du château. La tour en ruines fut utilisée comme sommet de triangulation lors de l'élaboration de la carte de Cassini au XVIIIe siècle. Une autre motte féodale, dénommée Place Froide, existe en face, sur l'autre versant de la vallée de l'Alène[18]. Les terres de Sémelay étaient alors inféodées aux comtes de Nevers, la paroisse dépendait du diocèse d'Autun et de l'archiprêtré de Luzy. Montécot était une étape sur le chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Le manoir du Plessy (« Plessis ») disposait lui aussi du « droit de toute justice » ; il possédait deux tours et un donjon. Ces deux seigneuries relevaient en fief du duché de Nevers et en arrière-fief du comté de Larochemillay.
Sémelay en 1368 aurait été le théâtre d'une victoire des Bourguignons, sous le règne du duc de Bourgogne Philippe le Hardi, face aux bandes gasconnes au service du roi de France Charles V[19] qui sévissaient dans la région[20].
« Le jeudy XXIIIe du mois de novembre ensuyvant, aucuns chevaliers et escuiers [écuyers] de la duchié de Bourgoingne [Bourgogne], jusques au nombre de L [50] combatants ou environ, se combatirent à gens de compaigne, qui eztoient partiz de la forteresse de Lez en Beaujeulaiz [en fait Lay en Forez] et avoient chevauchié par la duchié de Bourgoingne, les suyrent jusques à une ville appelée Semelay, et là se combatirent à eulx et les desconfirent. Et furent des diz de compaigne mors jusques au nombre de XI ou XII et environ XL pris, et les autres s'en fouyrent[21]. »
En 1076, l'église de Sémelay est décrite « ecclesiam in villa quae dicitur Simullai » dans une bulle du pape Grégoire VII. Mais le prieuré bénédictin, fondé au XIe siècle par la puissante maison de Châtillon-en-Bazois, semble avoir décliné très vite : en 1263, il est réduit à un prieur assisté d'un moine et il fusionne vers 1275 avec le prieuré de Saint-André à Luzy.
Entre le XVIe siècle et la Révolution française, l'église est partagée en deux : l'abbé de Cluny, prieur, perçoit les dîmes et se réserve l'usage du chœur, du transept et du clocher ; les paroissiens ont droit à la nef et aux bas-côtés[22]. En 1701, le cardinal de Bouillon est prieur de Sémelay, Luzy et Saint-Avrée[17].
En 1667 à Sémelay on déclare : « Il y a 400 communiants qui ne veulent pas mettre hors de l'église leurs arches et leurs coffres, usants de menaces »[23].
André Thuillier a décrit Sémelay pendant la Révolution française entre 1793 et 1795 dans Économie et société nivernaises au début du XIXe siècle[24]. C'est une description d'un village du Morvan sous la Convention, grâce au registre des délibérations de la commune de Sémelay de 1793 à 1795, village très isolé, où l'on respecte strictement les ordres de l'administration, sans révolte, mais sans passion, où les mêmes hommes entourés de l'estime générale restent en place et où, au fond, rien ne change[25].
Le colonel du Martray, d'après les notes laissées par son grand-père qui vivait au château du Martray en Sémelay en 1815 a décrit cette occupation et ces réquisitions : en juillet 1815, à la suite de la défaite de Napoléon Ier qui met fin à la période des Cent-Jours, Sémelay est occupé à deux reprises par des troupes wurtembergeoises (lesquelles occupaient principalement, avec les troupes autrichiennes, Luzy) qui logent chez l'habitant (par exemple lors de la deuxième occupation 1 officier et 60 hommes à partir du et jusqu'au ). En 35 jours d'occupation, le détachement wurtembergeois avait exigé 2 616 livres de pain, 1328 livres de viande, etc.
Les habitants doivent aussi obéir aux réquisitions des troupes d'occupation : le maire de Sémelay dut faire envoyer des vivres à Luzy pour approvisionner les troupes autrichiennes et wurtembergeoises, en particulier de nombreuses tourtes de pain, de la paille, du vin rouge, des bœufs, du foin, de l'avoine, etc. L'acheminement était difficile car la route de Luzy à Sémelay était à l'époque une mauvaise piste de 13 km praticable seulement par les chars à bœufs. La valeur des denrées fournies fut estimée en tout à 1861 francs, somme énorme pour l'époque (le budget communal annuel de la commune était alors de 400 francs)[26].
Des « anticoncordataires » (refusant le concordat de 1801), membres de la Petite Église, surnommés « Blancs » en Bourgogne, se réunirent régulièrement à Sémelay pendant une bonne partie du XIXe siècle[27].
En 1903, le comte de Chargères, maire, et son adjoint, Doussot, sont suspendus[28] puis révoqués par le gouvernement[29] pour s'être opposés à l'expulsion des congrégations religieuses, ce qui avait entraîné des troubles à Sémelay où les paroissiens avaient, maire en tête, défendu les sœurs de la Providence de Portrieux qui avaient un établissement dans la commune pratiquant l'instruction primaire et les soins aux malades[30].
« Près d'un millier de personnes ont conduit, sous une pluie diluvienne, jusqu'à la gare de Rémilly, en les acclamant, trois pauvres religieuses expulsées de Semelay. La gare avait été occupée par quatre brigades de gendarmerie, auxquelles s'était joint le sous-préfet de Château-Chinon. À la vue de tous les gendarmes et du sous-préfet en tenue, les protestations prirent une autre forme : « Elles ne partiront pas ! Nous les remmenons ! » cria la foule. Et ce fut fait : les religieuses furent hissées de force en voitures et reconduites en triomphe à Semelay. Les Sœurs sont parties la semaine suivante[31]. »
En juillet 1903 est installée la première ligne téléphonique reliant Sémelay à Fours et Saint-Honoré-les-Bains[32].
Le monument aux morts de Sémelay porte les noms de 65 habitants de la commune morts pour la France pendant la Première Guerre mondiale[33].
Le hameau des Montarons avait 115 habitants, celui du Bois-de-Mary 82 habitants et celui des Durands 72 habitants vers 1890[34].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[35]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[36].
En 2021, la commune comptait 222 habitants[Note 2], en évolution de −7,88 % par rapport à 2015 (Nièvre : −4,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Sémelay est désormais presque quatre fois moins peuplée qu'en 1793 et presque six fois moins peuplée qu'en 1896. Si la commune a dans l'ensemble gagné des habitants tout au long du XIXe siècle, doublant sa population entre 1800 et 1896, date du maximum démographique, le déclin a été spectaculaire et quasi continu tout au long du XXe siècle, la commune perdant 1 240 habitants entre 1896 et 2008 (-82,6 % en 112 ans) et le déclin, toutefois ralenti, se poursuit dans la première décennie du XXIe siècle. Ce déclin est dû à un exode rural très important qui a persisté, le solde migratoire restant négatif jusqu'en 1999 mais toutefois devenu légèrement positif entre 1999 et 2008 (+0,6 % l'an). Cette émigration, de jeunes adultes essentiellement, a entraîné un vieillissement de la population (33,2 % de 65 ans et plus pour seulement 18 % de 0 à 19 ans en 2007) et un solde naturel négatif (-1,3 % l'an entre 1999 et 2008)[39].
Les résidences secondaires (103 en 2008) sont presque aussi nombreuses que les résidences principales (138 en 2008) et trois maisons seulement ont été construites entre 1990 et 2004, ce qui illustre aussi le vieillissement du parc immobilier[40].
L'église est intéressante surtout par ses 40 chapiteaux alliant visages intrigants et symboles végétaux, ses 40 bases de piliers ornementées de décors tous différents et ses 4 pilastres aux moulures variées[43]. Certaines des scènes représentées sont considérées comme « osées », surprenantes dans une église, comme une scène de sodomie, une autre scène représentant des porcs dévorant des victimes. Ouverte tous les jours[44]