Université de Kinshasa

Université de Kinshasa
Blason de l'UNIKIN
Bâtiment du rectorat.
Histoire
Fondation
Statut
Type
Université publique
Nom officiel
Université de KinshasaVoir et modifier les données sur Wikidata
Régime linguistique
Recteur

Jean-Marie Kayembe Ntumba

(depuis 2021)
Devise
Scientia Splendet et ConscientiaVoir et modifier les données sur Wikidata
Membre de
Site web
Chiffres-clés
Étudiants
30.000[1]
Enseignants
1.929
Localisation
Pays
Campus
Mont-Amba
Localisation
Carte

L'université de Kinshasa, communément appelée UNIKIN, est un établissement francophone d'enseignement supérieur et universitaire situé dans la ville de Kinshasa en République démocratique du Congo. Fondée en 1954, elle s'appelait à l'origine l'Université Lovanium[2].

Elle est située dans la commune de Lemba, qui elle-même se trouve dans le district du Mont-Amba. Elle accueille 30 000 étudiants pour l'année académique 2019-2020[1].

Université Lovanium

[modifier | modifier le code]

L’histoire de l’université de Kinshasa commence en 1924 avec la création, par l’Université Catholique de Louvain, d’une Association médicale qui devait s’occuper de la santé et de l’éducation au Congo. De cette initiative résulta la création par des professeurs de cette université, de la Fondation médicale de l’université de Louvain au Congo (FOMULAC) et plus tard, en 1927, du premier établissement de santé construit à Kisantu dans le Bas-Congo où eut lieu le premier cours de formation des infirmiers.

En 1932, l’université de Louvain créa, sur le même site, une section d’agronomie, à laquelle s’ajoutèrent une section des sciences administratives et commerciales en 1936, et une section d’assistants médicaux en 1937.

En 1947, ces trois sections furent regroupées sous l’appellation de « centre universitaire congolais de Lovanium », qui fut transféré du site de Kisantu à celui de Kimwenza, et qui devint l’université Lovanium en 1954[3].

Lovanium est l'ancien nom (latin) de Louvain. Le s'ouvre le premier cours pré-universitaire sous le rectorat du père jésuite Maurice Schurmans (1901-1970). Des trente étudiants inscrits, onze (ceux qui avaient réussi les cours pré-universitaires) entament la première année académique qui s'ouvre dix mois plus tard, en , dans des bâtiments encore inachevés [2].

Université de Lovanium en 1959

Université nationale du Zaïre

[modifier | modifier le code]

En , l'université Lovanium fut fusionnée avec l'université de Kisangani (protestante), aussi connue sous le nom de « université Libre du Congo »[4] et l'Université de Lubumbashi, aussi connue sous le nom de « université officielle du Congo »[4], (fondée en 1956 par l'université de Liège) pour former l'université nationale du Zaïre, l'UNAZA.

En 1981, l'université nationale du Zaïre est à nouveau scindée en trois établissements : l'université de Kinshasa, l'université de Kisangani et l'université de Lubumbashi : UNIKIN, UNIKIS, UNILU. Par l’ordonnance-loi no 81-142 du , l'université de Kinshasa est nationalisée et garde depuis lors sa dénomination.

L’université aujourd’hui

[modifier | modifier le code]

À partir de 1981, l'université prend son nom actuel, « université de Kinshasa » ou « UNIKIN », et elle est nationalisée[5].

Les années élastiques

[modifier | modifier le code]

Une « année élastique »[6] est une année académique qui peut s'étendre sur plus d'un an. À l'UNIKIN, les années élastiques sont fréquentes et peuvent s'étendre de 13 à 24 mois. Ce phénomène peut avoir plusieurs causes : une cause ou raison politique qui engendre à son tour des manifestations, et même la fermeture temporaire de l'université ; un problème interne à l'université qui engendre des grèves de professeurs ou des grèves d'étudiants[7].

En dépit de ces difficultés, « l'UNIKIN reste une université de renom en République démocratique du Congo, l’un des plus prestigieux établissements du pays » selon le journal français Le Monde[8].

Organisation

[modifier | modifier le code]
Bâtiment administratif
Bâtiment du rectorat.

L'université est dirigée par un Comité de gestion composé de quatre membres (cinq membres, depuis la nomination du nouveau comité de gestion en 2021, un nouveau poste ayant été créé, le secrétaire général à la recherche) : le recteur, le secrétaire général académique, le secrétaire général à la recherche, le secrétaire général administratif et l’administrateur du budget. Pour l'année académique 2018-2019, il s'agit respectivement de Daniel Ngoma Ya Nzuzi, de Célestin Musao Kalombo Mbuyu, de Godefroid Kabengele Dibwe et de Christine Basosila Paoni[9].

Liste des recteurs

[modifier | modifier le code]
  • Maurice Schurmans, de janvier 1954 à octobre 1954
  • Luc Gillon, de 1954 à 1970
  • Tharcisse Tshibangu, de 1970 à 1971
  • Pene Elungu, de à (vice-recteur)
  • Lokwa Ilwaloma, de à (vice-recteur)
  • Mpase Nselenge, d’ à (vice-recteur)
  • Vundwawe te Pemako, de à (vice-recteur)
  • Léon de Saint Moulin, d’ à (vice-recteur)
  • Charles Hein, de à (vice-recteur)
  • Bokonga Ekanga, de à
  • Mpeye Nyango, de à
  • Bingoto Mandoko Na Mpeya, d’ à [10],[11]
  • Boguo Makeli, d’ à
  • Lombeya Bosongo, d’ à
  • Luabeya Mesu A Kabwa, de à
  • Pindi Mbesa Kifu, de à
  • Lumpungu Kamanda, de à
  • Tamba Vemba, de à
  • Tsakala Munikengi, de à
  • Mpeye Nyango, de à
  • Josephat Ndelo-di-Phanzu, de à
  • Bernard Lututala Mumpasi, de à
  • Kika Mavunda, de 2009 à 2010
  • Labana Lasay'Abar, de 2010 à 2015
  • Daniel Ngoma Ya Nzuzi, de 2015 à 2021
  • Jean-Marie Kayembe Ntumba, à partie de 2021

Organisation des études

[modifier | modifier le code]

L’université est divisée en facultés, qui possèdent des degrés d’indépendance divers. Chaque faculté se compose de départements et de centres de recherches.

Elle organise des enseignements de 1er, 2e et 3e cycles dans toutes les facultés. Les études du 1er cycle s'appelaient Licence anciennement appelées graduats avant l'arrivée du système LMD. Elles duraient trois ans. Les étudiants parlaient de « L1 », « L2 » et « L3 ». Les études du 2e cycle s'appellent Master anciennement appelées licences jusqu'à l'arrivée du système LMD. Elles duraient deux ans. Les étudiants parlaient de « M1 » et de « M2 ». Les études du 3e cycle s'appellent comme partout ailleurs un doctorat. Depuis l'arrivée du système LMD, l'université a un programme comme partout dans le monde. Le minerval (frais d'études) s'élève à 300 dollars[8] pour une année de première année de licence. Il s'élève à 275 dollars pour les classes montantes.

L’université est composée des douze facultés suivantes : faculté de droit, faculté de lettres, faculté de médecine, faculté de médecine vétérinaire, faculté de pétrole, gaz et énergies nouvelles, faculté polytechnique, faculté de psychologie et science de l'éducation, faculté des sciences et technologies, faculté des sciences agronomiques, faculté des sciences économiques et de gestion, faculté des sciences pharmaceutiques, faculté des sciences sociales, administratives et politiques[12].

Un auditoire de polytechnique.

Départements

[modifier | modifier le code]

Chaque faculté est composée de plusieurs départements, parfois divisés en option. La faculté de droit a sept départements : droit privé et judiciaire, droit pénal et criminologie, droit international public et relations internationales, droits de l'Homme, droit économique et social, droit public interne, droit de l'environnement [13]. La faculté de lettres et sciences humaines a quatre départements : lettres, langues, histoire, philosophie. La faculté polytechnique a trois départements : électricité, génie mécanique, génie civil. La faculté de psychologie et des sciences de l'éducation à trois départements : psychologie, science de l'éducation, gestion des entreprises et organisation de travail et d'agrégation. La faculté des sciences et technologies a cinq départements : physique, chimie, biologie, géosciences (géologie et géographie), mathématique, statistique et informatique.

La faculté des sciences agronomiques a cinq départements : phytotechnie, zootechnie, économie agricole, chimie et industrie agricole, gestion des ressources naturelles divisée en trois options : eaux et forêts, sol et eau et faune et flore. La faculté des sciences économiques et de gestion à deux départements : économie, gestion. La faculté des sciences pharmaceutiques a sept départements : pharmacologie, chimie médicale et pharmacognosie, galénique et analyse des médicaments, sciences bio pharmaceutiques et alimentaires, options professionnelles des industries et analyse des médicaments, pharmacie d’hôpital et communautaire, biologie médicale. La faculté des sciences sociales, politiques et administratives trois départements : sociologie et anthropologie, sciences politiques et administratives, relations internationales. La faculté de pétrole, gaz et énergies nouvelles a quatre départements : exploration-production, raffinage et pétrochimie, gestion pétrolière et genie énergétique et environnementale.

La faculté de médecine a huit départements : chirurgie, CNPP, gynécologie, médecine interne, médecine physique et réadaptation, odonto-stomachologie, science de base, médecine tropicale[14].

Entités décentralisées et écoles

[modifier | modifier le code]
Cliniques universitaires de Kinshasa.

En plus de ces douze facultés, on trouve également sept entités décentralisées dépendantes de l'UNIKIN : les cliniques universitaires, le centre neuro-psycho-pathologique, le centre hospitalier du Mont-Amba, le groupe scolaire du Mont-Amba, l’Institut technique médical, la régie de construction, l’École régionale postuniversitaire d’aménagement et de gestion intégrée des forêts et des territoires tropicaux.

L'UNIKIN a également deux écoles : École de santé publique et École régionale postuniversitaire d’aménagement et de gestion intégrée des forêts et des territoires tropicaux (ERAIFT).

Bibliothèques

[modifier | modifier le code]

L’université de Kinshasa possède une bibliothèque centrale qui compte approximativement 6 700 ouvrages. En 2016, le journal Le Monde qualifie cette bibliothèque universitaire de « décharnée »[8].

Depuis 2012, la bibliothèque de l'université de Kinshasa accueille un point d'accès à l'information doté de six postes de travail[15]. La bibliothèque centrale possède une salle de lecture de 500 places assises.

Outre celle-ci, l’université, au sein de chaque faculté, dispose d’une bibliothèque spécialisée, c’est-à-dire ne traitant que la matière de la faculté. Il est très difficile d'estimer le nombre d'ouvrages de ces bibliothèques parce qu'une partie d'entre eux ne sont accessibles qu'aux professeurs.

Personnalités liées à l’université

[modifier | modifier le code]

Professeurs

[modifier | modifier le code]

Galerie de photos

[modifier | modifier le code]

Bibliographie

[modifier | modifier le code]
  • Gillon, L., Servir, en actes et en vérité, Duculot, Paris, 1988.
  • Lututala, M.B., Pertinences et effets pervers de la privatisation de l’enseignement supérieur et universitaire en RDC, Travaux et recherches de l’Université Kongo, no 1, 2002.
  • Makosso, B. et al., Enseignement supérieur en Afrique francophone – Crises, réformes et transformations, Dakar: CODESRIA, 130 p., 2009.
  • Malengreau, G., L’Université Lovanium – des origines lointaines à 1960, Kinshasa: Editions universitaires africaines, 235 p., 2008.
  • Matangila, M. L., L’enseignement universitaire et supérieur au Congo-Kinshasa. Défis et éthique, Kinshasa: Espace L’Harmattan, 2003.
  • Mbata Mangu, A.B. et al., Universités et libertés académiques en République démocratique du Congo, Dakar: CODESRIA, 214 p., 2005.
  • Mpevo Mpolo, A., Les quatre tournants manqués de l'université congolaise. Analyse des réformes académiques du Congo-Zaïre (1971-2011), L'Harmattan, Paris, 2012, 366 p. (ISBN 9782296960596)
  • Joseph Kalala Mukoma, « Les Bibliothèques universitaires congolaises : perspectives historiques », dans 3e conférence nationale des Bibliothèques et Centres de documentation de la RDC, Kinshasa (24 mai – 28 mai 2005), (lire en ligne)
  • Ndaywel È Nziem, I., Les années Unaza, Contribution à l'histoire de l'université Africaine Tome 1 Editions l'Harmattan, 2018
  • Ndaywel È Nziem, I., Les années Unaza, Contribution à l'histoire de l'université Africaine Tome 2 Editions l'Harmattan, 2018
  • Trefon, T., “Public Service Provision in a Failed State : Looking Beyond Preda- tion in the Democratic Republic of Congo”, Review of African Political Economy, no 119, p. 9-21, 2009.
  • Verhaegen, B, L'enseignement universitaire au Zaïre: De Louvanium à l'UNAZA (1958-1978) Editions l'Harmattan 1978

Références

[modifier | modifier le code]
  1. a et b « Présentation de l'université », Université de Kinshasa (consulté le )
  2. a et b Françoise Hiraux, « Catalogue de l'exposition Lovanium présentée à Louvain-la-Neuve, au Forum des Halles, du 26 avril au 9 mai 2008. », www.uclouvain.be (consulté le )
  3. « Université de Kinshasa » (consulté le )
  4. a et b « Université de Kinshasa », sur jeuneafrique.com
  5. « L'historique »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur unikin.ac.cd
  6. Bernard Mumpasi Lututala, « L’Université de Kinshasa : « colline du savoir », colline des transactions » (consulté le )
  7. Radio Okapi, « Les professeurs de l'université de Kinshasa de nouveau en grève » (consulté le )
  8. a b et c Joan Tilouine, « L'université de Kinshasa et ses profs fantômes sous sanctions américaines », Le Monde Afrique,‎ (lire en ligne, consulté le )
  9. « Organe dirigeant »
  10. Académie Royale des Sciences d’Outre-Mer, « Bulletin des scéances » [PDF], (consulté le )
  11. « Memoire Online - Projet de création de la radio campus de l'université de Kinshasa, éléments de la grille des programmes et attente du public - Jean-Pierre MASUKESA KILUNDU FAMAS », sur Memoire Online (consulté le )
  12. « Facultés », Université de Kinshasa (consulté le )
  13. « Droit (départements) »
  14. « Médecine »
  15. « Inauguration du point d’accès à l’information de l’Agence universitaire de la Francophonie à l’Université de Kinshasa », AUF, 14 octobre 2012 [1],

Articles connexes

[modifier | modifier le code]

Lien externe

[modifier | modifier le code]