Théorie de la mélanine

Frances Cress Welsing est l'une des promotrices de cette thèse pseudo-scientifique.

La théorie de la mélanine (Melanin Theory) est une théorie pseudo-scientifique, raciste et suprémaciste selon laquelle le taux plus élevé de mélanine des individus à la peau foncée leur donne un avantage physique, spirituel et intellectuel[1],[2],[3],[4],[5].

Pseudo-science

[modifier | modifier le code]

Certains auteurs afrocentristes des États-Unis prêtent à la mélanine des propriétés non reconnues par la science, établissant des liens erronés entre mélanine et capacités cognitives, créativité, équilibre psychologique, capacités motrices, voire entre mélanine et pouvoirs surnaturels. Selon Bernard Ortiz De Montellano[6], les théoriciens de la mélanine se servent de la littérature scientifique de manière non pertinente et/ou biaisée pour justifier leurs assertions afrocentristes. Une des théories les plus communes est que les blancs sont des mutants (albinos ou issus d'une mutation récessive de la mélanine)[6],[7].

D'après différents auteurs se réclamant de l'afrocentrisme, c'est à tort que cette théorie pseudo-scientifique est présentée comme relevant de ce courant[8]. D'après Molefi Kete Asante, le rapprochement qui est fait entre la théorie de la mélanine et l'afrocentrisme est un procédé utilisé par les opposants à l'afrocentrisme pour discréditer celui-ci[6].

Leonard Jeffries

[modifier | modifier le code]

La théorie de la mélanine est soutenue par Leonard Jeffries, professeur au City College of New York, qui, selon Time Magazine, « croit que la mélanine, le pigment de la peau foncée, donne aux noirs une supériorité intellectuelle et physique sur les blancs »[9].

Théoriciens de la mélanine

[modifier | modifier le code]

Références

[modifier | modifier le code]
  1. (en) Bernard R. Ortiz de Montellano, « Afrocentric Pseudoscience », Annals of the New York Academy of Sciences, vol. 775, no 1,‎ , p. 561–572 (ISSN 1749-6632, DOI 10.1111/j.1749-6632.1996.tb23174.x, lire en ligne, consulté le )
  2. (en-US) Leon Jaroff, « Teaching Reverse Racism », Time,‎ (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )
  3. (en) S. D. Tucker, Forgotten Science : Strange Ideas from the Scrapheap of History, Amberley Publishing Limited, , 320 p. (ISBN 978-1-4456-4838-5, lire en ligne)
  4. (en) Mehler Barry, « African American Racism in the Academic Community: Institute for the Study of Academic Racism - Ferris State University », sur ferris-pages.org (consulté le )
  5. (en) Stephen C. Ferguson II, Philosophy of African American Studies : Nothing Left of Blackness, Palgrave Macmillan, , 290 p. (ISBN 978-1-137-54997-6, lire en ligne)
  6. a b et c (en) Bernard R. Ortiz De Montellano, « Melanin, afrocentricity, and pseudoscience », American Journal of Physical Anthropology, vol. 36, no S17,‎ , p. 33–58 (ISSN 1096-8644, DOI 10.1002/ajpa.1330360604, lire en ligne, consulté le )
  7. (en) Ellis Cashmore et James Jennings, Racism : Essential Readings, SAGE, , 422 p. (ISBN 1-4462-6548-X, lire en ligne)
  8. (en) Molefi Kete Asante, Ama Mazama et Marie-José Cérol, Encyclopedia of Black Studies, SAGE, , 531 p. (ISBN 978-0-7619-2762-4, lire en ligne), p. 62
  9. (en-US) Lance Morrow, « Controversies: The Provocative Professor », Time,‎ (ISSN 0040-781X, lire en ligne, consulté le )
  10. a et b Mia Bay, « The Historical Origins of Afrocentrism », Amerikastudien / American Studies, vol. 45, no 4,‎ , p. 501–512 (ISSN 0340-2827, lire en ligne, consulté le )
  11. (en) Richard M. Benjamin, « The Bizarre Classroom of Dr. Leonard Jeffries », The Journal of Blacks in Higher Education, no 2,‎ , p. 91–96 (ISSN 1077-3711, DOI 10.2307/2962577, lire en ligne, consulté le )
  12. a et b (en) De Montellano, Bernard Ortiz, « Magic melanin: Spreading scientific illiteracy among minorities », Skeptical Inquirer, vol. 16,‎ , p. 162-166 (lire en ligne)
  13. (en) Molefi Kete Asante, Ama Mazama et Marie-José Cérol, Encyclopedia of Black Studies, SAGE, , 531 p. (ISBN 978-0-7619-2762-4, lire en ligne), p. 328

Articles connexes

[modifier | modifier le code]