Tendinopathie patellaire

Tendinopathie rotulienne
Description de cette image, également commentée ci-après
Site de douleur dans la tendinopathie rotulienne
Complications Rupture du tendon rotulien[1]
Traitement
Diagnostic Basé sur les symptômes et l'examen physique [1]
Différentiel Chondromalacie patellaire, Maladie d'Osgood-Schlatter, Syndrome rotulien, bursite infrapatellaire[2],[1]
Traitement Repos, physiothérapie[1], ondes de choc, PRP, chirurgie
Pronostic Bon[1]
Spécialité RhumatologieVoir et modifier les données sur Wikidata
Épidémiologie
Fréquence 14% des athlètes[2]
Classification et ressources externes
DiseasesDB 9704
eMedicine 89569

Wikipédia ne donne pas de conseils médicaux Mise en garde médicale

La tendinopathie patellaire, ou tendinopathie rotulienne, également connue sous le nom de genou du sauteur ou incorrectement appelé tendinite patellaire ou rotulienne, est une blessure par surutilisation du tendon rotulien, qui se charge de l'extension du genou[2].

En règle générale, une douleur et de la sensibilité se présentent dans la partie inférieure de la rotule, bien que la partie supérieure puisse également être affectée[1]. La douleur est généralement absente au repos et est déclenchée par l'effort. Des complications peuvent inclure, dans les cas sévères, une rupture du tendon rotulien.

Les facteurs de risque comprennent le surpoids[2] et la pratique de sports de saut tels que le basket-ball et le volleyball. Jusqu'à 14% des athlètes peuvent en être atteints. Le mécanisme sous-jacent implique des micro-déchirures dans le tendon reliant la rotule au tibia[1]. Le diagnostic repose généralement sur l'examen clinique, l'échographie pouvant aider à confirmer le diagnostic. D'autres blessures similaires incluent la bursite infrapatellaire, la chondromalacie rotulienne, l'accrochage de la graisse de Hoffa et le syndrome fémoro-rotulien.

Le traitement implique souvent le repos du genou et la physiothérapie. La récupération peut prendre jusqu'à un an. Les hommes sont plus fréquemment touchés que les femmes.

Le terme «genou du sauteur» a été inventé en 1973[3]. Il se distinguait à l'époque de la maladie de Sindig-Larsen et Johansson, qui est une apophysose de la rotule survenant uniquement chez les enfants[4].

Signes et symptômes

[modifier | modifier le code]

Les patients présentent une douleur à l'avant du genou d'apparition insidieuse. Un oedème au niveau du tendon patellaire peut être présent[5]. Un traumatisme spécifique est rarement décrit. Habituellement, le problème se situe sous la rotule, mais il peut aussi être au-dessus. Les symptômes peuvent évoluer en 4 stades [1] :

  • Stade 1 - Douleur uniquement après l'activité, sans atteinte fonctionnelle
  • Étape 2 - Douleur pendant et après l'activité, avec capacité de réaliser des performances de manière satisfaisante dans son sport
  • Stade 3 - Douleur prolongée pendant et après l'activité, avec une difficulté croissante à réaliser des performances à un niveau satisfaisant
  • Stade 4 - Rupture complète du tendon nécessitant une réparation chirurgicale

Il y a initialement atteinte du segment du tendon rotulien situé devant la rotule. La maladie peut progresser en causant une dégénération, ou, rarement, une déchirure du tendon.

L'échographie peut mettre en évidence une perte de l'architecture fibrillaire du tendon, des zones hypoéchogènes, des foyers de microcalcifications ou de la néovascularisation[6],[7]. L'imagerie par résonance magnétique peut révéler un œdème (augmentation de l'intensité du signal T2) dans la partie proximale du tendon rotulien[7].

Une surcharge répétée du mécanisme extenseur du genou est mise en cause dans cette affection.

Le mécanisme est celui d'une tendinopathie classique. Une sollicitation intense ou prolongée d'un tendon entraîne des microdéchirures normales permettant au tendon de s'ajuster à la demande d'effort. Or, sans temps de repos adéquat, elles n'ont pas le temps de se régénérer avant que le tendon soit sollicité de nouveau. Cette surcharge chronique du tendon est la cause de la tendinopathie[8].

Parmi les facteurs de risque de tendinite rotulienne figurent une faible flexion dorsale de la cheville, une faiblesse des muscles fessiers et des muscles serrés, notamment au niveau des mollets, du quadriceps et des ischio-jambiers[9].

Elle peut être associée à des entorses de la cheville[10],[11].

Le diagnostic repose généralement sur les symptômes du patient et sur l'examen physique[1]. L'échographie ou l'imagerie par résonance magnétique peut aider à classer la sévérité de l'atteinte.

Traitements

[modifier | modifier le code]

Le repos relatif, à savoir la diminution de l'irritation du tendon, est indiquée dans un premier temps[12]. De la physiothérapie avec des exercices impliquant du renforcement excentrique des quadriceps est bénéfique[13]. Des exercices d'étirement pour renforcer les muscles et les tendons des jambes ainsi que du gainage peuvent être recommandés[14]. Des exercices fonctionnels tels le vélo ou la natation peuvent être réalisés durant la réadaptation. L'utilisation d'une sangle conçue pour le genou du sauteur et d'orthèses pour les chaussures peuvent également aider à rééducation[5].

S'il y a absence d'amélioration malgré une physiothérapie rigoureuse, des ondes de chocs extracorporelles peuvent être tentées[14].

Les injections de PRP pourraient être bénéfiques en monothérapie ou en parallèle de la physiothérapie, mais les études actuelles ne permettent de tirer de conclusion claire, vu les résultats divergents et les différents types de PRP utilisés[14].

Les traitements par aiguille sèche sont aussi actuellement à l'étude.

Les injections de corticostéroïdes sont contre-indiquées[14] et les AINS ne sont généralement pas recommandés[1].

La chirurgie peut être tentée si toutes les autres mesures échouent[1]. Cela peut impliquer l'élimination de la dégénérescence myxoïde dans le tendon. Ceci est réservé aux personnes souffrant de douleurs intenses pendant 6 à 12 mois malgré des mesures conservatrices. Il est incertain que la chirurgie offre de meilleurs résultats que les traitements conservateurs[15].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a b c d e f g h i j et k (en) Santana et Sherman, « Jumpers Knee », StatPearls,‎ (PMID 30422564)
  2. a b c et d (en) King, Yakubek, Chughtai et Khlopas, « Quadriceps tendinopathy: a review-part 1: epidemiology and diagnosis. », Annals of Translational Medicine, vol. 7, no 4,‎ , p. 71 (PMID 30963066, PMCID 6409230, DOI 10.21037/atm.2019.01.58)
  3. M. E. Blazina, R. K. Kerlan, F. W. Jobe et V. S. Carter, « Jumper's knee », The Orthopedic Clinics of North America, vol. 4, no 3,‎ , p. 665–678 (ISSN 0030-5898, PMID 4783891, lire en ligne, consulté le )
  4. E. Morel et D. Morisset, « La maladie de Sinding-Larsen et Johansson », Science & Sports, vol. 2, no 4,‎ , p. 261–268 (ISSN 0765-1597, DOI 10.1016/S0765-1597(87)80072-2, lire en ligne, consulté le )
  5. a et b Ryan A. Sprouse, Aaron M. McLaughlin et George D. Harris, « Braces and Splints for Common Musculoskeletal Conditions », American Family Physician, vol. 98, no 10,‎ 11 15, 2018, p. 570–576 (ISSN 1532-0650, PMID 30365284, lire en ligne, consulté le )
  6. H. Rajhi, N. Mnif, A. Salem et R. Hamza, « Échographie du ligament patellaire », Journal de Radiologie, vol. 85, no 9,‎ , p. 1304 (ISSN 0221-0363, DOI 10.1016/S0221-0363(04)76990-5, lire en ligne, consulté le )
  7. a et b (en) Federica Rosso, Davide Edoardo Bonasia, Umberto Cottino, Federico Dettoni, Matteo Bruzzone et Roberto Rossia, « Patellar tendon: From tendinopathy to rupture », Asia-Pacific Journal of Sports Medicine, Arthroscopy, Rehabilitation and Technology, vol. 2, no 4,‎ , p. 99–107 (ISSN 2214-6873, DOI 10.1016/j.asmart.2015.07.001, lire en ligne, consulté le )
  8. Pascal Zufferay, « Tendinopathies du sportif : étiologie, diagnostic et traitement », sur Revue Medicale Suisse, (consulté le )
  9. Martin Koban, Beating Patellar Tendonitis, , 20–25 p. (ISBN 978-1491049730)
  10. Marcus, « Stiff ankles tied to young athletes' painful knees », Reuters,
  11. « Low range of ankle dorsiflexion predisposes for patellar tendinopathy in junior elite basketball players: a 1-year prospective study », The American Journal of Sports Medicine, vol. 39, no 12,‎ , p. 2626–33 (PMID 21917610, DOI 10.1177/0363546511420552)
  12. Netgen, « Tendinopathies : quels sont les traitements efficaces en physiothérapie ? », sur Revue Médicale Suisse (consulté le )
  13. « The evolution of eccentric training as treatment for patellar tendinopathy (jumper's knee): a critical review of exercise programmes », British Journal of Sports Medicine, vol. 41, no 4,‎ , p. 217–23 (PMID 17261559, PMCID 2658948, DOI 10.1136/bjsm.2006.032417)
  14. a b c et d (en) Joshua S. Everhart, Devon Cole, John H. Sojka et John D. Higgins, « Treatment Options for Patellar Tendinopathy: A Systematic Review », Arthroscopy: The Journal of Arthroscopic & Related Surgery, vol. 33, no 4,‎ , p. 861–872 (ISSN 0749-8063, DOI 10.1016/j.arthro.2016.11.007, lire en ligne, consulté le )
  15. « La chirurgie pour la tendinopathie rotulienne (genou du sauteur) », sur www.cochrane.org (consulté le )

Liens externes

[modifier | modifier le code]