Le Trattato della pittura (Traité de la peinture), ou Codex Urbinas, est un traité écrit par Léonard de Vinci.
Léonard de Vinci, durant son existence, s'est attelé à divers traités, mais ne semble à écrire un traité sur le « mouvement local » et en avoir déjà terminé un sur la « peinture et les mouvements humains ». Après sa mort, ses livres, notes et dessins sont confiés au fidèle Francesco Melzi, qui les garde dans sa propriété de Vaprio d'Adda, mais Vasari rapporte qu'un certain nombre d'écrits « dont les caractères sont écrits à la main gauche à l'envers, traitant de la peinture et des méthodes du dessin et de la couleur » étaient entre les mains d'un peintre milanais, peut-être Aurelio Luini.
On ne sait pas de quel fonds Melzi ou milanais d'où un compilateur inconnu puisa, puis fit recopier par un copiste une série de fragments recomposés en un Traité de la peinture.
Le premier manuscrit du traité a appartenu à la cour d'Urbino (Codex Urbinas Latinus 1270 de la Bibliothèque du Vatican). Il s'agit d'une œuvre composite, rédigée par un étudiant qui a choisi divers fragments, passages, préceptes, théories et notes, les réorganisant en dix-huit « livres » (chapitres), dont seuls sept sont connus à ce jour.
La nature organique de la discussion, cependant, suggère que Léonard lui-même avait conçu le « Traité », le divisant en deux sections principales : une première, théorique, où ils disent que les principes philosophiques et idéaux de la peinture, en la comparant à d'autres arts mécaniques et libéraux, avec les principes de l'application de la perspective (linéaire, atmosphérique et chromatique), de la lumière et de l'ombre; une seconde partie pratique, dans laquelle Léonard de Vinci donne une série de recommandations et directives pour le jeune peintre, sur l'assimilation des proportions des corps et des formes, et la représentation des mouvements et des éléments naturels.
Le fil conducteur du traité, si différent de la tradition didactique du Libro dell'arte de Cennino Cennini, est l'exercice de la « philosophie du voir » c'est-à-dire la capacité de capturer la révélation de la Nature par l'observation aiguë. Chaque aspect est en fait réduit à la compréhension systématique des phénomènes physiques, mathématiques et géométriques qui déterminent la perception visuelle. Pour Léonard de Vinci, c'est précisément l'application de la logique, des mathématiques et de la géométrie, l'anatomie et de l'optique qui ennoblit la peinture, et donc qu'elle peut être mise sur le même plan que d'autres arts libéraux (c.-à-d. spéculatifs), comme la philosophie, la poésie, la théologie, etc.
Le trait distinctif de la science picturale est son universalité, parce que l'œil transmet une communication qui, contrairement à l'oreille, n'est pas soumise à des variations linguistiques.
Francesco Melzi s‘efforça jusqu’à sa mort de reconstituer le Trattato della pittura projeté par Léonard de Vinci. Son manuscrit, un travail « très avancé, mais inachevé », selon André Chastel, est conservé à la Bibliothèque du Vatican sous la référence Codex Urbinas latinus 1270. La première édition du Tratatto della pittura, parue en 1651, en italien puis en français, est établie sur une copie du Codex Urbinas latinus 1270 que possédait Cassiano dal Pozzo. L’édition de Guglielmo Manzi, parue en , est la première établie directement sur le Codex Urbinas latinus 1270.