Nom de naissance | Timothy Irving Frederick Findley |
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Naissance |
Toronto, Canada |
Décès |
Toulon, France |
Activité principale | |
Distinctions |
Langue d’écriture | Anglais canadien |
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Genres |
Timothy Findley, né le à Toronto, et mort le en France, à Toulon, dans le Var[1], est un homme de théâtre, un scénariste et un écrivain canadien de langue anglaise.
D'abord acteur dans son pays natal, il a participé régulièrement au festival shakespearien de Stratford, en Ontario, dont il était membre fondateur depuis 1953, avant de fréquenter les scènes américaines et européennes. Il s'est ensuite surtout consacré avec succès à l'écriture de romans et de pièces de théâtre. Son œuvre a d'abord été saluée au Canada où il a reçu deux fois le Prix littéraire du Gouverneur général, en 1977 pour son roman The Wars (trad. Guerres) et, en 2000, pour sa pièce Elizabeth Rex (trad. Élizabeth, roi d'Angleterre) , avant d'être reconnue internationalement, en particulier aux États-Unis et en France où il a été fait Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres en 1996, avec des romans comme The Last of the Crazy People (1967 - trad. Le Dernier des fous) ou Famous Last Words (1981 - trad. Le Grand Elysium Hôtel). Il termine sa vie en France, à Cotignac, où il est inhumé.
Né à Toronto, en Ontario, où il fait ses études, il veut d'abord être danseur avant de devenir acteur de 1953 à 1957. Il participe à la création du festival shakespearien de Stratford, toujours en Ontario, et se produit aux États-Unis et en Europe avant de s'installer provisoirement à Hollywood en 1957-1958. Il commence à écrire et réussit avec difficultés à faire publier à Londres ses premiers romans refusés par les éditeurs canadiens. En 1967, The Last of the Crazy People (Le Dernier des fous, 1994), puis The Butterfly Plague en 1969. Il travaille en même temps dans le milieu du théâtre et devient, de 1974 à 1975, dramaturge en résidence au Centre national des Arts d'Ottawa. Il est ensuite écrivain en résidence à l'Université de Toronto de 1979 à 1980. Il obtient enfin son premier grand succès avec son troisième roman The Wars (Guerres), publié à Toronto en 1977. Il collabore également à l'écriture de scénarios pour le cinéma et la télévision, notamment The National Dream en 1974, une évocation de la construction du chemin de fer transcanadien, ou The Whiteoaks of Jalna (1971-1972, version française : Les Whiteoaks de Jalna), tenant même parfois quelques petits rôles dans les films de ses amis.
Timothy Findley s'est imposé comme un des écrivains marquant de la littérature de langue anglaise au Canada avec ses pièces de théâtre et ses romans qui sont traduits dans de nombreuses langues, et principalement en français. Écrivain reconnu, il a reçu de nombreux prix et distinctions au Canada comme le Prix du Gouverneur général par deux fois, le Prix de la Canadian Authors Association (en), l'Ordre de l'Ontario, le Prix Trillium de l'Ontario et les titres d'Officier de l'Ordre du Canada et, en 1996, de Chevalier de l'Ordre des Arts et des Lettres de France.
La vie privée de Timothy Findley, « Tiff » comme l'appelaient ses amis, est centrée sur William Whitehead, le compagnon avec lequel il a parfois collaboré dans son activité de scénariste. Il écrivait ses textes à la main et à l'encre et son ami William les tapait à la machine[2]. Ils partageaient leur vie entre le Canada, y résidant l'été, en particulier dans une ferme près de Toronto aménagée en résidence secondaire qu'ils appelaient « Stone Orchard », et le Sud de la France où ils passaient l'hiver dans un petit village de Provence appelé Cotignac.
Timothy Findley écrit avec un style maîtrisé et élégant en variant les tonalités (comique, pathétique, fantastique, réaliste...) et en explorant quelques grand thèmes récurrents comme la destruction des liens affectifs, la solitude et la folie et souvent le regard d'un enfant désemparé devant la noirceur du monde et des âmes. En témoignent quelques-uns de ces romans les plus importants :
The Last of the Crazy People (1967) (Le Dernier des fous) décrit puissamment le huis clos morbide et violent dans lequel se débat un jeune garçon de 11 ans désemparé par la folie de sa mère et la solitude d'une ferme canadienne accablée par la canicule. Une adaptation au cinéma en a été faite en 2006 sous le titre Le Dernier des fous, film français réalisé par Laurent Achard.
The Wars (1977) (Guerres), son roman le plus célèbre, est une reconstitution méticuleuse et sensible de la vie d'un soldat canadien durant la Première Guerre mondiale. Sous le titre The Wars, le roman connaît en 1983 une adaptation au cinéma réalisée par Robin Phillips avec Richard Austin.
Famous Last Words (1981) (Le Grand Elysium Hôtel) construit en va-et-vient entre le printemps 1945 et la fin de la Seconde Guerre mondiale en Europe et divers moments des années 1920-1940 avec pour fil conducteur un écrivain américain fascisant réfugié dans un grand hôtel des Alpes autrichiennes au moment de la débâcle nazie. Il écrit sa vie sur les murs de sa chambre et raconte ses rencontres et ses compromissions avec des figures historiques qui complotent dans les officines d'extrême droite comme Charles Lindbergh, Ezra Pound, Hess, Ribbentrop et surtout le duc et la duchesse de Windsor alors que l'Europe découvre l'horreur et les ruines[3].
Not Wanted on the Voyage (1984) (Passagers clandestins) revisite le mythe de Noé pour le démythifier.
Headhunter (1993) (Le Chasseur de têtes) aborde le thème de la tension sociale et violence à Toronto devenu un lieu d'apocalypse peuplé d'incarnations du Mal.
Le court roman You Went Away (1996) (Nos adieux) se déroule dans les années 1930 et raconte la destruction du bonheur d'une famille en Ontario et le regard désemparé de l'enfant.
Dans Pilgrim (1999)[4], récit situé en 1912, un dénommé Pilgrim déclaré mort par les médecins revient à la vie et assure avoir vécu plusieurs vies et être immortel. Interné dans un asile psychiatrique, il est soigné par Carl Gustav Jung, fasciné par le personnage. Le roman mêle avec ambition fantastique, métaphysique et questionnement sur la folie.
Spadeword, (2001) (Les Robes bleues)[5] est un roman du sentiment, sinon un roman sentimental, qui illustre la dérive d'un couple de Canadiens. Griffin est un acteur ambitieux prêt à tout pour réussir, et Jane est une créatrice de décors. Ensemble, ils se détruisent, perdus dans les illusions des jeux de miroir du théâtre[6].