The Guardian (Nigeria)

The Guardian
Image illustrative de l’article The Guardian (Nigeria)

Pays Drapeau du Nigeria Nigeria
Langue Anglais
Périodicité Quotidienne
Genre Presse nationale, journal d'opinion
Fondateur Alex Ibru, et Stanley Macebuh,
Date de fondation 1983
Ville d’édition Lagos

Propriétaire Guardian Newspapers Limited
Site web https://guardian.ng/

The Guardian est un quotidien indépendant, en langue anglaise, publié à Lagos, au Nigeria, par la société Guardian Newspapers Limited[1]. The Guardian a été décrit comme « le journal le plus respecté du Nigeria »[2].

La presse de langue anglaise a une longue histoire au Nigeria et s’est imposée comme lieu d’échanges et d’influence politiques. Elle a aussi acquis, à travers quelques titres, une réputation de journalisme politique courageux, notamment lors de la lutte pour l’indépendance. The Guardian a participé à maintenir cette tradition malgré les périodes successives de dictatures militaires dans ce pays[3],[4].

The Guardian a été créé en 1983, par Alex Ibru, un entrepreneur appartenant à une famille très riche du Nigeria, et deux journalistes, Stanley Macebuh et Dele Cole[5]. Ce journal a été un pionnier dans l'introduction d'un journalisme de qualité au Nigeria, avec une forte exigence sur le contenu éditorial[6],[7]. Sa création se fait sur le modèle de son homonyme londonien[3]. Il a commencé à être publié en 1983[7], comme un hebdomadaire, paraissant le dimanche, tout d'abord, puis, très vite, comme quotidien. Dans les années 1980, The Guardian a mené une longue campagne contre l'utilisation des titres traditionnels de chefferie, pour privilégier l'usage de simples civilités : « Monsieur » ou « Madame »[8].

Pendant l'administration du général Muhammadu Buhari, les reporters Tunde Thompson et Nduka Irabor ont tous deux été envoyés en prison en 1984 en vertu du décret no 4 de 1984, qui supprimait la liberté de la presse[9],[10]. Le , le rédacteur en chef du journal, Tunde Oladepo, a été abattu devant sa femme et ses enfants[11]. Le , The Guardian a publié une longue lettre du Dr Bekolari Ransome-Kuti, un militant des droits de l'Homme, intitulé --Open Letter to President Babangida-- (lettre ouverte au Président Babangida), dans laquelle il critiquait la répression gouvernementale accrue de la liberté de penser[12].

En 1993, alors que le pays était toujours sous un régime de dictature militaire, sous la houlette du conseil militaire suprême, le général Sani Abacha était désigné par ce conseil pour prendre la tête de l'État. Il prit comme ministre de l'Intérieur Alex Ibru, le fondateur du Guardian, ce qui fut interprété par la presse nigériane comme un signe de détente. Mais les années suivantes, le journal, gardant son indépendance, fit face à des signes d'agacement du pouvoir[13], sans que le nouveau ministre de l'Intérieur ne s'exprima. En , à la suite d'un article décrivant les jeux de pouvoir à l’intérieur des cercles gouvernementaux, un décret d’interdiction de publication du Guardian fut émis, et ne fut levé qu'en [3]. Le , le véhicule d'Alex Ibrua essuya des tirs et Alex Ibru fut touché, et conduit à l'hôpital[14]. Après la mort soudaine de Abacha en , des poursuites judiciaires ont commencé contre son fils Mohammed Abacha et son chef de la sécurité, le major Hamza al-Mustapha. Finalement, en , une Haute Cour de Lagos a acquitté les accusés de l'attentat[15],[16].

En 2002, un journaliste est assassiné[17].

The Guardian affirme être indépendant de tout groupe ethnique, communauté religieuse, parti politique ou autre groupe d'intérêt[réf. souhaitée]. Cependant, il a été accusé d'incitation à la haine contre le peuple Igbos[18]. The Guardian est le principal concurrent de The Punch sur le budget publicitaire géré, mais pas sur la diffusion[19]. Il est plutôt lu par l'élite intellectuelle du pays[20].

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) « The Guardian », JournalSeek.
  2. (en) James Brooke, « Lagos Journal; A Gleeful David Faces the Goliath That Is Nigeria », The New York Times, .
  3. a b et c Philippe Sébille-Lopez, « Des Britanniques et de la langue anglaise en Afrique en général et au Nigéria en particulier », Hérodote, vol. 4, no 115,‎ , p. 91-117 (DOI 10.3917/her.115.0091, lire en ligne).
  4. Michelle Maringues, « Les médias au cœur du combat politique au Nigeria », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  5. (en) Tom Forrest, The Advance of African Capital : The Growth of Nigerian Private Enterprise, Routledge, (lire en ligne), p. 136.
  6. (en) Linda K. Fuller, National days/national ways : historical, political, and religious celebrations around the world, Greenwood Publishing Group, , 350 p. (ISBN 0-275-97270-4, lire en ligne), p. 171.
  7. a et b (en) Aje-Ori Agbese, The Role of the Press and Communication Technology in Democratization : The Nigerian Story, Routledge, , p. 49.
  8. (en) Okechukwu Jones Asuzu, The Politics of Being Nigerian, Lulu.com, , 272 p. (ISBN 1-4116-1956-0, lire en ligne), p. 257.
  9. (en) Stanley Mokaogwu, « Investigative Journalism:A Panacea For Corruption », .
  10. (en) Kassim Omomia, « Buhari And The Subtle, "No Court Declaration" », Nigerian Pilot, .
  11. AFP, « NIGERIA : Tunde Oladepo, rédacteur en chef au quotidien Guardian, assassiné », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  12. (en) Cheryl Johnson-Odim et Nina Emma Mba, For women and the nation : Funmilayo Ransome-Kuti of Nigeria, Urbana, University of Illinois Press, , 198 p. (ISBN 0-252-06613-8, lire en ligne), p. 177.
  13. AFP, « Nigéria : le groupe de presse Guardian fermé par la police », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  14. (en) Clem Khena-Ogbena, « How Al-Mustapha, Others Were Cleared », Leadership (Nigeria), .
  15. (en) Julcit Sanda, « Ibru: Mohammed Abacha Heads for Appeal Court », This Day, .
  16. (en) Paul Dada, « Attempted Murder of Alex Ibru – Al-Mustapha, Others Cleared périodique=Leadership », .
  17. Marc-Antoine Pérouse de Montclos, « La mort d'un journaliste nigérian », Libération,‎ (lire en ligne).
  18. (en) Eugenia Siapera, At the interface : continuity and transformation in culture and politics, Rodopi, (ISBN 90-420-1732-5, lire en ligne), p. 68ff.
  19. (en) « Nigeria: The Punch newspaper seeks to knock out the competition » [« Nigeria: Le journal Punch cherche à éliminer la concurrence »] [archive du ], RAP21, .
  20. (en) Judith Marcus, Surviving the twentieth century : social philosophy from the Frankfurt school to the Columbia faculty seminars, New Brunswick (N.J.), Transaction Publishers, , 436 p. (ISBN 1-56000-352-9, lire en ligne), p. 183.

Article connexe

[modifier | modifier le code]