Thury | |||||
Vue de la mairie et du monument aux morts sur la place de l'Église, depuis la tour de l'église Saint-Julien. | |||||
Blason |
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Administration | |||||
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Pays | France | ||||
Région | Bourgogne-Franche-Comté | ||||
Département | Yonne | ||||
Arrondissement | Auxerre | ||||
Intercommunalité | Communauté de communes de Puisaye-Forterre | ||||
Maire Mandat |
Claude Conte 2020-2026 |
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Code postal | 89520 | ||||
Code commune | 89416 | ||||
Démographie | |||||
Gentilé | Thurycois | ||||
Population municipale |
426 hab. (2022 ) | ||||
Densité | 18 hab./km2 | ||||
Géographie | |||||
Coordonnées | 47° 35′ 14″ nord, 3° 17′ 43″ est | ||||
Altitude | Min. 222 m Max. 328 m |
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Superficie | 23,22 km2 | ||||
Type | Commune rurale à habitat très dispersé | ||||
Unité urbaine | Hors unité urbaine | ||||
Aire d'attraction | Hors attraction des villes | ||||
Élections | |||||
Départementales | Canton de Vincelles | ||||
Législatives | Première circonscription | ||||
Localisation | |||||
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : Yonne
Géolocalisation sur la carte : Bourgogne-Franche-Comté
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Thury est une commune française située dans le département de l'Yonne en région Bourgogne-Franche-Comté.
Ses habitants sont appelés les Thurycois.
Au secondaire (Jurassique - 205 à 140 millions d'années) « la séparation de l'Amérique du Sud et de l'Afrique a créé un bras de mer chaude à vie organique produisant pour la Forterre un calcaire plus compact – ainsi la carrière d'Aubigny est constituée de calcaire corallien de mer chaude. »
Au Crétacé (fin de l'ère secondaire – 140 à 65 millions d'années) « le refroidissement de la mer produit une craie composée d'une quantité importante de silice colloïdale (craie du Sénonien). Il y a ensuite décalcification des argiles (ou formation des argiles de décalcification) en Puisaye et Pays d'Othe. En se retirant progressivement, la mer donnera le lac de Beauce. »
Huit failles principales fossilisées parcourent les plateaux calcaires de la Puisaye et de la Forterre, dont une qui traverse Thury selon une direction sud-nord et se prolonge en passant par le hameau de Grangette. Le sol de la Forterre est constitué par les calcaires du Jurassique supérieur (terrain secondaire). Les couches sédimentaires se succèdent du sud-est au nord-ouest : l'oxfordien, le kimméridgien et le portlandien ; lequel s'enfonce ensuite sous le crétacé inférieur de la Puisaye…". (Maurice Lecestre).
La Forterre "continue les plateaux calcaires de basse Bourgogne (Tonnerrois et Auxerrois) et en forme la partie Sud-Ouest. Elle est en contact direct avec la Puisaye à l'ouest et le Nivernais au sud. Les limites entre la Puisaye et la Forterre sont très nettes : elles se trouvent à l'endroit où les couches du Jurassiques supérieures – ère secondaire (Forterre) s'enfoncent sous celle de l'Infra-Crétacé (Puisaye).Pour Thury, la ligne de démarcation passe par la Malrue."
" La Forterre se caractérise par des coteaux secs, pierreux assez dénudés traversés par les anciennes routes blanches, sur lesquels sont établis des villages agglomérés construits en pierre calcaire. Au nord, la Forterre s'arrête à la vallée de l'Ouanne, au sud elle se continue jusqu'à la limite du département et à l'Est elle finit quand commencent les forêts de la rive gauche de l'Yonne en englobant la partie Ouest de la forêt de Frétoy. "
Thury : hauteur 225 m. Les Lieux-dits de la commune les plus élevés sont : les Grands Moulins, 327,5 m. - la Justice, 327 m. - le Moulin Buteau, 325 m. -le Roichat, 303,6 m – le Bois de Mont, 301,2 m. – Marchat, 292 m
Les points culminants des environs se situent à Taingy, 388 m. (Moulin de Taingy), à Perreuse, 373 m et à l'ancien moulin de la Montagne des Alouettes, 366,8 m.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du Centre national de la recherche scientifique s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique altéré et est dans la région climatique Centre et contreforts nord du Massif Central, caractérisée par un air sec en été et un bon ensoleillement[2].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,8 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 834 mm, avec 12,6 jours de précipitations en janvier et 7,7 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Molesmes_sapc », sur la commune de Les Hauts de Forterre à 9 km à vol d'oiseau[3], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 850,3 mm. La température maximale relevée sur cette station est de 40,6 °C, atteinte le ; la température minimale est de −20 °C, atteinte le [Note 1],[4],[5].
Les paramètres climatiques de la commune ont été estimés pour le milieu du siècle (2041-2070) selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre à partir des nouvelles projections climatiques de référence DRIAS-2020[6]. Ils sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Au , Thury est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8]. Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,8 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (88,8 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (88,8 %), forêts (8,2 %), zones urbanisées (3 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le nom de la localité est attesté sous les formes Tauriacus en 578 (Saint Aunaire) ; Tauriacum en 913 (Saint Géran) ; de Thuraco en 1369 (pouillé) ; de Thoriaco au XIVe siècle (pouillé).
Tauriacum désignait à l'origine un domaine ou une propriété d'un dénommé Taurus[13], calque probable du gaulois Taruos. Le suffixe gallo-roman -acum est d'origine gauloise et est souvent précédé d'un nom de personne, en indique la propriété. Le nom originel de Chitry (le Fort), par exemple, fut construit sur le même mode, Chistriacum, que Thury. Les noms actuels des villages dont la terminaison est -y sont issus de cette origine gauloise ou gallo-romaine : Aisy, Arcy, Augy, Chemilly, Cheny, Chichy, Courgis, etc.
Thury peut aussi s'expliquer par un appellatif *turra, d'origine prélatine, peut-être gauloise, qui a donné naissance à une longue liste de microtoponymes, car elle est restée vivante jusqu'à notre époque ; dans le patois tureau signifie « hauteur », suivi du même suffixe -acum déjà évoqué dans l'hypothèse précédente. Ainsi : Thoires, Thorey, Thorigny, Thurey, Toury-Lurcy, Tharot[14]. Cependant, les formes les plus anciennes indiquent qu'il s'agit, dans ce cas, d'un ancien Tauriacu-, forme difficilement compatible avec cette hypothèse.
Les premières traces d'occupation du sol remontent à l'Homme de Néandertal -40 000 ans – des silex taillés retrouvés en sont la preuve.
Au Néolithique (6000 en Europe – jusqu'à l'âge du bronze 3000) un superbe broyon en pierre polie qui servait à écraser le grain. Ces objets découverts par M. Creusard sont visibles dans la tour de l'église.
Âge du bronze (3000 -1000 > jusqu'à l'âge du fer) en 1862, au hameau de Gemigny "en nivelant le tertre circulaire élevé de main d'homme, de 40 m. de diamètre et entouré de fossés, il a été découvert, dans la propriété de M. Chavance, un anneau de bronze, une hachette et une petite clef à poignée tréflée en bronze" (Max Quantin).
La voie romaine d'Auxerre à Entrains forme la limite entre les communes de Thury et de Sougères-en-Puisaye. La voie romaine joignant Lyon à Boulogne dite « chaussée d'Agrippa » passe par Avallon, Auxerre et Sens. Près de la commune voisine de Sougères-en-Puisaye et tout à côté un climat la Citadelle existe sur la commune de Thury.
En 596, le règlement de saint Aunaire, 18e évêque d'Auxerre (572-605), inclut Thury (Tauriacus) dans les trente principales paroisses du diocèse[15].
Depuis, son nom a changé plusieurs fois pour prendre définitivement à la Renaissance son nom actuel.
Le 22 juin 841, les armées de Louis le Germanique et de Charles II le Chauve stationnent près de Thury (Tauriacus).
Durant la guerre de Cent Ans, le village fut pillé par une bande armée et la population décimée dans un champ appelé depuis Les Cris en référence aux hurlements des gens.
Des sarcophages de pierre, dont certains contenaient des squelettes, ont été découverts aux lieux-dits les Cercueils , la Fosse-aux-Prêtres, les Cris, et la Vallée de la Croix. La même pierre a servi à la fabrication des tombes découvertes à Tannerre-en-Puisaye et qui datent de la fin de l'Empire romain et du début du Moyen Âge[16].
L'église a relevé un temps de l'abbaye de Crisenon, la terre étant un fief de la seigneurie de Druyes. À la fin du XVe siècle, l'église relevait de l'abbaye Saint Laurent de Cosne (Ordre de Saint Augustin) tandis que la terre faisait alors partie des possessions en Puisaye d'Antoine de Chabannes, comte de Dammartin en Goële, baron de Toucy et de Perreuse, seigneur de Saint-Fargeau, de Puisaye et autres lieux.
Les hameaux de Grangette et de Collangette, quant à eux, étaient des fiefs de l'abbaye Saint-Germain d'Auxerre.
La municipalité de Thury fut créée en 1793. Faisant partie du département de l'Yonne, elle fut chef-lieu de canton, dépendant du district de Saint-Fargeau.
En 1801, Thury fut intégrée au canton de Saint-Sauveur et à l'arrondissement d'Auxerre.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[18]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2007[19].
En 2022, la commune comptait 426 habitants[Note 2], en évolution de −3,4 % par rapport à 2016 (Yonne : −1,95 %, France hors Mayotte : +2,11 %).
L’activité de la commune de Thury est essentiellement agricole. En effet, de nombreuses exploitations agricoles constituent la plus grande partie du tissu économique local ; néanmoins, le bourg de Thury compte quelques commerces et services (un marchand d’électroménager, un charcutier-traiteur) mais aussi plusieurs entreprises du bâtiment dans le bourg et dans les hameaux, une entreprise d'entretien des espaces verts, une micro-entreprise d'informatique industrielle, un service de toilettage canin à domicile, des artisans d’art, un camion a pizza, une agence communale postale, une école primaire et des chambres d’hôte au hameau de Grangette et Moulery.
Classée Monument Historique par arrêté du , l'église Saint-Julien est de style gothique flamboyant avec quelques éléments du début de la Renaissance.
L'église actuelle a été construite, à l'emplacement et autour d'un ancien édifice, en deux à trois phases de travaux entre le dernier quart du XVe siècle et le premier quart du XVIe siècle.
Le « massif occidental », édifié entre la toute fin du XVe siècle et 1521, est exceptionnel pour un village. Il est composé d'un portail de style gothique flamboyant et de la façade du bas côté nord avec sa porte seigneuriale.
Le marché passé, le 1521, entre le maçon Antoine Cas et « l'ymagier » François Faulconnier concernant les sculptures du portail, mentionné par différents auteurs (Abbé Jean Lebeuf, etc.), est conservé aux Archives départementales d'Auxerre.Il y est « fait marché… pour faire de son métier la vie de Saint Jean en huit histoires pour le portail de l'église de Thury, comme les ymages qui sont au portail neuf de l'église d'Auxerre. »
Les portes originelles du portail, caractéristiques de la Renaissance, sont conservées en l'état.
D'azur à la bande d'argent, accompagnée en chef d'un lion du même, couronné d'or, armé et lampassé de gueules, et en pointe de deux fleurs de lys aussi d'argent. |