Le théâtre Verlaine est une ancienne salle de spectacles de 750 places[1], située 66 rue de Rochechouart dans le 9e arrondissement de Paris. Créé en 1946, il est racheté par Alexandra Roubé-Jansky en 1951 ; elle le dirigera jusqu'à sa fermeture en 1969, sans jamais pouvoir assurer sa viabilité économique. Elle le rebaptise théâtre des Arts en 1954[2].
Le , un incendie cause d'importants dégâts au théâtre[3].
Alexandra Roubé-Janski liquide une partie de son patrimoine pour racheter le théâtre Verlaine en 1954 ; elle en devient directrice et y résidera jusqu'à la destruction du bâtiment. Elle le renomme en Théâtre des arts en 1954[4].
Dès le début des années 1960, l'aventure commence à tourner court sur le plan financiers. Le nombre de spectacles et de représentations semble insuffisante pour maintenir la rentabilité.
Le , un incendie cause d'importants dégâts au théâtre[6]. Le spectacle alors en cours de répétition, Mascarade, doit être annulé.
Durant l'été 1968, Roubé-Jansky s'associe avec Gérard Descotils, ancien analyste financier new-yorkais, pour établir un ultime plan de sauvetage du théâtre. Le théâtre est rénové et de nouveaux fonds sont apportés pour prévoir deux nouvelles pièces. Deux pièces sont alors prévues, qui ne verront manifestement jamais le jour : The Connexion et La chatte sur les rails de Joseph Topol[7].
Elle reste directrice du théâtre jusqu'à sa disparition de celui-ci et la démolition du bâtiment en 1969[8].
Alice Cocéa avait marqué son intérêt pour cette pièce avant même sa publication en 1954 et l'avait jouée en Suisse, avec le soutien de l'association des amis de l'auteur, Robert Brasillach - fusillé en 1945 pour collaboration. Elle s'était déjà heurtée alors aux réactions de la presse[9]. Directrice artistique du théâtre elle souhaite néanmoins monter la pièce à Paris, sur base d'un texte expurgé.
Avant la première, des associations de Juifs et de résistants tentent néanmoins de faire interdire les représentations ; face au refus, des incidents éclatent au théâtre le soir de la répétition générale, le et de la première le lendemain. Alice Cocéa conteste la portée antisémite du texte remanié et Alexandra Roubé-Jansky appelle le public à juger la pièce et le spectacle, indépendamment de l'auteur. Les démarches des détracteurs, les polémiques, les pressions et la crise interne au théâtre - Jacques François, par exemple, renonçant à jouer un des rôles principaux après les premières représentations - , n'interrompront pas les représentations, qui se poursuivront, légalement autorisées et protégées au nom de la liberté d'expression[10]. Elles se prolongeront jusqu'au , à l'issue d'un conflit, porté devant le juge, entre la directrice du théâtre et Alice Cocéa - celle-ci souhaitant prolonger encore les représentations[11].
À cette époque, Alexandra Roubé-Jansky obtient de Georges Simenon les droits d'adaptation de Maigret se trompe, avec l'intention d'attribuer le rôle titre à Michel Simon. Ce projet ne verra manifestement pas le jour[13].
1967 : Petit Malcolm contre les Enuques de David Halliwel, mis en scène par Jacques-Jean Rousseau ; joué par José-Maria Flotats ; décors de Claude Acquart[17].
1968 : The Connection de Jack Gelber. Avec Gordon Heath (cow-boy), Jean Herbert (Leach), J.-J. Aslanian (l'auteur), Jean Collomb (le producteur), Anne-Marie Coffinet (la salutiste) et un quartet de musiciens[18].
↑Paris-presse / L'Intransigeant, 24 février 1954, p. 1.
↑Prince Yaloul [le chat de la directrice] sauve le théâtre des arts, Paris-presse / L'Intransigeant / France-Soir, 15 juin 1966, p. 18.
↑Paris-presse, L'Intransigeant, 8 septembre 1968, p. 5.
↑Philippe Chauveau, Les théâtres parisiens disparus: 1402-1986, Éd. de l'Amandier/Théâtre, 1999, p. 299 ; Du tremplin à la... scène. In : Trudaine-Rochechouart dans tous ses états, Paris, 2006, p. 48-50, en particulier p. 49 et sq.
↑Paris-presse / L'Intransigeant, 5 juin 1955, p. 9.
↑Paris-presse, L'Intransigeant, 9 décembre 1955, p. 11.
↑Le Monde, 30 novembre 1967, lire en ligne ; Nicole Zand, Le Théâtre des Arts transformé pour « Le Cimetière des voitures », Le Monde, 19 décembre 1967, lire en ligne.
↑« 66 rue de Rochechouart », sur Photographies de la Commission du Vieux-Paris (consulté le )
Mariage honoré, Paris-presse, L'Intransigeant, , p. 6.
Le théâtre des arts sera « la folie la plus sympathique du siècle », Paris-presse, L'Intransigeant, , p. 6.
Alexandra Roubé-Jansky fonde un club et un prix, Paris-presse, L'Intransigeant, , p. 4.
Un « faux Jules » [Armand Frei] dirigera le théâtre des Arts. Mme Roubé-Jansky s'en va en octobre, Paris-presse, L'Intransigeant, , p. 3.
Ce « pain des Jules » sur un plateau, Paris-presse, L'Intransigeant, , p. 3.
Ces théâtres qui pourraient bien mourir, Paris-presse, L'Intransigeant, , p. 5.
Mme Roubé-Jansky sauve les Arts, Paris-presse, L'Intransigeant, , p. 5.
[Mme Roubé-Jansky loue sa salle pour 40 jours], Paris-presse, L'Intransigeant, , p. 3.
Boris Vian (dir.), D'Déé et Christelle Gonzalo, Boris Vian, œuvres, vol. 15, t. IX, Fayard, , 1150 p.
Du tremplin à la... scène [à propos des immeubles et établissements qui occupaient les numéros 59 à 67 de la rue Rochechouart]. In : Trudaine-Rochechouart dans tous ses états, Paris, 2006, p. 48-50. Voir en particulier à partir de la page 49, ce qui concerne le n° 66.