Le tapa est une étoffe végétale obtenue par la technique de l'écorce battue, fabriquée dans les îles du Pacifique et par le peuple bété de la Côte d’Ivoire. Les Bétés portent un pagne traditionnel appelé tapa ou Glôkô en Bété de Daloa. On l’obtient après l’abbatage de l’arbre puis l’extraction de l’écorce du bois, après des frappes multiples sur l’écorce d’arbre jusqu’à dilatation de l’écorce pour donner le tissu et séchage au soleil pour donner ce résultat.
Le tapa n'est pas un tissu, car sa confection n'implique aucune pratique liée au tissage.
En Mélanésie, le tapa est fabriqué par les hommes, tandis qu'en Polynésie, c'est l'affaire des femmes. Traditionnellement, les étoffes étaient surtout utilisées à l'état naturel, certaines étaient teintes en jaune ou en rouge à l'aide de teintures à base de plantes.
Les kanak de Nouvelle-Calédonie connaissent deux types de tapa (awa), le blanc provenant du Broussonetia papyrifera, le tapa brun provenant du banian (ficus), tous deux utilisés dans les coutumes.
Aujourd'hui, les tapas sont utilisés en Polynésie comme support pour l'artisanat d'art, avec des motifs géométriques et des représentations de tikis.
Différentes espèces d'arbres ou d'arbustes sont utilisées : mûrier à papier (Broussonetia papyrifera) pour la couleur blanche, arbre à pain ( 'uru en tahitien) ou Ficus prolixa pour la couleur rouge-brun.
L'écorce prélevée en bandes est mise à tremper pendant deux ou trois jours pour l'assouplir, puis grattée de façon à ne conserver que le liber. Elle est ensuite battue sur un tronc d'arbre dur servant d'enclume à l'aide d'un battoir de section carrée aux faces gravées de rainures dont la finesse augmente selon la face. Durant l'opération, l'écorce est repliée plusieurs fois sur elle-même afin d'obtenir l'épaisseur souhaitée.