Entrée probable de l'ancienne université au 32 rue des arènes
En 1287, le comte Othon IV de Bourgogne, qui souhaitait fonder une petite structure universitaire à Gray[1], obtint trop tardivement l'accord du pape. Les moyens financiers manquaient également.
Dès 1421, Philippe le Bon envoya des émissaires auprès du pape Martin V afin de lui faire part de son souhait de créer une université pour tous ses territoires, Dole, capitale du comté, étant choisie comme site de la future université[2]. Le pape promulgua une bulle en 1422 autorisant sa fondation, avec au préalable une enquête de « commodo et incommodo » auprès des Graylois[2]. Le duc préféra Dole à Dijon, pourtant capitale du duché de Bourgogne, qui, si elle n'a pas eu d'université avant 1722, comptait déjà plusieurs écoles de renom, et aussi à Besançon, ville d'Empire et site de l'archevêché ; le choix de Dole s'expliquait par la situation géographique centrale de la ville au sein de l'espace bourguignon, et pour des « conditions de tranquillité » (propos du duc). En 1423, le duc assembla les États à Salins pour le vote d'un subside de plus de 9000 livres garantis par le revenu des salines. Alors Philippe le Bon engagea le recrutement des professeurs et informa les territoires proches pour recruter des étudiants. Ces derniers arrivent dès 1424. Le duc veilla au respect des statuts, à un bon enseignement[réf. nécessaire].
L'université s'installa dans l'espace de l'hôpital Notre-Dame, au carrefour de la rue d'Arans (32 rue des Arènes aujourd'hui[3]) et de la rue de Mont-Roland, l'auditoire des lois se trouvant à l'étage (pourvu d'une verrière) ; la chapelle Saint-Georges, qui était située au bas de l'actuelle Grande-rue (ancienne chapelle du prieuré dédié à Saint-Georges), servit pour les offices de l'Université et au début du XVIe siècle l'élection du recteur put y avoir lieu. Si au départ les facultés dispensèrent un enseignement des deux droits, civil et canon, et médecine, la bulle d'Eugène IV du 29 septembre 1437 fonda la faculté de théologie. L'université de Dole devint alors une université reconnue en Europe, notamment par la bonne réputation de son enseignement du droit canonique et civil, avec des maîtres de qualité (Raymond de Marlian, Anselme de Marches, Etienne de Lavangeot, Antoine de Roche et bien d'autres).
À la charnière des XVe et XVIe siècles, Antoine de Roche, fonde le collège Saint-Jérôme, dans l'actuelle rue Aristide Briand, pour y accueillir les étudiants comtois et étrangers. Antoine de Roche, né à Poligny (Jura), professeur de droit canon à Dole pendant trente ans, était issu de la grande famille de Roche dont l'origine était au château de Roche en Louais (Roche sur Loue, 39).
En 1552, Gilbert Cousin, ancien étudiant, aborde l'université de Dole dans sa Description de la Franche-Comté, où il mentionne plusieurs des professeurs de son époque et leur rend hommage.
En 1562, Dole compte 268 étudiants, dont 45 comtois et 223 étrangers, ainsi que plusieurs professeurs flamands et italiens, ce qui montre le rayonnement international de l'université de Dole, en cette fin du Moyen Âge[4].
En 1613, les enseignants, désireux de transformer leur université en un Magisteruniversität, à l'instar de celles de Louvain et de Douai, députent un émissaire auprès du couple ducal, en résidence à Bruxelles, afin d'en formuler la requête, qui leur est accordée par plusieurs édits de 1616 à 1618.
Cependant, cette transformation n'est pas du goût des étudiants comtois qui s'y opposent ouvertement, et désertent un temps l'université de la ville[5]. L'issue de cet épisode est méconnu, mais il est probable que ces édits n'aient jamais été appliqués.
En 1616, les étudiants sont privés de faire la chevauchée de l'âne, dans la ville[réf. nécessaire].
L'université s'administre elle même et ne dépend d'aucune institution ou administration. Elle est dirigée par un recteur magnifique choisi parmi les étudiants[6]. Elle est divisée en cinq facultés :
La plus prestigieuse étant celle de droit civile réputé hors des frontières du comté. C'est aussi la seule université francophone du Saint-Empire. Jusqu'au premier quart du XVIe siècle les méthodes d'enseignement demeurent médiévales mais elles seront réformées par des professeurs humaniste tel que Antoine Lulle, Nicolas Belloni, Charles Dumoulin ou Van der Straten[réf. nécessaire].
Les effectifs sont en moyenne d'une centaine d'étudiants même si à certaines époques, ils pourront ponctuellement presque tripler. Ils viennent de la province mais aussi de toute l'Allemagne, de Luxembourg et des Pays-bas espagnols. L'université de Dole fournira bon nombre de parlementaires et ecclésiastiques comtois.
Le blasonnement : « De gueules à un bras de carnation, paré d'or et tenant un livre du même, issant d'une nuée d'argent mouvant du chef »[7].
Le blason est souvent représenté dans un cartouche gris et or surmonté d'un angelot ou d'une tête d'ange avec des ailes dorées. Le blason était présent dans le coin supérieur gauche sur les diplômes délivrés par l'université[8].
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Anselme Grebert vers 1446 docteur en médecine et régent de l'université. Dictionnaire biographique des médecins en France au moyen âge par Danielle Jacquard. Page 29 numérisée Google ;
Henri Escarrot (1514) (Annales rectorum et matricula Universitatis Dolanae, ab anno 1498 ad annum 1525 (exceptis annis 1504, 1511, 1517)
↑Charte de fondation de l'université de Gray, Arch. mun. Gray
↑ a et bMarcel Fournier, Les statuts et privilèges des universités françaises depuis leur fondation jusqu'en 1789. Tome III, première partie : Moyen-Age, Paris, L. Larose et Forcel, (lire en ligne), p. 97-98
↑Gilbert (1506-1572) Auteur du texte Cousin, Description de la Franche-Comté : par Gilbert Cousin... ; trad. pour la première fois et accompagnée de notes par M. Achille Chéreau,..., (lire en ligne)
[Fournier 1892] Marcel Fournier, « Universités de Franche-Comté : Dole - Besançon - Poligny », dans Statuts et privilèges des universités françaises : Depuis leur fondation jusqu'en 1789, t. 3, Première partie :Moyen Âge, Paris, L. Larose et Forcel éditeurs, (lire en ligne), p. 97-144
Henri Beaune et Jules d'Arbaumont, Les Universités de Franche-Comté : Gray, Dole, Besançon, Dijon, Marchand, 1870.
Jacques Heers, Louis XI, Paris, Perrin, 2003, p. 389.
Jacky Theurot, L'Université de Dole de sa fondation à son transfert à Besançon dans Maurice Gresset et François Lassus (dir.), Institutions et vie universitaire dans l'Europe d'hier et d'aujourd'hui, actes du colloque de l'Association interuniversitaire de l'Est de Paris, 1991, p. 25-44.
Jacky Theurot, "Le pouvoir et le savoir. L'Université de Dole, une université pour les terres de Bourgogne, des années 1420 à 1479", Dijon, Annales de Bourgogne, tome 92-3-4-2020, pp.85-123