Capitale | Morfil (île) |
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Langue(s) | Pulaar |
Religion | Islam, Religions traditionnelles africaines, |
ca. 800 à 1000 | Fondation, dynasties des Dia Ogo |
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ca. 1000 à 1100 | Dynasties des Djabi |
ca. 1030 | Conversion à l'islam du roi War Jabi |
ca. 1100 à 1300 | Dynasties soninkés des Manna |
ca. 1285 | Conquis par l'empire du Mali |
ca. 1300 à 1400 | Dynasties serer des Tondyon |
ca. 1400 à 1450 | Règne des Lam termes |
- | Morcellement du Tékrour |
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Le Tékrour (aussi connu comme : Tekrour, Tekrur ou Takrur) est un ancien État d'Afrique de l'Ouest concurrent de l'empire du Ghana, attirant le commerce de l'or par la route longeant l'Océan Atlantique. Situé dans la moyenne vallée du fleuve Sénégal, on y pratique le commerce de l'or (exploité dans la région du Bambouk), du sel d'Awlil et des céréales du Sahel, ainsi que de la traite des Noirs. Le royaume se convertit à l'islam au XIe siècle.
Selon des sources portugaises, vers 1510, l’or du Tekrour alimente deux caravanes annuelles qui par le Fezzan amènent en Égypte le métal jaune « en grande quantité »[1].
Le mot Tekrour apparaît dans les textes arabes (XIe – XIIe siècles) pour désigner un État, mais aussi une ville ou un souverain. Plus tard, les écrits portugais du XVe siècle précisent qu'il s'agit d'un État situé à l'est du Djolof sur le fleuve Sénégal (rio Çanagua)[2].
Selon Niang, l'origine comme la formation du terme "Tekrur" ou "Takrur" associe en réalité les noms des deux plus anciennes provinces du Fuuta : « Law » + « Toor », car, de leur association, on obtient : « Takroor » / Tak-roor /, avec la forme « Tak » qui est variante de « Law », tandis que « roor » est la base qui évoque le nom de l’ancien royaume « Tooro » (Toor-o).
La moyenne vallée du fleuve Sénégal constitue un milieu naturel privilégié, la sédimentation alluviale et son relief sont favorables à l'agriculture et à l'habitat. Elle attire au cours de l'histoire, les peuples du Sahel soumis à la désertification. La plaine alluviale située entre Bakel et Richard-Toll de 10 à 25 km de largeur est en partie inondée lors de la crue annuelle du fleuve.
Le Fouta, depuis le IVe siècle, connaît des pouvoirs politiques plus ou moins liés aux empires constitués dans le Soudan occidental. Cependant, dès le XIIIe siècle et le XIVe siècle, les dynasties sont indépendantes de ces empires.
La première dynastie est la dynastie peul de Dia Ogo[3] ou des Diao, installée dans le Tekrur au IXe siècle. Elle aurait duré 130 ans d'après Siré Abbas Soh. Leur origine et leur installation dans la région ressortent de la légende. Ils gouvernèrent sous la souveraineté ou dépendance de l'empire du Ghana. Voici ce qu'en dit Yoro Boly Dyâo de cette dynastie Dia Ogo : « … c'est cette migration qui aurait apporté avec elle dans le pays l'industrie métallurgique. Les forgerons donnent au fer obtenu dans leurs fourneaux le nom de hogo. Si l'on remarque que ce mot fait partie de « Dyahogo », on ne peut manquer de voir là un argument en faveur de la véracité de la tradition. Les gens de cette migration étaient armés de sagaies, sabres, poignards et couteaux en fer ; ceux des grandes familles avaient des armures complètes de ce métal. C’est également cette migration qui aurait inauguré la culture du sorgho (gros mil) dans les terrains d'inondation du fleuve Sénégal. On dit que le roi d'Égypte sous lequel eut lieu cette migration se nommait Paté Lamine (Ptolomée). Ces deux noms réunis ou pris isolément sont d'un emploi fréquent chez les Sossé (Mandingues), les Malinké, les Peuls, les Khassonké, les Sarakhollé ; ils sont d'un emploi moins fréquent en pays ouolof. »
Vers 980, la dynastie des Mannas a succédé à celle des Dia Ogo. Elle serait d'origine soninké et aurait duré trois siècles jusque vers 1300. Ses origines se situent à Nioro, dans le royaume de Diarra actuel (Mali).
Les Tondyons (1300-1400) sont la troisième dynastie du Fouta, d'origine sérères.
Au XVe siècle, des familles autochtones se sont succédé pour constituer les dynasties Laam Taaga, d’origine berbère, Lemtouna ensuite. Il s'ensuit la conquête du Tekrour par le Bourba Diolof Thioukly Djiglane Sarré Ndiaye qui pendant la période 1456-1506 gouverna le Tekrour grâce à ses gouverneurs tributaires comme les Farbas et les Lam-Toros. Il y avait plusieurs Farabas comme le Farba Walaldé qui est un Dieng, le Farba Ndioum, le Farba Ndiowol qui est un Diop, le Farmbaal et le Farba Awgal.
À ces dynasties a succédé celle des Dényankobés qui est fondée par Koli Tenguella (qui, par huit fois, échoua dans sa conquête du royaume de Farba avant d'y parvenir à la neuvième et d'épouser une des filles du Farba et finalement laisser le pouvoir à Diam Diam Sargane), vers le milieu du XVIe siècle (1559) et durera jusqu'en 1776, date à laquelle une dynastie théocratique (dynastie Torodo) fondée par Souleymane Baal la remplacera[4],[5].