Destination initiale |
Demeure privée |
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Destination actuelle |
Restaurant |
Style | |
Construction |
1716-1717[1] |
Patrimonialité |
Pays | |
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Commune | |
Adresse |
41-43 Union Street |
Coordonnées |
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L’Union Oyster House, qui a ouvert ses portes en 1826 à Boston, est le plus ancien restaurant en exploitation ininterrompue des États-Unis. Le bâtiment qui l'abrite, construit en partie entre 1716 et 1717, se trouve sur Union Street et est inscrit, depuis le , à l'inventaire du National Historic Landmark[1],[2].
Son bâtiment principal est construit entre 1716 et 1717, les deux maisons adjacentes datant de 1851 et 1916, font aujourd'hui partie du restaurant[1]. La bâtisse originale de style Georgien colonial comporte trois niveaux et demi. Sa façade est percée de cinq fenêtres au premier et second niveau, qui sont surmontés d'un toit mansardé[1]. Sa façade n'est pas droite, mais suit l'angle formé par l'intersection de Marshall Street et Union Street[1].
L'intérieur du bâtiment est relativement bien conservé. Le bar à huîtres en pierre ollaire et l’agencement de la salle sont les derniers exemples connus aux États-Unis[1]. Le bar à huîtres est un comptoir en chêne semi-circulaire couvert par un plateau en pierre ollaire muni d'un écoulement[1]. La pierre a été recouverte par une feuille de cuivre, vraisemblablement pour des raisons d'hygiène, dans les années 1940[1]. Neuf tabourets en bois avec un pied en fonte sont fixés au sol autour du bar[1].
Avant de devenir un « temple » de la gastronomie bostonienne, il est tout d'abord une demeure privée puis est occupé par un importateur de soie et marchand de vêtements, nommé Hopestill Capen[3]. En 1771, l'éditeur Isaiah Thomas, installé au deuxième étage, y publie son journal, le Massachusetts Spy (en)[3]. Pendant la guerre d'indépendance, l'immeuble est le quartier général d'Ebenezer Hancock, frère de John Hancock, trésorier de l'Armée continentale[3]. En 1796, un appartement au second étage devient la demeure d'un professeur de français Louis-Philippe d'Orléans, futur Roi des Français[3],[4]. Le restaurant, nommé à l'origine « Atwood's Oyster House », du nom de son propriétaire Hawes Atwood[1], ouvre le [5],[6]. Le représentant, futur sénateur et Secrétaire d'État Daniel Webster y mange dès lors fréquemment[7]. En 1842, le restaurant change de nom, il devient « Atwood & Hawes » puis à la fin du XIXe siècle « Atwood & Bacon »[1].
Charles Forster, né en 1826 dans le Massachusetts, travaille dans l'affaire d'import-export de sa famille. Lors de séjours au Brésil, il a remarqué que les habitants utilisent fréquemment un objet quasi inconnu alors aux États-Unis, le cure-dent. Ceux-ci sont fabriqués manuellement par des religieuses dans du bois d'oranger. Forster pense alors qu'une machine pourrait les fabriquer, à un prix sans doute inférieur et qu'il pourrait les exporter en Amérique-du-Sud. N'étant pas ingénieur lui-même, il confie la réalisation du projet à Benjamin Franklin Sturtevant, un inventeur de Boston. Forster est bientôt en mesure de produire des cure-dents, mais il doit développer le marché américain alors inexistant. Il a l'idée d'engager des étudiants de Harvard pour en faire la promotion. Ceux-ci vont manger à ses frais dans les restaurants les plus populaires de la ville, comme l'Union Oyster House, et en fin de repas réclament, plus ou moins bruyamment des cure-dents. Forster passe ensuite dans le restaurant pour en proposer. C'est ainsi que l'Union Oyster House devient le premier restaurant des États-Unis à offrir le fameux instrument à ses clients[8].
Dans les années 1900, l'Union Oyster House est le premier restaurant américain à offrir un emploi de serveur à une femme, Rose Carey[9]. La famille Atwood vend l'établissement à la famille Fitzgerald en 1913[1]. Le restaurant prend le nom actuel de « Union Oyster House » en 1916[1]. La salle à manger du second étage est ouverte en 1933[1]. Les frères Greaves rachètent le restaurant en 1940[1]. La famille Kennedy est une habituée des lieux dans la seconde moitié du XXe siècle, une plaque commémorative marque la table que John Fitzgerald Kennedy aimait à occuper au premier étage[10]. Joseph Milano acquiert le restaurant en 1970 et c'est sa famille qui en poursuit aujourd'hui l'exploitation[1].