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La transgression flandrienne (du nom de la Flandre, où elle a eu ses effets les plus visibles) est le phénomène de remontée planétaire du niveau de la mer (d'environ 100 m) survenu depuis le Pléistocène récent, à la fin de la dernière glaciation de Würm (il y a environ 19 000 ans), et provoqué par la fonte de la glace des inlandsis. À cette époque la Manche, puis les Pays-Bas et les Flandres belge et française se sont trouvées envahies par la mer, cet épisode s'étant prolongé à l'Holocène jusqu'au début de l'ère commune. Cette transgression, qui voit un réchauffement des eaux océaniques de plus de 10 °C, est dite versilienne en mer Méditerranée, mellahienne au Maroc[1], nouakchottienne dans le golfe de Guinée[2].
La transgression, en géologie, est un déplacement de la ligne de rivage vers l'intérieur des terres, due à un affaissement continental ou à une élévation du niveau de la mer ou à une conjonction de ces deux situations (par exemple en période de réchauffement climatique).
La remontée du niveau marin a été initialement extrêmement rapide (près de 6 mm/an), surtout au début du Boréal, passant de - 45 m vers 8 700 BP à - 15 m vers 8000 BP et - 10 m vers 6000 BP [4].
Toutefois, l'eau n'est pas montée de manière régulière. Il y a eu succession de transgressions et régressions. Au cours de la dernière phase de cette transgression flandrienne, « l'océan est remonté jusqu'à 3,50 m au-dessus du niveau actuel. De 3 000 av. J.-C. jusqu'à notre ère, il régresse à nouveau à deux reprises, vers 2275 av. J.-C. et 960 av. J.-C., pour revenir ensuite à l'état présent[5] ». De plus, la remontée planétaire du niveau de la mer n'est pas uniforme et synchrone. « Il existe des différences d'un endroit à l'autre qui ne sont pas dues seulement à des mouvements tectoniques locaux mais qui s'expliquent surtout par l'hydro-isostasie et l'eustatisme géoïdal[6] ».
Les transgressions provoquées par une élévation de quelques mètres du niveau de la mer par rapport au niveau actuel expliquent le phénomène des plages surélevées, formées parfois de cordons de galets fossilisés, visibles par exemple le long du littoral de la baie d'Audierne où il a été décrit par Pierre-Roland Giot et André Guilcher dès 1946.
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