Les tentacules érotiques (触手責め, shokushu zeme , soit littéralement « attaques de tentacules ») est un concept se rapprochant de la zoophilie que l'on retrouve principalement dans la pornographie japonaise et qui décrit des scènes au cours desquelles des créatures munies de tentacules ont des rapports sexuels avec des femmes ou, moins fréquemment, des hommes ou des futanari. Ces créatures peuvent être réelles (pieuvres, calamars) ou imaginaires (monstres, extraterrestres). Bien que ce soit parfois le cas, les scènes décrites dans ce type de productions pornographiques ne sont pas toujours des viols et les rapports peuvent être consentis. Il existe de nombreuses variations autour de ce thème et les créatures peuvent par exemple être remplacées par des végétaux ou des robots.
C'est au Japon que ce genre d'érotisme est le plus populaire (il fait même fréquemment l'objet de parodies). Bien qu'il apparaisse également dans des films ou des romans, en Occident, les tentacules érotiques sont généralement associées aux mangas pornographiques (hentai) et constituent un phénomène culturel[1]. Si le concept a été très largement popularisé dans les années 80 et 90, on en retrouve les prémices chez des artistes du XVIIIe siècle ou du XIXe siècle comme Hokusai au Japon ou Martin Van Maele en Europe.
Les créatures munies de tentacules ont fait leur apparition dans l'érotisme japonais bien avant la bande dessinée ou la pornographie animée. Ainsi, on peut en trouver un des premiers exemples dès 1814 avec Le Rêve de la femme du pêcheur, gravure érotique japonaise (shunga) de Katsushika Hokusai mettant en scène une femme et deux octopodes dont un lui administre un cunnilingus[1],[2]. On peut aussi en trouver un exemple en Europe en 1905 avec une illustration du graveur français Martin Van Maele dans son ouvrage La Grande Danse macabre des vifs où une femme se fait pénétrer par un monstre aux tentacules phalliques.
Avant que le genre se démocratise au Japon, deux films américains sortis en 1981 font découvrir aux spectateurs occidentaux le concept de tentacules érotiques. Dans le film Evil Dead de Sam Raimi, une des héroïnes se fait violer par des arbres possédés par des démons et dans La Galaxie de la terreur produit par Roger Corman, c'est un extraterrestre ayant l’apparence d'un ver géant muni de tentacules qui capture, déshabille, viole et tue une astronaute. C'est aussi cette année que sort le film franco-allemand Possession d'Andrzej Żuławski qui aborde également cette thématique. Plus récemment, le film mexicain La Région sauvage d'Amat Escalante, Lion d'argent à la Mostra de Venise, montre une scène de sexe entre une femme et un extraterrestre possédant des tentacules.
Ce fétichisme devient réellement populaire au Japon dans les années 80 avec le premier OAV issu du manga Urotsukidoji de Toshio Maeda puis avec la série Demon Beast Invasion du même auteur[3]. Maeda utilisait alors les tentacules comme substituts aux pénis pour contourner la censure japonaise. En effet, l'article 175 du code pénal japonais interdit tout matériel « obscène » dont les représentations d'organes génitaux mais ne peut concerner les tentacules[2],[4].
Depuis, le « tentacles porn » est devenu un des genres pornographiques les plus populaires au Japon et, grâce à Internet, s'est exporté en Amérique et en Europe[4].