Vāsanā (devanāgarī: वासना) est un terme sanskrit qui, dans la philosophie indienne, signifie « imprégnation » ou « impression d'une sensation antérieure »[1]. Les vāsanā correspondent approximativement à ce que nous nommons les désirs, les tendances latentes ou encore les inclinations[2].
Dans la philosophie indienne, le terme vāsanā apparaît après celui de saṃskāra car on ne le rencontre pas dans les premières Upaniṣad. Les Yoga Sūtra, l'Abhidhānapradīpikā de Moggallāna et la Muktikā Upaniṣad qui est antérieure au XVIIe siècle le mentionnent[3].
Dans l'Advaita Vedānta les vāsanā sont couplées aux saṃskāra. Celles-ci sont comme dans le Sāṃkhya Yoga ou le Yoga de Patañjali des saṃskāra de vies antérieures qui s'actualisent dans la vie présente sous forme de pulsions ou de désirs[3].
Dans les Yoga Sūtra de Patañjali, les vāsanā sont les impressions subtiles formées dans le citta suivant l'effet des actions[4] dont le réservoir est le Karmāśaya.
Vāsanā, dans le bouddhisme, a un sens proche de celui que lui donnent le Vedānta ou le Sāṃkhya Yoga. Le terme désigne une « imprégnation mentale » (la racine est vāsa, odeur, parfum). Cette imprégnation est cependant moins forte et moins profonde que celle des saṃskāra, qui sont des facteurs conditionnant. On pourrait comparer cela aux habitudes d'un fumeur occasionnel, par opposition à celles d'un intoxiqué du tabac. Le lien avec le karma est plus ténu qu'avec les saṃskāra. Par exemple, dans le Milindapañha (PTS 10), le futur moine Nagasena, avant de rejeter l'autorité des Védas, est qualifié de pubbavāsanāya, ce que Louis Finot traduit par « le cœur vibrant d'impressions anciennes », alors que T.W. Rhys Davids rend par « suivant une impulsion apparaissant en son cœur comme résultat d'un ancien karma »[5].