Le vénizélisme (en grec moderne : Βενιζελισμός, Venizelismós) est un mouvement politique majeur en Grèce depuis les années 1900 jusqu'au milieu des années 1970.
Le vénizélisme tire son nom de l'homme politique grec Elefthérios Venizélos qui marqua la politique de son pays dans le premier quart du XXe siècle. Les caractéristiques clés du vénizélisme sont :
Le parti libéral de Venizelos dirige la Grèce de 1910 à 1916. Cette année-là, Venizelos entre en conflit avec le roi de Grèce au sujet de l'entrée en guerre de la Grèce aux côtes des Alliés. Venizelos forme un gouvernement provisoire contrôlant le nord de la Grèce. Il regagne le contrôle de l'ensemble du pays qu'il dirige jusqu'à sa défaite aux élections en 1920.
Après une période de crise (dont les deux brefs gouvernements pro-militaristes après le coup d'État de Nikolaos Plastiras en 1923), les libéraux reprennent le pouvoir de 1928 à 1930. Les vénizélistes Sophoklis Venizelos et Georges Papandreou forment le noyau du gouvernement en exil pendant l'occupation allemande de la Grèce et dirigent la Grèce à plusieurs reprises dans les années 1950.
Georges Papandreou crée l'Union du centre en 1961, une coalition des vénizélistes et des conservateurs progressistes. En 1963, le parti remporte les élections et dirige la Grèce jusqu'en 1965, année où l'aile droite se sépare lors de l'apostasie de 1965.
Au lendemain de la junte militaire de 1967-1974, les vénizélistes forment l'Union du centre-Nouvelle force qui devient par la suite l'Union du centre démocratique (en grec moderne : ΕΔΗΚ). Alors que l'héritage vénizéliste est toujours populaire, les résultats aux élections sont décevants tandis que l'abolition de la monarchie, l'essoufflement de la Grande Idée après l'invasion de Chypre et le rapprochement de Constantin Karamanlis vers le centre diminuent les différences entre les libéraux et les conservateurs. De plus les socialistes du PASOK gagnent des suffrages sur l'aile gauche des vénizélistes.
En 1984, Konstantínos Mitsotákis devient le leader de la Nouvelle Démocratie, marquant la fusion des deux anciens partis rivaux contre les idées du PASOK.
Bien que l'image de Venizelos soit toujours populaire en Grèce, le vénizélisme n'est plus un courant majeur de la politique grec. Lors des élections législatives de septembre 2015 les vénizélistes, représentés par l'union des centristes parviennent cependant à faire leur entrée au Parlement en remportant 3,43 % des suffrages.