Tristan Murail

Tristan Murail

Naissance (77 ans)
Le Havre, Drapeau de la France France
Activité principale Compositeur
Style
Années d'activité depuis 1969
Formation Conservatoire de Paris
Maîtres Olivier Messiaen
Élèves Julian Anderson, Marc-André Dalbavie, Pierre Charvet, Joshua Fineberg
Ascendants Gérard Murail
Récompenses Prix du président de la République, Académie Charles-Cros

Tristan Murail est un compositeur français né au Havre le . Il est, avec Gérard Grisey, l'un des principaux fondateurs et théoriciens de la musique spectrale.

Après des études en économie, en arabe et en sciences politiques, Tristan Murail entame ses études musicales en 1967 au Conservatoire de Paris, dans la classe d'Olivier Messiaen[1]. Il obtient un premier prix de composition en 1971. Entre 1971 et 1973, il est pensionnaire à l'Académie de France à Rome (Villa Médicis). Il y fera une rencontre cruciale : Giacinto Scelsi et sa musique. De retour à Paris, il fonde en 1973 l'Ensemble l'Itinéraire avec Roger Tessier, qui réunit interprètes et compositeurs pour diffuser et développer de nouveaux modes de jeux en utilisant notamment les instruments de musique électronique, puis l'informatique musicale.

Les pièces majeures de Murail comprennent de grandes pièces orchestrales telles que Gondwana, Time and Again, et plus récemment, Serendib et L'Esprit des dunes. Murail a également composé un ensemble de pièces solos pour des instruments divers dans son cycle Random Access Memory, dont la sixième, Vampyr !, est considérée une pièce classique rare pour guitare électrique[2].

En plus de tirer une grande partie du matériel musical de la série harmonique sur un mi grave[3] - généralement la note la plus basse de l'instrument - le compositeur fait également référence au timbre et au style de performance des guitaristes de la tradition rock, citant Carlos Santana et Eric Clapton comme exemples dans ses compositions[4].

Il a publié de nombreux articles, notamment dans la revue musicologique Entre-temps, contribuant à poser les fondements théorique et analytiques de la musique spectrale (la Révolution des sons complexes, Spectres et lutins, Questions de cible). Il y exprime tout ce que les découvertes de l'acoustique musicale et de l'informatique musicale ont de richesse à apporter aux compositeurs.

Découverte d'un nouveau monde sonore comportant l'électronique, sa musique est dans un premier temps composée sur une continuité : celle du matériau sonore. Ensuite, l'idée de « processus » qui correspond à une modification progressive d'un état sonore pour en obtenir un second, va imprégner ses œuvres. Processus qui peuvent se réduire à un son, un geste ou qui peuvent gérer d'autres processus. Les processus permettent également de concilier les contraires, d'absorber, d'intégrer.

Sa musique tend à présent vers plus de mobilité et de vigueur.

Après avoir enseigné l'informatique musicale à l'IRCAM et, à partir de 1997, la composition à l'université Columbia à New York jusqu'en 2011[5].

Tristan Murail travaille actuellement sur un cycle de musique de chambre intitulé Portulan, d'après un recueil poétique de son père Gérard Murail pour effectif varié.

Il est le frère des écrivains Lorris Murail, Marie-Aude Murail et Elvire Murail[N 1].

Les compositeurs Julian Anderson, Marc-André Dalbavie, Pierre Charvet, Suguru Goto et Joshua Fineberg font partie de ses élèves.

Ses œuvres sont éditées aux Éditions Musicales Transatlantiques et aux Éditions Henry Lemoine. Sa musique a été enregistrée sur les labels Una Corda, Metier, Adés et MFA-Radio France.

En 2023, il est lauréat du Prix Sibelius de Wihuri[6].

Musique d'orchestre

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  • 1970, Altitude 8000
  • 1972, Au-delà du Mur du son, pour grand orchestre
  • 1974-1975, Sables
  • 1979, Les Courants de l'espace, pour ondes Martenot et petit orchestre
  • 1980, Gondwana
  • 1985, Sillages
  • 1985, Time and again
  • 1990-1991, La Dynamique des fluides
  • 1996, Le partage des eaux, pour grand orchestre
  • 2003-2004, Terre d'ombre, grand orchestre et sons électroniques
  • 2007, Contes cruels, pour 2 guitares électriques et orchestre
  • 2010, Les Sept Paroles, pour orchestre, chœur et électronique
  • 2012, Le Désenchantement du monde, concerto symphonique pour piano et orchestre
  • 2013, Reflections / Reflets I - Spleen[7]
  • 2013, Reflections / Reflets II - High Voltage / Haute tension[8]
  • 2017, Reflections / Reflets III - Vents et marées / Tidal winds
  • 2019, De Pays et d'Hommes Étranges, concerto pour violoncelle et orchestre de chambre

Ensembles, de 10 à 22 instruments

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  • 1969, Couleur de Mer, pour 15 instruments
  • 1973, La Dérive des continents, pour alto solo et orchestre à cordes
  • 1976, Mémoire / Erosion, pour cor et 9 instruments,
  • 1982, Désintégrations, pour 17 instruments et sons électroniques
  • 1992, Serendib, pour ensemble de 22 musiciens
  • 1993-1994, L'Esprit des dunes, pour ensemble
  • 2001, Le lac, pour ensemble
  • 2005, Pour adoucir le cours du temps, pour 18 instruments et électronique
  • 2006, Légendes urbaines, pour 22 instruments
  • 2008, Liber Fulguralis, pour ensemble instrumental, synthèse électronique et vidéo
  • 2009, En moyenne et extrême raison, pour ensemble et sons électroniques
  • 2014, Un Sogno, pour ensemble et électronique
  • 2017, Near Death Experience d'après L'Ile des morts d'Arnold Böcklin, pour ensemble et vidéo

Ensembles dirigés, de 4 à 9 instruments

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  • 1972 (rév. 1992), L'attente, pour 7 instruments
  • 1978, Ethers, pour flûte et ensemble instrumental
  • 1978, Treize couleurs du soleil couchant, pour 5 instruments
  • 1988, Vues aériennes, pour cor, violon, violoncelle, piano
  • 1989, Allégories, pour 6 instruments et sons électroniques
  • 1996, Bois flotté, pour piano, trombone, trio à cordes, sons de synthèse et dispositif électronique
  • 1998, Feuilles à travers les cloches, extrait de Portulan, pour flûte, violon, violoncelle et piano
  • 1993, La Barque mystique, pour cinq instruments
  • 2000, Winter Fragments, pour flûte, clarinette, piano, violon, violoncelle et dispositif électronique
  • 2006, Seven Lakes Drive, extrait de Portulan, pour flûte, clarinette, cor, piano, violon et violoncelle
  • 2011, La Chambre des cartes, extrait de Portulan, pour 8 instruments
  • 2011, Lachrymae, pour flûte en sol et quintette à cordes
  • 2011, Paludes, extrait de Portulan, pour flûte en sol, clarinette, violon, alto et violoncelle
  • 2012, The Bronze Age, pour flûte, clarinette, trombone, violon, violoncelle et piano

Musique de chambre

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  • 1970, Où Tremblent les Contours, pour 2 altos
  • 1971, Mach 2,5, pour deux ondes Martenot
  • 1971, Les Miroirs étendus, pour ondes Martenot et piano
  • 1973, Les Nuages de Magellan, pour 2 ondes Martenot, guitare électrique et percussions
  • 1974, Tigres de verre, pour ondes Martenot et piano
  • 1986, Atlantys, pour 2 synthétiseurs DX7 Yamaha, extrait de Random Access Memory
  • 1986, Vision de la Cité Interdite, pour 2 synthétiseurs DX7 Yamaha, extrait de Random Access Memory
  • 1990, Le Fou à pattes bleues, pour flûte (sol et ut) et piano
  • 2006, Les Ruines circulaires, extrait de Portulan, pour clarinette et violon
  • 2008, Garrigue, extrait de Portulan, pour flûte basse (ou flûte en sol), alto, violoncelle et percussions
  • 2011, Dernières nouvelles du vent d'ouest, extrait de Portulan, pour alto, cor, piano et percussions
  • 2015, Travel Notes, pour 2 pianos et 2 percussions
  • 2016, Sogni, ombre et fumi, pour quatuor à cordes
  • 2018, Une lettre de Vincent, pour flûte et violoncelle
  • 2018, Stalag VIIIA, pour violon, clarinette, violoncelle et piano
  • 2019, Kinderszenen de Robert Schumann, relecture pour flûte, violoncelle et piano
  • 1972, Estuaire, 2 pièces pour piano
  • 1976, C'est un jardin secret, ma sœur, ma fiancée, une fontaine close, une source scellée pour alto solo
  • 1977, Tellur, pour guitare
  • 1977, Territoires de l'oubli, pour piano
  • 1982, La Conquête de l'Antarctique, pour ondes Martenot
  • 1984, Vampyr !, pour guitare électrique, extrait de Random Access Memory
  • 1992, Attracteurs étranges, pour violoncelle
  • 1992, Cloches d'adieu, et un sourire... in memoriam Olivier Messiaen, pour piano
  • 1993, La Mandragore, pour piano
  • 1994, C'est un jardin secret, ma sœur, ma fiancée, une fontaine close, une source scellée pour violoncelle
  • 1995, Unanswered questions, pour flûte
  • 1998, Comme un œil suspendu et poli par le songe... , pour piano
  • 2002, Les Travaux et les Jours pour piano
  • 2018, Cailloux dans l'eau pour piano
  • 2019, Le Rossignol en amour pour piano
  • 2021, Mémorial pour piano
  • 2021, Résurgence pour piano

Musique vocale

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Récompenses et distinctions

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Il est membre du jury du prix de composition Tōru Takemitsu en 2010

Bibliographie

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  • Thierry Alla, Tristan Murail, La couleur sonore, Paris, Michel de Maule, 2008.
  • Julian Anderson, Tristan Murail, Mémoire/Erosion, Ethers, C’est un jardin secret…, Les Courants de l’espace, texte de présentation, CD Accord 202122, MU 750, collection Musique française d’aujourd’hui
  • Sébastien Beranger, La musique spectrale se suffit-elle à elle-même ? Analyse d'« Éthers » de Tristan Murail, In Dissonanz/Dissonance no 95, Nyon, .
  • Tristan Murail, Modèles et artifices, Presses universitaires de Strasbourg, 2004.
  • Dominic Garant, Tristan Murail : une expression musicale modélisée, Paris, L’Harmattan, 2001, (ISBN 2747501817).
  • Éric Humbertclaude, The Challenge of Tristan Murail's Work, Homestudio, revue Audiolab, Free, 1999 Lire en ligne ;
  • Éric Humbertclaude, La Transcription dans Boulez et Murail : de l’oreille à l’éveil, Paris, Harmattan, 1999, (ISBN 273848042X).
  • Tristan Murail, Questions de cible, revue Entretemps no 8, dossier Grisey-Murail, Paris, 1989.
  • Vingt-cinq ans de création musicale contemporaine : l’Itinéraire en temps réel, Paris, L’Itinéraire/L’Harmattan, 1998 (2e édition), (ISBN 2738467237)

Articles connexes

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Notes et références

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  1. Tristan Murail fut aussi le traducteur en français d'un roman de Michael Bishop, Le bassin des cœurs indigo (1977) et aussi d’Entretien avec un vampire, d'Anne Rice (1978), tous deux publiés aux éditions Jean-Claude Lattès, où son frère Lorris travaillait à l'époque.

Références

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  1. Julian Anderson, Livret de Tristan Murail, Compositeurs d'aujourd'hui, Ensemble Intercontemporain, 1996
  2. « Vampyr !, Tristan Murail », sur brahms.ircam.fr (consulté le )
  3. « Tristan Murail ou le voyage au centre du son », sur Crescendo Magazine (consulté le )
  4. Pierre-Albert Castanet, « De l’impressionnisme de l’ouïe : les musiques de Claude Debussy et de Tristan Murail », dans L’Impressionnisme, les arts, la fluidité, Presses universitaires de Rouen et du Havre, coll. « Normandie », (ISBN 979-10-240-1048-9, lire en ligne), p. 93–106
  5. « Biographie de Tristan Murail », sur tristanmurail.com (consulté le )
  6. Louis Molter, « Tristan Murail, grand vainqueur du Prix Sibelius Wihuri », sur lalettredumusicien.fr,
  7. Publication: Éditions Henry Lemoine, Paris, 2013 (ISMN: 979-0-2309-9099-8)
  8. Publication: Éditions Henry Lemoine, Paris, 2013 (ISMN: 979-0-2309-9160-5)
  9. sic pour acquis : « par des eaux amères et douces »

Liens externes

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