Crânefossilisé de l'holotype d’Ursus minimus dans Essai géologique et minéralogique sur les environs d'Issoire, département du Puy-de-Dôme, et principalement sur la Montagne de Boulade de Devèze et Bouillet, 1827, pl. XVIII, Fig. 1-2.
Ursus minimus est une espècefossile d'ours qui vivait au Pliocène en Europe continentale. La mer Noire est la limite orientale de son aire de répartition. Ursus minimus est considéré comme l'ancêtre du sous ordre Ursinae regroupant la plupart des espèces d'oursactuelles (à l’exception du panda géant et de l’ours à lunettes).
Le crâne d’Ursus minimus mesure environ 25 cm[1], ce qui en fait le plus petit représentant de son genre. Il avait à peu près la taille d'un ours malais (Ursus malayanus). Sa structure corporelle est comparable à celle de l'Ours noir d'Asie (U. thibetanus) et d'Amérique (U. americanus). En tant qu’Ursus ancestral, il lui manque le métatarsien fortement développé et, dans la morphologie de la mâchoire, il ressemble à des ours plus anciens.
Les ancêtres du genre Ursus étaient probablement des ours du genre Ursavus du Miocène, mais cette origine n'est pas assurée[4]. L' Ours lippu (Ursus ursinus) a émergé d’Ursus minimus au Pliocène moyen, avant que deux clades émergent au Pliocène récent : d'une part, les plus petits ours noirs - l'Ours noir américain (U. americanus), l'Ours noir d'Asie (U. thibetanus) et l'Ours malais (U. malayanus) - d'autre part, les plus grands ours bruns et des cavernes avec l'Ours brun (U. arctos), l'Ours blanc (U. maritimus) et l'Ours des cavernes, de U. etruscus à U. spelaeus[5].
Ursus minimus est l'une des premières formes du genre Ursus. Il existe des discussions sur les fossiles et les formes que l'espèce U. minimus devrait inclure. En tant que première description, la dénomination Ursus minimus a la priorité sur les noms postérieurs. La validité de l'espèce elle-même est acceptée par les paléontologues.
Outre U. minimus, les fossiles les plus anciens du genre Ursus trouvés à ce jour incluent les noms U. boeckhi (Schlosser, 1899 ; holotype trouvé à Baróth-Köpecz, en Roumanie), U. ruscinensis et U. avernicus pyrenaicus (Déperet, 1890 et 1892 ; holotypes trouvés à Perpignan, en France). Parmi ces noms, seul U. boeckhi reste plus ou moins admis. U. minimus présente une grande variabilité. Toutefois, les fossiles les plus jeunes ont tendance à être plus petits que les plus âgés. Comme il est peu probable que deux ours de la même taille cohabitent dans le même habitat, la recherche tend à classer toutes les formes d'Ursus du Pléistocène ancien comme U. minimus ou à considérer comme une chrono-espèceU. minimus boeckhi[7].
↑(en) Christine Marie Janis, Kathleen Marie Scott et Louis L. Jacobs, Evolution of Tertiary Mammals of North America. Terrestrial Carnivores, Ungulates, and Ungulatelike Mammals. Cambridge University Press, 1998. (ISBN0521355192)
↑(en) Stephen Herrero, Aspects of Evolution and Adaptation in American Black Bears (Ursus americanus Pallas) and Brown and Grizzly Bears (U. arctos Linne.) of North America. In: Bears: Their Biology and Management. Vol. 2: A Selection of Papers from the Second International Conference on Bear Research and Management, Calgary, Alberta, Canada, 6-9 November 1970. IUCN Publications New Series no. 23, 1972. p. 221–231
↑(en) Jan Wagner, Pliocene to early Middle Pleistocene ursine bears in Europe: a taxonomic overview. In: Journal of the National Museum (Prague), Natural History Series Vol. 179 (2), 2010. p. 197–215
↑(en) Céline Bon et Jean-Marc Elaouf, Cave Bear Genomics in the Paleolithic Painted Cave of Chauvet-Pont d’Arc. In: Pierre Pontarotti: Evolutionary Biology. Concepts, Molecular and Morphological Evolution. Springer, 2010, (ISBN3642123392), p.343–355
↑(en) Michael Morlo et Martin Kundrát, « The first carnivoran fauna from the Ruseinium (Early Pliocene, MN 15) of Germany », Paläontologische Zeitschrift, septembre 2001, vol. 75, n. 2, p. 163–187.
↑La base de données fossilworks lui donne un âge de 3,2 à 2,588 Ma. Les deux bases de données fossilworks et paleobiodb le donnent comme un taxon frère (donc différent taxon) de Ursus etruscus et Ursus minimus. Baryshnikov & Lavrov (2013) en font un synonyme de Ursus minimus, ce dernier défini par Baryshnikov (2007) comme l'ancêtre présumé de l'ours noir, de l'ours des cavernes (Ursus spelaeus) et de l'ours brun d'Eurasie et d'Amérique du Nord. Avant eux, E.T. Newton (1913) en a fait un synonyme de Ursus etruscus.
(en) Gennady F. Baryshnikov et Alexander V. Lavrov, « Pliocene bear Ursus minimus Devèze de Chabriol et Bouillet, 1827 (Carnivora, Ursidae) in Russia and Kazakhstan », Russian Journal of Theriology, vol. 12, no 2, , p. 107-118
(en) Jan Wagner, « Pliocene to early Middle Pleistocene ursine bears in Europe: a taxonomic overview », Journal of the National Museum (Prague), Natural History Series, vol. 179, no 20, , p. 197-215 (ISSN1802-6850)
Abbé Croizet et Jobert Aîné, Recherches sur les ossemens fossiles du département du Puy-de-Dôme, Clermont-Ferrand, Thibaud-Landriot, (lire en ligne)
Jean Sébastien Devèze de Chabriol et Jean-Baptiste Bouillet, Essai Géologique et Minéralogique sur les Environs d'Issoire, Département du Puy-de-Dôme, et Principalement sur la Montagne de Boulade : Avec la Description et les Figures Lithographiées des Ossemens Fossiles qui y Ont Eté Recueillis., Clermont-Ferrand, Imprimerie de Thibaud-Landriot, (lire en ligne)