Le vol American Airlines 1420 était un vol régulier entre l'aéroport international de Dallas-Fort Worth, au Texas, et l'aéroport Clinton de Little Rock, dans l'Arkansas. Le , le McDonnell Douglas MD-82 qui assurait ce vol s'est écrasé lors de l'atterrissage, par un temps orageux et des vents violents. Lors de l'accident, l'avion sort de la piste en percutant un ponton. Des 139 passagers et 6 membres d'équipage, 11 personnes sont mortes dont le commandant de bord.
L'appareil impliqué est un McDonnell Douglas MD-82, immatriculé N215AA, livré neuf à American Airlines en 1983 et a été exploité en continu par la compagnie aérienne depuis, accumulant un total de 49 136 heures de vol. Cet avion de ligne court-moyen-courrier est propulsé par deux turboréacteurs à double flux, de type Pratt & Whitney JT8D-217C.
Le vol 1420 est assuré par le commandant de bord Richard Buschmann, 48 ans, un pilote expérimenté avec 10 234 heures de vol, dont près de la moitié aux commandes d'un MD-80. Il est diplômé de l' Académie de l'Armée de l'Air des États-Unis en 1972 et a servi dans l'US Air Force jusqu'en 1979. Il a occupé le grade de lieutenant-colonel au sein de l'Air Force Reserve Command et a été embauché par American Airlines en juillet 1979. Expérimenté en tant que pilote sur Boeing 727 au sein de la compagnie aérienne, il est passé au pilotage sur MD-80 en 1991.
Le copilote est Michael Origel, âgé de 35 ans. Il travaille pour American Airlines depuis moins d'un an au moment de l'accident, et ne compte que 182 heures de vol en tant que pilote sur MD-80. Cependant, il a suivi une formation de pilote auprès de l'US Navy et possède une expérience préalable sur les vols commerciaux, en tant que pilote privée, avec un total de 4 292 heures de vol.
On compte également quatre agents de bord, tous qualifiés sur MD-80, et ayant récemment reçu une formation sur les procédures d'urgence.
La nuit de l'accident, le vol 1420, à destination de Little Rock (environ 500 km de Dallas), a environ 2 heures de retard et le commandant doit prendre une décision importante. En effet, la météo se dégrade et la situation peut devenir dangereuse. Finalement, après avoir fait le point avec l'équipe au sol d'American Airlines, l'embarquement est organisé en vitesse pour que l'avion devance les orages - théoriquement, c'est possible.
Avant de commencer l'approche sur Little Rock, les pilotes commencent à craindre de plus en plus les orages. Ceux-ci se trouvent à leur droite et à leur gauche, donc pas devant eux, mais sont en train de se resserrer. Il faut faire vite. La situation est d'ailleurs très bien imagée par le copilote qui compare la piste à une piste de bowling : il va falloir bien viser et vite. Les deux pilotes sont alors informés de la présence de rafales de vent de 80 km/h, et de surcroît ce vent arrive de travers par rapport à la piste. Les pilotes décident alors d'effectuer l'approche à vue, et non en ILS.
Soudain, le vent change brusquement de direction et souffle derrière l'avion - en clair, ils vont devoir ralentir davantage l'avion et freiner plus longtemps. La situation ne plaît guère au commandant, qui demande à se poser face au vent, c'est-à-dire dans le sens contraire de celui initialement prévu. Malheureusement, le radar météo ne couvre pas la zone dans laquelle le MD-80 doit manœuvrer et les orages s'intensifient davantage. L'atterrissage est proche, mais le commandant, ne voyant pas la piste, se résout à passer en ILS. En approche finale, le MD-80 fonce au cœur de l'orage... Il sort son train d'atterrissage et reçoit l'autorisation d'atterrir.
Les roues touchent la piste durement, et l'avion n'arrive pas à freiner à cause de la piste détrempée. Les traces de freinage prouvent d’ailleurs la perte de contrôle de l'appareil sur la piste. L'avion s'arrête finalement après avoir franchi un terre-plein de 7 mètres et embouti une barrière métallique sur les rives de l'Arkansas. À la suite de l'impact, l'avion se brise et prend feu. 11 personnes trouvent la mort, dont le pilote qui perd la vie lorsque la barrière métallique traverse le cockpit. Le copilote, lui, a survécu.
Le , le Conseil national de la sécurité des transports (NTSB) rend son rapport final, indiquant que les causes principales de l'accident du vol 1420 sont le fait que l'équipage n'a pas interrompu l'approche, alors que les mauvaises conditions climatiques (rafales de vent et fortes pluies) dans la zone de l'aéroport ne leur permettait pas de l'effectuer en toute sécurité, et le fait que l'équipage n'a pas veillé à ce que les aérofreins soient sortis après l'atterrissage.
Les facteurs contributifs à cet accident sont les performances réduites de l'équipage résultant de la fatigue et du stress associé à l'intention d'atterrir dans de telles circonstances et la poursuite de l'approche en vue d'un atterrissage alors que la composante maximale de vent de travers autorisé par la compagnie a été dépassée.