Vathek | |
Couverture de l’édition princeps | |
Auteur | William Beckford |
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Pays | Angleterre |
Genre | Conte |
Version originale | |
Langue | Français |
Version française | |
Éditeur | Isaac Hignou |
Lieu de parution | Lausanne |
Date de parution | 1786 |
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Vathek est un roman gothique à thème orientaliste de l'écrivain anglais William Beckford, rédigé en langue française et publié en 1782.
Le conte est la chronique de la chute d’un calife, basé sur la figure historique de Al-Wathiq, qui abjure l’islam pour s’engager, avec sa concubine Nouronihar, dans une suite d’activités licencieuses et déplorables destinées à lui faire acquérir des pouvoirs surnaturels. Au lieu d’accéder à ces pouvoirs, Vathek descend, à la fin du récit, dans l’enfer gouverné par Eblis, roi des démons, où il est condamné à errer sans fin et sans voix.
Vathek, bien qu'on en ait connu longtemps qu'une version tronquée, a suscité d’innombrables admirateurs, notamment Lord Byron, Edgar Poe, Hawthorne, Flaubert, Lovecraft, Mallarmé, Borges, Paul Morand ou encore certains surréalistes.
Le conte prend pour personnage principal, sans respecter aucune vérité historique, le calife Al-Wathiq, neuvième calife abbasside (842-847), fils d'Al Mutassim qui avait transféré la capitale de Bagdad à Samara pour bénéficier de la protection rapprochée de ses mercenaires turcs, détestés de la population arabe. Vathek est la chronique de la chute d’un calife qui abjure l’islam pour s’engager, avec sa concubine Nouronihar, dans une suite d’activités licencieuses et déplorables destinées à lui faire acquérir des pouvoirs surnaturels. Au lieu d’accéder à ces pouvoirs, Vathek descend, à la fin du récit, dans l’enfer gouverné par Eblis, roi des démons, où il est condamné à errer sans fin et sans voix. Vathek ressemble à un conte des Mille et Une Nuits revu par le marquis de Sade, ou, à tout le moins, par le roman noir anglais, de Matthew "Monk" Lewis à Mary Shelley.
Beckford est un bon connaisseur de la littérature arabe. On lui doit des contes à la manière des Mille et Une Nuits, beaucoup moins noirs que Vathek, même s'ils sont assez éloignés des contes de madame d'Aulnoy, avec, souvent, une fin (plus ou moins) heureuse, comme dans les Mille et Une Nuits. Écrits, eux aussi, entièrement en français, ils sont restés très longtemps inédits ; ils ont été publiés par José Corti en 1992 sous le titre, Suite de contes arabes. D'autres textes attendent encore leur publication.
Beckford prétend avoir produit cette œuvre de jeunesse emblématique du roman gothique en trois jours et deux nuits d’affilée, fin 1781, après quelques jours d’orgie, sans même avoir pris la peine de se déshabiller et en tombant malade à son achèvement. Cette affirmation romantique est douteuse ; la rédaction aurait pris plutôt plusieurs mois, comme le montrent des lettres de Beckford de la fin 1782[1]. Beckford hésite à publier le texte, le corrige, le rature. Il accompagne Vathek de récits complémentaires, des « épisodes », racontés dans l'enfer d'Eblis par divers protagonistes attendant la damnation finale. Ces épisodes sont de plus en plus sombres au fur et à mesure du récit et donnent au récit son ampleur véritable, presque cosmique.
Beckford envisage de publier Vathek et ses épisodes quand il est pris de court par une ses connaissances : Samuel Henley (en) en fait paraître à Londres une traduction anglaise contre la volonté expresse de Beckford. Ce dernier ignore alors que cette « trahison » est due à Henley, puisqu'elle paraît sans nom d'auteur ni d'éditeur.
Quelques mois plus tard, en décembre 1786, Beckford publie Vathek dans sa langue originelle, le français, chez Isaac Hignou à Lausanne. Il apprend plus tard que l'édition de Londres provient de Henley ; il fait alors préparer par son ami le docteur Verdeil et par l'écrivain français Louis-Sébastien Mercier une version améliorée, éliminant nombre d'anglicismes, qui paraît à Paris, chez Poinçot, fin 1787. Les épisodes, quant à eux, ne sont portés à la connaissance du public qu'en 1912, dans une version bilingue publiée à Londres avec une traduction en anglais.
Vathek, bien qu'on en ait connu longtemps qu'une version tronquée, a suscité d’innombrables admirateurs, notamment Lord Byron, Edgar Poe, Hawthorne, Flaubert, Lovecraft, Mallarmé, Borges, Paul Morand ou encore certains surréalistes.