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(à 100 ans) Madras |
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Tirumalai Krishnamacharya (, district de Chitradurga, Karnataka, Inde - ) est un professeur de yoga de réputation internationale, considéré comme l'un des pères de l'expansion du yoga en occident, spécialiste de la philosophie indienne. et de l'ayurvéda (médecine indienne).
FIls de Sri Tirumalai Srinvasa Tattacharya, professeur reconnu des Veda, et de Shrimati Ranganayakamma ; il est l'aîné de ses six frères et sœurs.
Krishnamacharya profite de sa jeunesse pour parcourir l'Inde afin d'étudier les six darśana (philosophies indiennes) : Nyāya, Vaiśeṣika, Sāṃkhya, Yoga, Pūrva-Mīmāṃsā et Vedānta[1]. Parmi les étudiants dont il avait la charge, certains sont devenus des professeurs influents : B.K.S. Iyengar, Pattabhi Jois, Indra Devi et ses propres fils : T.K.V. Desikachar et Sri T.K. Sribhashyam, fondateur de l'École de yoga dite Yogakshemam. Il ne quittera jamais son Inde natale, mais son influence s'étend au delà de ce pays.
L'enseignement de B.K.S. Iyengar et Shri K. Patthabi Jois est basé sur leurs propres expériences avec Krishnamacharya dans les années 1930 à Mysore, quand ils étaient tous les deux de jeunes hommes. Leurs styles en restent profondément marqués en ce qu'ils reflètent une forme de yoga dynamique approprié à de jeunes constitutions et particulièrement centré sur la pratique posturale (āsana). Toutefois, les professeurs comme T.K.V. Desikachar, Sri T.K.. Sribhashyam, A.G. Mohan, Indra Devi et Srivatsa Ramaswami enseignent une plus large partie des enseignements de Krishnamacharya. Ce mode de yoga, dépassant la seule pratique des asana, s'adapte à l'élève, tenant compte de sa santé, de son énergie, de son physique, de son sexe, de son âge mais aussi du lieu de la pratique.
Sri Krishnamacharia serait un descendant de grands dévots au service du temple du Seigneur des Sept Collines, Shri Venkateshvara de Tirumalai, eux-mêmes descendants de Nâthamuni[réf. nécessaire].
Krishnamacharya a commencé à apprendre à parler et à écrire le sanskrit avec son père dès l'âge de cinq ans et a prétendu avoir reçu à douze ans, les enseignements originels du yoga Rahasya, un long texte yogique perdu, au travers d'une vision d'un ancien sage Nathamuni. Après qu'il a rapporté à ses proches cette expérience mystique, sa famille part s'installer à Mysore la deuxième plus grande ville de l'état indien du Karnataka, afin que le jeune Krishnamacharya puisse recevoir une instruction plus formelle. À l'âge de dix-huit ans, Krishnamacharya quitte sa maison pour rejoindre l'université à Benares, la ville aux centaines de temples également connus sous le nom de Vārāṇasī. Tandis qu'à l'université il concentre ses études sur la logique et le sanskrit, il travaille auprès de Bramhashri Shivakumar Shastry, « l'un des plus grands grammairiens de l'époque »[2]. Après avoir quitté l'université, il retourne à Mysore, étudie le Vedānta et apprend également à jouer de la veena, un des plus anciens types de violon en Inde. En 1914 il revient à Benares pour suivre des classes au Queens College où il obtiendra ensuite un certain nombre de certificats d'enseignement. Pendant la première année il a eu peu ou pas d'aide financière de sa famille, ainsi afin de manger il suit les règles qui ont été établies pour certains mendiants religieux : seulement approcher sept ménages chaque jour et offrir une prière « en échange de farine de blé pour la mélanger avec de l'eau et en faire des galettes »[3]. Krishnamacharya a, ensuite quitté Queens College pour étudier les six darshanas ou philosophies védiques à l'université de Patna.
Pendant toute cette période, Krishnamacharya continue à pratiquer le yoga que son père lui a enseigné quand il était un jeune garçon. Plusieurs de ses instructeurs ont décelé ses aptitudes dans cette discipline, ont encouragé ses progrès et lui ont demandé d'enseigner à leurs enfants. Pendant les périodes de vacances, il entreprend des pèlerinages dans l'Himalaya. C'est lors d'un de ces voyages qu'il décide de rencontrer Sri Ramamohan Brahmachari, un professeur de yoga réputé vivant dans les montagnes. Krishnamacharya fini par trouver l'école de Sri Brahmachari qui se résume à une caverne au pied du mont Kailash. Il y passe sept ans à étudier « les Yoga Sūtra de Patañjali, les āsana et le prāṇāyāma, ainsi que les aspects thérapeutiques de yoga »[4]. Comme la tradition le veut, à la fin de ses études avec Sri Ramamohan, Krishnamacharya lui demande comment le payer de son enseignement -- Ramamohan lui répond qu'il doit « prendre une épouse, élever ses enfants et devenir un professeur de yoga »[5].
Du Tibet, Krishnamacharya retourne en Inde du Sud étudier l'Ayurveda, la pratique médicale traditionnelle de l'Inde, aussi bien que Nyaya, « une école védique de la logique ». En 1924 il est invité par le Maharaja de Mysore à ouvrir une école de yoga où il va enseigner jusqu'en 1955. Celui-ci voit dans le yoga une aide pour traiter ses nombreux maux[6]. Le Maharaja est si impressionné par Krishnamacharya qu'il l'invite à l'enseigner à la famille royale et lui donne l'aile d'un palais voisin pour ouvrir une école de yoga[7]. Parce que plusieurs de ses étudiants, de cette époque, étaient des garçons dynamiques, il a développé un modèle vigoureux de yoga visant à construire la force et la vigueur, connu aujourd'hui au travers du populaire Ashtanga vinyasa Yoga[4]. Il devient le conseiller de confiance du Maharaja, et est autant recherché comme instructeur que comme guérisseur de yoga. Après l'indépendance de l'Inde, un des premiers actes des nouveaux politiques indiens est de détrôner le Maharaja mettant fin à son long règne, ainsi qu'au soutien que reçoit Krishnamacharya.
Après avoir quitté Mysore, Krishnamacharya se rend à Bangalore pendant deux années, puis il est invité par un avocat renommé à se rendre à Chennai, une des plus grandes villes de l'Inde, afin de l'aider à guérir d'une paralysie. À l'âge de soixante ans, la réputation de Krishnamacharya, qui en fait un professeur strict et intimidant, s'est adoucie. Il développe un aspect compatissant, plus doux, de l'enseignement. Krishnamacharya a habité et a enseigné à Chennai jusqu'à sa mort en 1989 à l'âge de cent ans. Bien que beaucoup l'aient considéré comme un maître de yoga, lui continuait à s'appeler élève parce qu'il s'estimait toujours « étudiant, explorant et expérimentant la pratique »[8].
Krishnamacharya « pensait que le yoga était le plus grand cadeau de l'Inde au monde »[9] ; bien que beaucoup de gens l'approchent comme une pratique spirituelle, il y a également incorporé beaucoup de soins physiques parce qu'il est difficile pour une personne de se développer si elle souffre de beaucoup d'inconfort dû aux maladies[10]. Par les enseignements que Krishnamacharya a reçu de son père et d'autres instructeurs, il s'est rendu compte que chaque personne est « absolument unique »[11], il estimait que la partie la plus importante de l'enseignement du yoga était qu'on doit « enseigner à l'étudiant selon sa capacité au moment présent »[12]. C'est-à-dire que la voie d'accès du yoga doit s'enseigner de « manières différentes pour des personnes différentes » et chaque personne doit recevoir un enseignement qu'elle comprenne clairement[13]. En raison de cette approche individualisée, il est impossible d'expliquer le processus d'enseignement de Krishnamacharya dans sa complétude.
Krishnamacharya était non seulement un instructeur de yoga, mais il était également considéré comme un praticien de médecine ayurvédique et « détenteur de l'énorme connaissance de la nutrition, la médecine des herbes, l'utilisation d'huiles, et autres remèdes »[14]. Ceci lui a donné la capacité d'approcher les problèmes d'un individu d'une façon bien documentée. Quand il commençait à travailler avec une personne, il menait un examen très détaillé pour choisir la voie la plus efficace. Il prenait le pouls, examinait la couleur de la peau, écoutait la qualité du souffle, entre autres choses. Pendant la période du diagnostic, Krishnamacharya recherchait ce qui « a dérangé ou a gêné l'union harmonieuse du corps, de l'esprit, et du spirituel »[15]. Quoiqu'une maladie soit localisée dans une zone particulière, il savait qu'elle retentissait sur beaucoup d'autres systèmes dans le corps, mental et physique. Après l'examen initial, il demandait par la suite à la personne si elle pourrait suivre ses conseils. Il posait cette question parce qu'il savait que si la personne ne pouvait pas lui faire confiance entièrement il y avait peu de chance de guérison. Si la réponse était positive, « la médiation curative commençait »[16] mais si la personne montrait de l'hésitation, il la renvoyait.
Une fois qu'une personne commençait à voir Krishnamacharya, il travaillait avec elle à un certain nombre de niveaux comprenant celui d'ajuster leur régime, de calculer des traitements à base de plantes et d'établir une série de postures de yoga qui lui serait bénéfique. En formant une personne à la pratique du yoga, Krishnamacharya a en particulier souligné l'importance de combiner le travail du souffle (pranayama) avec les postures (asana) de yoga et la méditation (dhyana) pour atteindre le but désiré[17]. Il continuait à voir la personne approximativement une fois par semaine pour surveiller ses progrès jusqu'à ce qu’elle soit guérie.
Alors même que Krishnamacharya soutenait que les textes de yoga les plus importants étaient les Yoga Sūtra de Patanjali, le Yoga Rahasya de Nathamuni et la Bhagavad-Gītā, sa plus grande force était sa capacité à prendre « l'enseignement classique du yoga et de la philosophie indienne » et de les combiner dans un cadre moderne. En faisant ceci il pouvait raviver la pratique du yoga de sorte qu'elle soit « précise et puissante »[18].