À quelques kilomètres à l'est de Péronne, Tincourt-Boucly est un village rural accessible au niveau routier par la route départementale n° 6. Il occupe le fond et les deux versants de la vallée de la Cologne.
En 2019, la localité est desservie par les autocars du réseau inter-urbain Trans'80, Hauts-de-France (ligne no 44, Montdidier - Chaulnes - Péronne - Roisel et ligne no 49, Péronne - Roisel - Saint-Quentin)[1].
La commune est située dans le bassin Artois-Picardie. Elle est drainée par la Cologne, la rivière la Cologne[2] et un autre petit cours d'eau[Carte 1].
La Cologne, d'une longueur de 23 km, prend sa source dans la commune de Hargicourt et se jette dans la Somme dans la commune de Doingt, face à Péronne[3].
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Haute Somme ». Ce document de planification concerne un territoire de 1 798 km2 de superficie, délimité par le bassin versant de la Haute Somme est constitué d'un réseau hydrographique complexe de cours d'eau, de marais, d'étangs et de canaux. Le périmètre a été arrêté le et le SAGE proprement dit a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le syndicat mixte d'aménagement hydraulique du bassin versant de la Somme (AMEVA)[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 704 mm, avec 12,3 jours de précipitations en janvier et 9,1 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Estrées-Mons à 7 km à vol d'oiseau[7], est de 11,0 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 647,5 mm[8],[9]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[10].
Au , Tincourt-Boucly est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[11].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Péronne, dont elle est une commune de la couronne[Note 2],[I 1]. Cette aire, qui regroupe 52 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[12],[13].
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d'occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (91,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (89,4 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (82,4 %), prairies (6,9 %), forêts (5,3 %), zones urbanisées (2,9 %), zones agricoles hétérogènes (2,5 %)[14]. L'évolution de l'occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Tincourt-Boucly en 2019 en comparaison avec celle de la Somme et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (1,7 %) inférieure à celle du département (8,3 %) mais supérieure à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 79,2 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (78,4 % en 2014), contre 60,2 % pour la Somme et 57,5 pour la France entière[I 4].
Au début des années 2020, l'implantation de deux éoliennes est envisagée pour une puissance totale de 11,2 MW , en vue d'une mise en service souhaitée par l'entreprise WPD vers 2027. Ces appareils se rajouteraient à l'éolienne existante implantée en 2019 et qui fait partie du parc éolien de la Boule Bleue à Marquaix, suscitant l'opposition de certains habitants[15],[16].
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Le nom de la localité est attesté sous les formes Terincort (1059) ; Thaincurt et Taincurt (1174) ; Thaiencourt (1256) ; Thincourt (1302) ; Thaencort (13..) ; Thaincourt (13..) ; Tancourt (1399) ; Taincourt (1564) ; Taencourt (1562) ; Tincourt (1567) ; Trincourt grand (1579) ; Trincourt-le-Grand (1592) ; Tincourt et Boucly (1763) ; Vincourt (1787) ; Tincourt-le-Boucly (1801) ; Tincourt-Boucly (1836)[17].
La commune de Tincourt, instituée par la Révolution française, absorbe entre 1790 et 1794 celle de Boucly et prend le nom de Tincourt-le-Boucly puis celui de Tincourt-Boucly[18].
Boucly est une partie de Tincourt, attesté sous les formes Bucli (1186) ; Boclianum et Bocliacum (1210) ; Boucli (1242) ; Boucly (1301) ; Bouquely (1429) ; Bouchi (1573) ; Bouchy (1650) ; Bourli (1733)[19].
Ouverte en d'abord à voie unique, doublée en 1908, cette ligne a cessé d'être exploitée dans les années 1970. Le tracé est aujourd'hui un sentier de randonnée " La voie verte" ; la gare est devenue une salle communale.
Le train à Tincourt-Boucly
Un train à l'arrêt en gare de Tincourt-Boucly vers 1910.
L'ancienne gare de Tincourt-Boucly en .
Carte de la section Péronne-Roisel vers 1910.
Horaire des trains en 1910.
Première guerre mondiale
Le village a subi les combats de la Première Guerre mondiale. Tincourt Boucly échappe à la destruction totale durant le premier conflit mondial bien qu'étant située dans une zone de combats intenses en territoire d'occupation allemand. Elle doit cette issue particulière au regard du sort qu'ont connu les autres communes du canton de Roisel au fait qu'elle a servi de lieu de regroupement pour les populations environnantes.
Notamment, une grande partie des roiseliens s'y réfugie. Cinq cents personnes y campent : une centaine d'Hervilly, autant de Jeancourt. Deux cent huit habitants de Roisel sont amenés à Tincourt Boucly le par l'armée allemande.
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Le , lors des combats de la fin de la Seconde Guerre mondiale, le bombardier américain B17 J 42-51226 du 36th Bomb squadron, s'écrase dans la commune[22],[23].
À la suite de la mise en service du pôle scolaire de la voie verte, les locaux de l'ancienne école maternelle ont été transformés par la municipalité pour devenir la maison du temps partagé, un lieu de convivialité et d'échange des habitants[28].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[29]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[30].
En 2021, la commune comptait 340 habitants[Note 3], en évolution de −6,59 % par rapport à 2015 (Somme : −0,98 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2017, ce « pôle scolaire de la voie verte » accueille 90 élèves, dans quatre classes. Les locaux du périscolaire sont aménagés dans l'école antérieure agrandie pour un coût d'environ 800 000 euros dont seuls 32 % restent à la charge de la commune[32],[33].
Une cinquième classe ouvre suite à la hausse des effectifs. La construction d'un nouveau local multifonctions est décidée avec ouverture programmée fin 2025, début 2026[34].
La municipalité est à l'initiative de la création de « l'Université rurale de la Cologne » qui organise depuis 2019 des conférences régulières. La première, animée par Dominique Frère, de l'Historial de Péronne, est consacrée aux « anecdotes et petites histoires de la Grande Guerre » et le seconde consacrée par l'enseignant de philosophie Gautier Maës à « la lutte pour la reconnaissance »[35],[36].
Le festival « les musicales Tincourt-Boucly » anime la commune en juin[37],[38].
Église Saint-Quentin de Tincourt, rue de l'église[39],[40], construite en 1786 toute en brique. La brique et la pierre en façade datent d'avant 1914. Elle est l'une des rares du secteur à ne pas avoir été détruite pendant la Première Guerre mondiale[41]. Tous les , une procession a lieu entre l'église et la chapelle de Moyenpont à Marquaix-Hamelet, durant laquelle la statue de Notre-Dame de Moyenpont est vénérée[42].
Chapelle Saint-Omer à Boucly, toute en pierre, rebâtie après la Première Guerre mondiale, dans les années 1920, mais dont l'architecture et le mobilier « n'ont pas une grande valeur patrimoniale ». L'édifice, en 2022, n'est plus utilisé pour les besoins du culte mais n'est pas désacralisé. La municipalité envisage de lui donner une nouvelle affectation afin de sauver le bâtiment, et qui pourrait accueillir « Un espace ouvert à la culture, avec des expositions, des petits concerts, du cinéma[43] ».
Oratoire à la Vierge à Boucly. Il a été construit à la suite d'une mission, avec des pavés de grès[44].
La « voie verte », itinéraire de randonnée qui reprend le tracé de l'ancienne voie de chemin de fer.
Le cimetière militaire britannique, où reposent 2 139 soldats, majoritairement britanniques, mais également australliens, allemands, chinois, sud-africains et indiens.
Pierre de Cardevac de Gouy et son épouse Lucie de la Myre ont un fils né en 1699 au village : Charles-François-Alexandre qui sera évêque de Perpignan[44].
Louis Lebel (1888-1960), né dans le village, homme politique.
Le second lieutenant F. Gray, les sergents R. Mears et F. Bartho, qui s'écrasèresnt à bord de leur B-24 Liberator le , ainsi que le premier lieutenant H. Robbins et le sous-sergeant W. Glass, victimes d'un crash à bord de leur B-26 Marauder le . Des plaques commémoratives rendent hommage à ces aviateurs américains.
Hector Josse, Notice historique sur la commune de Tincourt-Boucly : Canton de Roisel, Péronne, E. Quentin, , 50 p. (lire en ligne), lire en ligne sur Gallica.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Vincent Fouquet, « Les anti-éoliens ont gâché la fête de l'inauguration du parc de la Boule Bleue à Marquaix : Le parc éolien de la Boule Bleue, à Marquaix-Hamelet, a été inauguré en grandes pompes samedi 29 juin dans la matinée. Mais pas aussi bien que l'espéraient certains élus et responsables de l'entreprise WPD : environ 80 opposants aux éoliennes sont venus clamer leur colère. Et si le ton est parfois monté, tous ont pu échanger leurs points de vue, chacun restant cependant sur ses positions », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Hugues Chaigneau, « Le projet éolien de Tincourt-Boucly suscite l'inquiétude : Pas encore ficelé, le projet d'implantation de deux éoliennes à Tincourt-Boucly entraîne déjà une contestation. Une association a été créée pour dénoncer l'arrivée de nouveaux mâts autour de la commune », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Jacques Garnier, Dictionnaire topographique de la Somme, t. 1, Paris / Amiens 1867 - 1878, p. 339 (lire en ligne sur DicoTopo) [1].
↑« Tincourt-Boucly - L'incroyable histoire du crash de l'avion fantôme américain en 1944 : L'histoire pourrait servir de trame à un film : en 1944, les Américains ont maquillé le crash d'un avion espion en Haute-Somme. Le mensonge a tenu plus de cinquante ans. », Le Courrier picard, (lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑« Liste des maires de la Somme » [xls], Liste des élus du département de la Somme, Préfecture de la Somme, (consulté le ).
↑« Vincent Morgant ne manque pas d'idées pour un deuxième mandat à Tincourt-Boucly », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Conseiller municipal en 2001, premier adjoint en 2008, Vincent Morgant est devenu maire de Tincourt-Boucly, un village de 490 habitants, en 2014, succédant à Yvonne Gronnier. Il est aussi un des vice-présidents de la Communauté de communes de Haute-Somme ».
↑« Ça continue pour Vincent Morgant à Tincourt-Boucly », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Élu au conseil municipal en 2001, Vincent Morgant s'est assis dans le fauteuil de maire en 2014, succédant à Yvonne Gronnier. Réélu le 15 mars dernier (...), il s'engage pour un second mandat ».
↑Bernard Devillers, « L'ancienne école maternelle devenue la maison du temps partagée à Tincourt-Boucly », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« La nouvelle école de Tincourt-Boucly va aussi faire sa rentrée : Il n'y aura pas que les petits écoliers qui devront trouver leurs marques dans ce pôle éducatif tout neuf », Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Article|périodique=Courrier picard|date=24 novembre 2024|page=17|tire=Le pôle scolaire va s'agrandir}}.
↑« L'Université rurale de la Cologne est née à Tincourt-Boucly : Des conférences de type universitaire vont se tenir à un rythme régulier à la campagne », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Tincourt-Boucly: seconde conférence à l'université rurale de la Cologne », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Les musicales Tincourt-Boucly copieusement arrosées », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le )« Après plus d'une année d'absence sur scène et devant un public, l'énergie et l'enthousiasme des deux groupes musicaux, l'Araignée du plafond et B2GC faisaient plaisir à voir et à entendre, samedi 19 juin pour la première soirée des musicales de la voie verte ».
↑« À Tincourt-Boucly, c'est la Fête de la musique avant l'heure : Les Musicales de la voie verte reviennent ce week-end des 18 et 19 juin 2022 », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Bernard Devillers, « Les tribulations d'une statuette vénérée : L'une des dernières processions de l'Assomption dans la Somme a lieu ce dimanche à Tincourt-Boucly. L'occasion de découvrir celle qui est à l'honneur et dont l'histoire ets pleine de rebondissements. », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑Bernard Devillers, « Bientôt une nouvelle affectation pour l'église de Boucly : Samedi 17 septembre, à l'occasion des Journées du patrimoine, l'église du hameau de Boucly sera exceptionnellement ouverte, de 14 à 17 heures », Le Courrier picard, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et bAndré Guerville, Chapelles et oratoires en Pays de Somme, Abbeville, Frédéric Paillart, coll. « Richesses en Somme », 4e trimestre 2003, 302 p., p. 258 (ASINB000WR15W8).