En neuroanatomie, la voie spinothalamique (anciennement voie extra-lemniscale, on ne parle plus de extra-lemniscal car cette voie passe par le lemnisque médian) est la voie nerveuse sensitive responsable de la sensibilité thermo-algique (faisceau néo-spinothalamique) et du tact protopathique (faisceau paléo-spinothalamique).
La lésion de la voie se traduit par une anesthésie thermo-algique et une non-reconnaissance du tact non discriminatif, du côté controlatéral (du fait de la décussation) et à un niveau en dessous.
Le système spino-thalamique constitue une voie qui :
En fait, ce système comprend 2 contingents :
Cette classification ne dépend pas de la zone géographique d’où proviennent les informations, mais du type d’informations. Les systèmes lemniscal et extra-lemniscal s’opposent au plan topographique et fonctionnel.
Au plan topographique, les deux voies sont très distinctes et même éloignées au niveau de la moelle, au bulbe et au pont et ne se juxtaposent, pour cheminer de concert jusqu’au thalamus, qu’au niveau du mésencéphale.
Au plan fonctionnel, le système lemniscal a une fonction d’exploration et d’information fournissant tous les renseignements nécessaires pour agir sur le monde extérieur, alors que le système extra-lemniscal a une fonction d’alarme et de protection de l’intégrité physique.
Il résulte d’une lésion du faisceau spino-thalamique, une anesthésie douloureuse et thermique dans l’hémicorps controlatéral et sous-jacent à l’atteinte. En revanche, la sensibilité tactile, le sens de position, la pallesthésie sont conservés. Ce syndrome peut être obtenu par une cordotomie (en) antérolatérale qui est parfois pratiquée pour traiter les douleurs rebelles d’affections incurables. L’examen des troubles sensitifs repose sur l’étude de la perception du tact élémentaire (protopathique), de la douleur et de la température. La sensibilité tactile est explorée avec un coton, ou à la rigueur au doigt. La sensibilité à la douleur des téguments est examinée à l’aide d’une épingle. L’examinateur étudie la sensibilité douloureuse des structures profondes par la pression (tendon d’Achille). Pour la sensibilité thermique, l’examinateur utilise des tubes contenant de l’eau chaude ou froide : le tube froid doit être autour de 5 à 15 °C, le tube chaud aux environs de 40 à 45 °C ; des températures plus basses ou plus élevées risqueraient de provoquer une sensation douloureuse plus que thermique.
Une méthode plus simple consiste à utiliser un diapason pour la sensation de froid et un diapason réchauffé par frottement sur l’avant-bras pour le chaud. Au terme de cette analyse des sensibilités élémentaires, il est possible de préciser la topographie des troubles sensitifs, leur intensité, et leur formule qui peut être globale ou dissociée (perte des sensibilités thermique et douloureuse contrastant avec la conservation de la sensibilité tactile par exemple).