La théorie de la mélanine (Melanin Theory) est une théorie pseudo-scientifique, raciste et suprémaciste selon laquelle le taux plus élevé de mélanine des individus à la peau foncée leur donne un avantage physique, spirituel et intellectuel[1],[2],[3],[4],[5].
Certains auteurs afrocentristes des États-Unis prêtent à la mélanine des propriétés non reconnues par la science, établissant des liens erronés entre mélanine et capacités cognitives, créativité, équilibre psychologique, capacités motrices, voire entre mélanine et pouvoirs surnaturels. Selon Bernard Ortiz De Montellano[6], les théoriciens de la mélanine se servent de la littérature scientifique de manière non pertinente et/ou biaisée pour justifier leurs assertions afrocentristes. Une des théories les plus communes est que les blancs sont des mutants (albinos ou issus d'une mutation récessive de la mélanine)[6],[7].
D'après différents auteurs se réclamant de l'afrocentrisme, c'est à tort que cette théorie pseudo-scientifique est présentée comme relevant de ce courant[8]. D'après Molefi Kete Asante, le rapprochement qui est fait entre la théorie de la mélanine et l'afrocentrisme est un procédé utilisé par les opposants à l'afrocentrisme pour discréditer celui-ci[6].
La théorie de la mélanine est soutenue par Leonard Jeffries, professeur au City College of New York, qui, selon Time Magazine, « croit que la mélanine, le pigment de la peau foncée, donne aux noirs une supériorité intellectuelle et physique sur les blancs »[9].
↑(en) S. D. Tucker, Forgotten Science : Strange Ideas from the Scrapheap of History, Amberley Publishing Limited, , 320 p. (ISBN978-1-4456-4838-5, lire en ligne)
↑ ab et c(en) Bernard R. Ortiz De Montellano, « Melanin, afrocentricity, and pseudoscience », American Journal of Physical Anthropology, vol. 36, no S17, , p. 33–58 (ISSN1096-8644, DOI10.1002/ajpa.1330360604, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bMia Bay, « The Historical Origins of Afrocentrism », Amerikastudien / American Studies, vol. 45, no 4, , p. 501–512 (ISSN0340-2827, lire en ligne, consulté le )
↑(en) Richard M. Benjamin, « The Bizarre Classroom of Dr. Leonard Jeffries », The Journal of Blacks in Higher Education, no 2, , p. 91–96 (ISSN1077-3711, DOI10.2307/2962577, lire en ligne, consulté le )
↑ a et b(en) De Montellano, Bernard Ortiz, « Magic melanin: Spreading scientific illiteracy among minorities », Skeptical Inquirer, vol. 16, , p. 162-166 (lire en ligne)