Wy-dit-Joli-Village est un village rural du Vexin français, situé dans la vallée de l'Aubette de Meulan, à une vingtaine de kilomètres à l'ouest de Pontoise et à 50 km environ au nord-ouest de Paris. Situé dans le Val-d'Oise, il est limitrophe des Yvelines et est aisément accessible par les anciennes routes nationales RN 14 et RN 183 actuelles RD 14 et 983).
Il n'existe aucun réseau hydrographique de surface[2].
La source Saint-Romain alimente le ru de Guiry qui rejoint le ru de la Défonce à Guiry-en-Vexin. Le cours d'eau ainsi formé prend le nom d'Aubette de Meulan et est un affluent de la Seine.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,6 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 701 mm, avec 10,5 jours de précipitations en janvier et 7,9 jours en juillet[3]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Boissy-l'Aillerie à 15 km à vol d'oiseau[5], est de 11,2 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 635,8 mm[6],[7]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[8].
Au , Wy-dit-Joli-Village est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[9].
Elle est située hors unité urbaine[I 1]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Paris, dont elle est une commune de la couronne[Note 1],[I 1]. Cette aire regroupe 1 929 communes[10],[11].
Le tableau ci-dessous présente la typologie des logements à Wy-dit-Joli-Village en 2018 en comparaison avec celle du Val-d'Oise et de la France entière. Une caractéristique marquante du parc de logements est ainsi une proportion de résidences secondaires et logements occasionnels (12,4 %) supérieure à celle du département (1,3 %) et à celle de la France entière (9,7 %). Concernant le statut d'occupation de ces logements, 84,8 % des habitants de la commune sont propriétaires de leur logement (84,7 % en 2013), contre 56 % pour du Val-d'Oise et 57,5 pour la France entière[I 4].
Wy est l'une des trois communes de la région parisienne dont le nom commence par un W-, avec Saint-Witz (95) et Wissous (91).
Le nom de la localité est mentionné sous les formes Huis au XIIe siècle, puis Vy en 1337 et Vuy[12].
Comme le montrent les formes anciennes du nom : Huis, Vy, Wi, Wuic ou Vic, le nom Wy ou Vic est issu du latinvicus « bourg »[13], dont l'initiale a été influencée par le germanique, à l'époque mérovingienne, ce qui explique le passage de V- à W-. Il s'agit donc d'un doublon : « Village-dit-Joli-Village »[13].
Son surnom de joli Village serait dû à une exclamation du roi Henri IV, égaré lors d'une partie de chasse en 1590, qui aurait demandé « Mais quel est ce joli village ? »[14],[15].
Selon d'autres sources, le terme joli aurait un sens péjoratif. Wy était, au temps d'Henri IV, une bourgade de 1 200 habitants, aux rues ravinées avec de grosses pierres qui rendaient la traversée difficile à cheval et impossible en voiture. Le roi Henri IV traversant le village avec Gabrielle d'Estrées, au cours d'une chasse, en demanda le nom ; Wy lui répondit-on. Le roi se serait alors exclamé « Ah ! le joli village »[16].
Pendant les guerres du Moyen Âge« partout où une armée passait, les soldats avaient coutume de ravager le pays. Ils brûlaient ce qu'ils ne pouvaient consommer où emporter, si c'était quelques boisson, ils en lavaient les pieds de leurs chevaux. Leurs mauvais traitements envers les pères de famille, leurs outrages envers les femmes et les filles feraient honte à raconter. Aussi à leur approche, chacun s'enfuyait de sa demeure et se retirait, avec ce qu'il pouvait sauver, au fond des forêts ou dans des lieux déserts »[réf. nécessaire].
Le hameau d'Enfer est lié à l'histoire du calvinisme car il y existait un cimetière des huguenots. Jean Calvin y aurait habité de 1532 à 1535.
Durant la Guerre franco-allemande de 1870 et le siège de Paris qui suit, le village doit subvenir, les 29 octobre, 27 novembre, 13 décembre 1870 puis 29 janvier, 10, 12, 21 et 24 février 1871, à l'entretien des troupes prussiennes en poste à Magny-en-Vexin. Le , 176 Prussiens et leurs chevaux séjournent à Wy puis pillent le village.
Elle faisait partie depuis 1801 du canton de Magny-en-Vexin de Seine-et-Oise puis du Val-d'Oise[18]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[23].
En 2021, la commune comptait 329 habitants[Note 2], en évolution de +0,92 % par rapport à 2015 (Val-d'Oise : +3,39 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Selon la tradition, elle aurait été fondée vers 625 par saint Romain, qui est peut-être natif des environs. Les parties les plus anciennes de l'église actuelle ne sont pas antérieures à la fin du XIe ou au début du XIIe siècle ; il s'agit des murs ouest et nord de la nef, ainsi que des piles de l'ancien clocher, qui s'élevait au-dessus de la première travée du chœur. L'église est reconstruite à partir de la fin de la période romane, vers le milieu du XIIe siècle, en commençant par le chœur, et en terminant par le voûtement d'ogives de la nef. Après l'adjonction d'une chapelle du côté sud, qui devait être de style gothique rayonnant, l'église est consacrée par Eudes Rigaud en 1255.
Bien plus tard, après la fin de la guerre de Cent Ans, une autre chapelle est bâtie du côté nord. Elle est de style gothique flamboyant, et constitue l'unique partie stylistiquement homogène de l'édifice : tout le reste a subi en effet des remaniements, avec, au moins, le repercement des fenêtres. En 1682, le clocher roman s'effondre, et la chapelle du sud est presque entièrement détruite. À partir de 1695, un nouveau clocher est édifié au-dessus de l'angle sud-est de la chapelle, qui est rebâti sans style réel. Dans ce cadre, ou seulement au XIXe siècle, le versant sud de la nef est également refait. Avec sa silhouette atypique et sa juxtaposition de différents volumes, l'église Notre-Dame-et-Saint-Romain offre un aspect pittoresque. Dans l'intérieur, c'est surtout la qualité du voûtement de la nef et du chœur, avec leurs faisceaux de colonnettes et leurs chapiteaux de bon niveau, qui retiennent l'attention. Tenant compte de ses dimensions modestes, l'église de Wy surprend à la fois par sa complexité et la qualité de nombreux éléments de son architecture[26],[27].
Ancienne croix de cimetière, devant l'église (classée monument historique par arrêté du [28])
La croix du XVe siècle présente les figures du Christ d'un côté et de la Vierge de l'autre côté[27]. Le fût octogonal se compose de plusieurs éléments, qui ne sont pas tous d'origine. Le socle possède une forme particulière : carré à la base, puis octogonal, des croupes aux quatre extrémités permettant la transition.
Ancien balnéaire gallo-romain avec hypocauste, dans le musée de l'Outil (classé monument historique en 1984. On distingue encore les trois salles, chaude, tiède et froide des thermes[29])
Ce vestige archéologique est visible lors de l'ouverture du musée (voir ci-dessous).
Manoir de Hazeville, au hameau du même nom (inscrit monument historique par arrêté du [30])
Il a été construit en 1560 dans le style de la Renaissance pour la famille Lefebvre, seigneurs de Hazeville, qui ont par la suite pris le nom de leurs terres. C'est une grande maison de deux niveaux avec une façade principale sur sept travées, avec un toit à deux croupes couvert de tuiles. Malgré les remaniements importants sous la direction de Pierre Fontaine au début du XIXe siècle, le manoir n'a pas perdu son intérêt architectural. Les deux étages sont séparés visuellement par un bandeau horizontal. Des pilastres simples cantonnent les travées et marquent les extrémités. Ils possèdent des chapiteauxdoriques au rez-de-chaussée, et ioniques aux deux extrémités de l'étage. La porte est surmonté d'un fronton en arc de cercle[27].
Il possède une forgemédiévale installée dans des thermes romains, découverts au cours de travaux d'aménagement, et dont subsiste également l'hypocauste mentionné ci-dessus. Le musée présente une collection d’outils artisanaux, d’ustensiles anciens et d’objets d’art populaire du XVIe au début du XXe siècle. Fermé en 2003 à la suite du décès de son créateur, Claude Pigeard, il a été racheté par le département du Val-d'Oise et rattaché au musée archéologique départemental du Val-d'Oise à Guiry-en-Vexin[27]. Il a rouvert le après des travaux de restauration et accueille également des expositions temporaires d'art contemporain[32],[33]. Le jardin du musée de l'outil est un exemple de jardin de curé traditionnel avec verger, ruche et roseraie. Il a été labellisé Écojardin en 2016 et jardin remarquable en 2019[34]
Ancienne gare CGB, rue Richard-Lenoir.Toutes les gares de la ligne ont un bâtiment-voyageurs en meulière à l'instar de celle de Wy-dit-Joli-Village - Guiry, desservant également la commune voisine de Guiry-en-Vexin ; dans les stations les moins importantes, l'étage manque. Acquis par la commune, le bâtiment a été réhabilité par Helen Matzeit, architecte de l’Atelier 27, et est devenue un logement locatif[35]
Au bout d'une courte impasse depuis la route départementale, se trouve un ensemble de lavoir, abreuvoir et statue. Selon la légende, saint Romain aurait vécu non loin de la source qui alimente le lavoir, d'où son nom. Une procession annuelle se rendait à la source, avec une cérémonie au cours de laquelle une statuette est plongée dans l'eau, bénite ensuite par le curé. Aujourd'hui, la source se présente comme un lavoir, avec un toit en appentis pour protéger les lavandières des intempéries, côté talus (ouest). Sur le talus, se dresse la statue du saint, sculpté en 1858 par le curé de Genainville. Depuis cette date, la statue du XVe siècle qui l'avait précédé est mise à l'abri dans l'église de Guiry. À gauche du bassin, se trouve un édicule en meulière et brique (peut-être en rapport avec l'adduction d'eau potable) ; à droite, se trouve un abreuvoir-pédiluve pour les chevaux. Il se présente sous la forme d'une petite mare pavée, évoquant un gué ; de là, l'appellation vernaculaire de ce type d'aménagement[27].
Il est de forme cylindrique et compte un étage, avec un toit en poivrière. Les murs sont en moellons de calcaire noyés dans le mortier, avec des chaînages en pierre de taille. D'un diamètre de 7 m, sa dimension correspond à la superficie des terres du domaine de Hazeville, 1 000 ha environ. L'édifice daté du milieu du XVIe siècle et retouché au XIXe siècle est désaffecté depuis longtemps et accueille aujourd'hui un gîte rural[27].
Il remonte à l'année 1560, et la dernière inhumation a eu lieu en 1823. D'une dimension très réduite, seulement quelques vestiges de croix laissent deviner la vocation initiale du petit enclos[27].
Jean Calvin y aurait résidé, de 1532 à 1535, chez le seigneur d'Hazeville.
Saint Romain y serait né en l'an 585. Selon la légende, il aurait fait jaillir la source de l'Aubette, supposée avoir des vertus curatives pour les yeux et qui fut longtemps un but de pèlerinage.
Georges Tréville (1864-1944), acteur et réalisateur français, de son vrai nom Georges Troly, est mort à Wy-dit-Joli-Village[36].
Raymond Rouleau (1904-1981), acteur, réalisateur et metteur en scène français. Il est le seul de sa famille à reposer dans le cimetière de Wy-dit-Joli-Village.
Parti : au 1) coupé : au 1a) d'azur à la lettre capitale H d'or surmontée d'une couronne royale fermée du même, au 1b) d'or à un brasier de gueules; au 2) de gueules à Saint Romain évêque bénissant de sa dextre et tenant de sa senestre une crosse contournée terrassant un dragon couché, tous d'or[37]
Devise
Lepidus vicus ac infernus vicinus (le village est joli, mais l'enfer est proche)
Collectif d’historiens, Le Patrimoine des Communes du Val-d'Oise - tome 2, Paris, Éditions Flohic, , 1054 p. (ISBN2-84234-056-6), « Wy-dit-Joli-Village », p. 611–617
Eugène Grave, « Wy-dit-Joli-Village : notice historique », Mémoires de la Société historique et archéologique de l'arrondissement de Pontoise et du Vexin, Ligugé (Vienne), Imprimerie E. Aubin, vol. 35, , p. 61-80 (ISSN1148-8107, lire en ligne)
Léon Plancouard, « Le Vexin souterrain : Découverte d'un cimetière mérovingien à wy-dit-Joli-Village », Commission des antiquités et des arts du département de Seine-et-Oise, Versailles, vol. 34, , p. 87-94 (ISSN1146-9994, lire en ligne)
Jacques Sirat, « Wy-dit-Joli-Village », Mémoires de la Société historique et archéologique de Pontoise, du Val d'Oise et du Vexin, Pontoise, vol. LXVIII, , p. 51-64 (ISSN1148-8107)
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↑Maxime Laffiac, « Le maire de Wy-dit-Joli-Village ne briguera pas de nouveau mandat : Georges Moisset, maire de Wy-dit-Joli-Village (Val-d'Oise) avait été élu à la tête de la commune en 2008 », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Réélu pour le mandat 2014-2020 : lgodart, « Wy-dit-Joli-Village : Georges Moisset réélu », La gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne).
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↑Maxime Laffiac, « Le musée de Wy-dit-Joli Village à l'honneur sur France 5 ce samedi : Le musée de l'Outil, situé à Wy-dit-Joli-Village, sera la vedette de l'émission Silence, ça pousse ! diffusée sur France 5, ce samedi 27 mars 2021 », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Maxime Laffiac, « Le musée de l'Outil de Wy-dit-Joli-Village rouvre ses portes ce samedi : À l’occasion de sa réouverture, le lieu situé à Wy-dit-Joli-Village (Val-d’Oise) accueille l’exposition Sculptures en liberté, jusqu’au 1er novembre 2020 », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Julien Ducouret, « Une exposition autour du verre au musée de l’Outil à Wy-dit-Joli-Village : Jusqu'au 10 octobre 2021, le musée de l'Outil de Wy-dit-Joli-Village, dans le Val-d'Oise, propose une exposition des œuvres de Michel et Tao Guével », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑Maxime Laffiac, « Le musée de l'Outil de Wy-dit-Joli-Village labellisé Jardin remarquable ! : Ce label a été remis au musée vendredi 7 juin. Le site s'était déjà vu décerner le label Écojardin, en 2016 », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).
↑R.D., « Une nouvelle vie pour l'ancienne gare de Wy-dit-Joli-Village : Situé à Wy-dit-Joli-Village (Val-d'Oise), le lieu a fait l'objet d'une réhabilitation. Le coût de l'opération s'élève à près de 400 000 euros », La Gazette du Val-d'Oise, (lire en ligne, consulté le ).