Yaksha perettii a été découvert en 2016 dans l'ambre de Birmanie[1], daté à environ 99 Ma (Cénomanien), mais identifié à tort comme un caméléon[2]. La confusion avec les caméléons était due à la présence d'un entoglossal, un élément de l'os hyoïde des caméléons, très allongé, qui joue un rôle essentiel dans la projection prédatrice de la langue.
Yaksha perettii a été décrit en 2020 à partir d'un crâne adulte complet, du squelette d'un juvénile (celui-là même qui avait été pris pour un caméléon) et d'un fragment de postcranium(en) adulte. Cette nouvelle espèce et ce nouveau genre se caractérisent par[3] :
des prémaxillaires robustes appariés avec un bossage dorsal, un large contrefort lingual latéral et des fosses suprapalatales verticales allongées ;
des os pariétaux bifurqués postérieurement délimitant les fenêtres crâniennes antérieurement et médialement ;
un os frontal triangulaire avec une longue protubérance internasale à large base, la longueur antéro-postérieure de l'os frontal étant égale à la longueur antéropostérieure maximale de l'os pariétal, des facettes préfrontales s'étendant de l'arrière à la mi-longueur médiane de l'os frontal, une crête médio-ventrale faiblement développée et des crêtes ventrolatérales qui se rejoignent au milieu de la ligne ventrale ;
des protubérances pariétales postorbitales de longueur moyenne, sculpturales dans leur moitié proximale ;
Le caractère le plus surprenant de Yaksha perettii est la protubérance entoglossale, engagée dans ce qui reste de la langue, et qui servait presque certainement à la projeter vers l'avant à l'instar des caméléons. Vu l'éloignement phylogénétique des Albanerpétontidés et des Caméléonidés, il ne peut s'agir que d'une convergence évolutive et non d'un caractère ancestral dont les caméléons auraient hérité[3].
Le crâne du juvénile est par ailleurs quatre fois plus petit que celui de l'adulte, ce qui indique sans doute un développement direct, sans passage par un état larvaire morphologiquement différent[3].
↑(en) Juan D. Daza, Edward L. Stanley, Philipp Wagner, Aaron M. Bauer et David A. Grimaldi, « Mid-Cretaceous amber fossils illuminate the past diversity of tropical lizards », Science Advances, vol. 2, no 3, , article no e1501080 (DOI10.1126/sciadv.1501080).
↑ ab et c(en) Juan D. Daza, Edward L. Stanley, Arnau Bolet, Aaron M. Bauer, J. Salvador Arias et al., « Enigmatic amphibians in mid-Cretaceous amber were chameleon-like ballistic feeders », Science, vol. 370, no 6517, , p. 687-691 (DOI10.1126/science.abb6005).