Théodore Marie Pavie est un voyageur, écrivain et orientaliste, né à Angers en 1811 et mort en 1896.
Fils de Louis Pavie et frère de Victor Pavie, il rapporta de ses séjours en Amérique, au Moyen-Orient, en Inde, à l'île de La Réunion ou en Égypte, des carnets de dessins inédits. Il est aussi le premier traducteur occidental de l’Histoire des Trois Royaumes, faisant de lui un orientaliste de premier plan[1]. Proche de Victor Hugo, il a influencé son goût pour la Chine.
Théodore Pavie naît à Angers le , son frère aîné Victor Pavie (1808-1886) a 3 ans de plus. Leur père Louis Joseph Pavie (1782-1859), imprimeur et auteur angevin, ami fidèle de David d'Angers, élève les deux enfants à la suite du décès de leur mère Eulalie Fabre.
Théodore étudie au Collège Royal d'Angers où il obtient son baccalauréat en 1827. En 1818, son oncle Charles Pavie, colon établi en Louisiane rend visite à la famille à Angers. Charles et sa femme s'intéressent à Théodore et désirent l'emmener avec eux ; son père refuse. Leurs descriptions et ses lectures des romantiques, surtout de Chateaubriand, éveillent son intérêt pour les pays étrangers et son attrait grandissant pour les voyages ; son père résiste.
Son premier voyage a lieu en 1828 : Théodore accompagne David d'Angers et son frère Victor pour rencontrer Sir Walter Scott en 1828. En 1829-1830 il voyage en Amérique du Nord ; il se rend au Canada, à New York, et de là, descend jusqu'en Louisiane à la rencontre de sa famille. En 1832-1835, de Bordeaux, il s'embarque pour les Canaries et l'Amérique du Sud. Il se rend à Santiago, à Lima et traverse la Cordillère des Andes. En 1835 débute sa collaboration avec la Revue des deux Mondes.
Entre 1835 et 1839 Théodore Pavie se sédentarise quelques années puisqu'il est élève de Burnouf au Collège de France où il apprend le sanscrit. En 1839 il voyage en Égypte et aux Indes ; il visite Madras, Bombay, Calcutta, Pondichéry. Il retourne en Europe en 1840 via l'Ile Bourbon (maintenant Ile de La Réunion) qui lui inspire Une Chasse aux Nègres marrons, article publié en 1845. Tout au long de ses voyages, il réalise de nombreux dessins qui ont fait l'objet d'une exposition en 2009 au musée des Beaux Arts d'Angers[3]. Il épouse Cornélie Mondain Gennevraye en 1842 puis reprend les voyages dès 1845, en Espagne et à Lisbonne jusqu'en 1847.
Théodore Pavie est chargé de cours de sanscrit au Collège de France entre 1853 et 1857, d'où il démissionne à la suite des conditions que veut lui imposer le ministre de l'Instruction Publique. En 1862 il se retire à La Chaufournaie (Maine-et-Loire) et, à la demande de Charles-Émile Freppel, donne des cours d'hébreu et une série de conférences aux Facultés Catholiques d 'Angers. Il collabore à la Revue des deux Mondes jusqu'en 1867.
Fragments d'un voyage dans l'Amérique méridionale, en 1833, Angers, Victor Pavie, 1840
Fragments du Mahabharata ; traduits en français sur le texte sanscrit de Calcutta par Théodore Pavie, Paris, Duprat, 1844
Tarikh-i Asham. Récit de l'expédition de Mir-djumlah au pays d'Assam, traduit sur la version indoustani de Mir-Huçaini, par Théodore Pavie, Paris, Duprat, 1845
Germain Dufour, «Théodore Pavie et Lakmé », in La Province de l'Anjou, Angers, 1933
Herbert Eugene Bolton, Texas in the Middle Eighteenth Century, Austin, University of Texas Press, 1970 (rééd. de 1915)
Élizabeth Shown Mills, Natchitoches : Abstracts of the Catholic Church Registers of the French and Spanish Post of St. Jean-Baptiste des Natchitoches in Louisiana, 1729-1803, New Orleans, Polyanthos, 1977
Betje Black Klier, Pavie in the borderlands : the journey of Theodore Pavie to Louisiana and Texas, 1829-1830 includind Portions of his Souvenirs atlantiques, Baton Rouge, Louisiana state University press, 2000
Jacques-Guy Petit, Le voyage de Théodore Pavie au Canada (1829), Paris : Ed. du CTHS Laval, 2007
Lesseur (dir.), Un Angevin en voyage au temps du romantisme : les carnets de Théodore Pavie aux Amériques, en Égypte et aux Indes etre 1829 et 1840, catalogue de l'exposition, Cabinet des arts graphiques du Musée des beaux-arts d'Angers, au , Angers, Musées d'Angers, 2009
Anne-Simone Dufief (dir. de publ.), Louis, Victor et Théodore : les Pavie, une famille angevine au temps du Romantisme : actes du colloque international de 2009, Angers, Presses de l'Université d'Angers, 2010
William Mauxion, « Les voyages de Théodore », in Bout du Monde, n° 5, janvier-février-
Anthony Glinoer, L'âge des cénacles : confraternités littéraires et artistiques au XIXe siècle, Paris, Fayard, 2013
Guy Trigalot, "Une amitié fraternelle : Théodore et Victor Pavie, (Bicentenaire de Théodore PavieBicentenaire de Théodore Pavie, Auditorium du musée d https://associationamispavie.net/communication/
↑Catherine Lesseur (dir), Un Angevin en voyage au temps du romantisme : les carnets de Théodore Pavie aux Amériques, en Egypte et aux Indes entre 1829 et 1840 [catalogue d'exposition], Angers, Musées d'Angers, , 115 p. (ISBN9782352930138 (édité erroné), BNF45099207)
↑Germain Dufour, « Théodore Pavie et Lakmé », La Province d'Anjou,