Willem van Bemmel (ou en français Guillaume van Bemmel ; en allemand Wilhelm von Bemmel) est un peintre et graveur néerlandais. Né le à Utrecht et mort le à Nuremberg, il est principalement actif en Allemagne.
Willem van Bemmel naît à Utrecht le [1],[2],[3]. Fils de Gerrit Rutgersz. van Bemmel (? - 1666) et Elsje Philipsdr. van den Elburch (? - 1638)[4], il est le petit frère de Jacob Gerritsz. van Bemmel, également artiste[2],[3].
Vers 1645-1647, il fait partie des meilleurs disciples du peintre et graveur Herman Saftleven II[5],[2].
Fort de ses connaissances, Bemmel fait le Grand Tour en Italie pour perfectionner son art grâce à d'autres maîtres. Il est à Venise de 1647 à 1649, puis à Rome jusqu'en 1953[5],[2],[6]. Il y rejoint les Bentvueghels et est influencé par le peintre français Gaspard Dughet[6].
Dans la même période, il est à la fois actif à Rome et à Naples[6], et produit beaucoup de dessins à Tivoli, où il en reproduit certains sur un panneau, « si spirituel et naturel qu'il a acquis une grande renommée à Rome », selon Arnold Houbraken[5].
Il tire de son séjour italien une façon de représenter les paysages néerlandais à la manière des peintres italiens[5],[3]. Selon Obreen[7], neuf paysages de « Van Bemmel » sont mis aux enchères en 1649 chez Jan de Bondt à Wijk bij Duurstede ; Kinkelder rejette cette idée, attribuant plutôt ces tableaux à son frère Jacob, Willem étant en Italie depuis 1647[3].
En 1653, Willem van Bemmel quitte l'Italie, voyage à Londres[8], puis s'installe en Allemage. D'abord à Cassel, où il est six ans au service du landgrave local de 1656 à 1662[6], il rencontre Joachim von Sandrart à Augsbourg en 1662 puis se marie avec Agnes Pissanus à Nuremberg la même année[2],[4].
Après un bref séjour à Utrecht en 1663, il s'installe définitivement à Nuremberg la même année[10],[11].
Bien qu'il reste à Nuremberg plus de quarante ans, il n'en obtient pas la citoyenneté. Il peint beaucoup et vend de nombreux tableaux[11]. Il a trois fils : Johann Georg, Peter et Joachim, dont le parrain est Joachim von Sandrart[10]. C'est le début d'une « dynastie de peintres bavarois »[3],[11],[12].
Willem van Bemmel signe ses œuvres du monogramme « WB » ou « WVB »[3],[2].
Seules quelques-unes de ses premières œuvres sont connues aujourd'hui. Ses paysages d'hiver sont également « méridionaux », situés en terrain montagneux. On connaît aussi de lui des batailles[3]. On connaît notamment de lui une série de six eaux-fortes, datée de 1654[13].
Selon Arnold Houbraken, Willem van Bemmel « a certainement réussi à percevoir la déviation, la lumière et l'ombre dans ses pièces ; et, cependant, on se demande si son ingéniosité et son esprit sensé, ou son crayon, devraient être les plus loués, Arnold Houbraken »[5]. Ses paysages conservent à la fois l'influence de l'école d'Utrecht — en particulier le style de Jan Both[14],[11] — et de Rome[15].
↑(nl) Fr. D. O. Obreen, Archief voor Nederlandsche kunstgeschiedenis : verzameling van meerendeels onuitgegeven berichten en mededeelingen betreffende Nederlandsche schilders, plaatsnijders, beeldhouwers, bouwmeesters, vol. 2, Rotterdam, Van Hengel & Eeltjes, (OCLC920717943), p. 70-93.
↑(nl) W. Eiermann, « Der Urvater Willem van Bemmel (1630-1708) », Weltkunst, no 72, , p. 1581-1583.
↑ a et b(nl) Andreas Tacke, Die Nürnberger Maler(zunft)bücher ergänzt durch weitere Quellen, Genealogien un Viten des 16, 17, und 18. Jahrhunderts [« Les livres des peintres (de la corporation) de Nuremberg complétés par d'autres sources, généalogies et listes des 16e, 17e et 18e siècles »], Munich/Berlin, Deutscher Kunstverlag, , p. 362.
(nl) Wolf Eiermann, « Der Urvater Willem van Bemmel (1630-1708) », Weltkunst, vol. 72, , p. 1581-1583.
(de) Wolf Eiermann et Helga Schwesinger, Willem Van Bemmel, (1630-1708) : Monografie mit kritischen, Werkverzeichnis der Gemälde (catalogue raisonné), Petersberg, Michael Imhof Verlag, , 237 p. (ISBN978-3-86568-145-4, OCLC920751343).
(de) Horst Gerson, Ausbreitung und Nachwirkung der holländischen Malerei des 17. Jahrhunderts, Amsterdam, B.M. Israel, (1re éd. 1942) (ISBN90-6078-086-8, OCLC898777609, lire en ligne [PDF]), p. 165, 174, 186, 217, 254 270-272, 279, 342, 401.
(en) Marijke C. de Kinkelder, « Willem van Bemmel », dans Adriaan van der Willigen et Marijke C. de Kinkelder, Dictionary of Dutch and Flemish Landscape and Marine painters working in oils, active before 1725 (typescript uit 1993-1998, in bewerking door en met aanvullingen van Marijke de Kinkelder, conservator Oude Kunst, RKD, (OCLC920907828, lire en ligne).
(nl) J. de Lange, « De Utrechtse Van Bemmels », Maandblad Oud-Utrecht, vol. 56, no 1, , p. 3-9.
(en) Ger Luijten, F. W. H. Hollsteinet al., Dutch & flemish etchings, engravings and woodcuts ca. 1450-1700, vol. 1, Amsterdam, Hertzberger, , p. 243-248.
(nl) Peter Schatborn, Marijn Schapelhouman, Marlies Enklaar, Judith Verberne et Ger Luijten, Tekenen van warmte : 17de-eeuwse Nederlandse tekenaars in Italië, Amsterdam/Zwolle, Waanders, , 223 p. (ISBN90-400-9534-5, OCLC67274210), p. 144-146.