Yaroun est situé sur une colline à 750-900 mètres d'altitude[3], à la frontière israélo-libanaise ; il surplombe des villages israéliens.
Yaroun compte des musulmans chiites et les chrétiens catholiques. En 2009, la paroisse Saint-Georges de l'église melkite du village comptait 365 membres[4].
Ses principaux produits agricoles de Yaroun sont les olives, le blé et le tabac.
En 1596, le village est appelé يارون النصارى ( Yarun an-Nasara signifiant « Yarun des chrétiens »). Il est situé dans la nahiya (sous-district) ottomane de Tibnin sous le liwa' (district) de Safad ; sa population compte 39 foyers chrétiens et 11 célibataires chrétiens, 37 foyers musulmans et 20 célibataires musulmans[5].
Les villageois payaient des impôts sur des cultures, comme le blé, l'orge, les oliviers, les vignes, les arbres fruitiers, les chèvres et les ruches, en plus des « revenus occasionnels » ; le total s'élevait à 7 247 akçe[5].
En 1781, Jezzar Pacha lança une offensive contre les cheikhs ruraux de Jabal Amil(en) au Liban. Une bataille eut lieu à Yaroun en septembre 1781 entre les troupes ottomanes et celle du cheikh chiite Nasif al-Nassar(en) au cours de laquelle Nasif al-Nassar fut tué[6].
En 1881, le PEF Survey of Palestine(en), Enquête sur la Palestine du Palestine Exploration Fund, le décrit ainsi : « Un village en pierre, contenant environ 200 chiites et 200 chrétiens ; une chapelle chrétienne dans le village. Le village est situé au bord d'une plaine, avec des vignes et des terres arables ; à l'ouest s'élève un sommet basaltique appelé el Burj, parsemé de citernes, et qui serait le site d'un ancien château»[7].
L'Enquête sur la Palestine du Palestine Exploration Fund indique également avoir trouvé à Yaroun des vestiges d'une ancienne église, avec des inscriptions grecques[8].
Selon les statistiques de 1945, la population était comptée avec les villages de Saliha et de Maroun al-Ras ; le total était de 1 070 musulmans[9] avec 11 735 dunams de terre, selon une enquête officielle sur la terre et la population[10]. Sur les 11 35 dunams, 7 401 étaient alloués aux céréales, 422 dunams étaient irrigués ou utilisés pour les vergers, tandis que 58 dunams étaient des zones bâties (urbaines)[11].
Dans les années 1970, un petit groupe d'habitants de Yaroun, fuyant la guerre du Liban, s'est installé à Bell, en Californie. Ils ont fondé une communauté libano-américaine qui compte depuis environ 2 000 membres dans les années 2010[12].
En novembre 2023, l’église melkite de Yaroun[17] est partiellement détruite par un bombardement israélien[18].
En octobre 2024, Israël, au cours de son invasion du Liban fait piéger à l'explosif la mosquée Imam Ali Ibn Abi Talib puis provoque son explosion[19], événement largement diffusé sur des réseaux sociaux.
L'armée israélienne publie le 7 octobre 2024 des images du village en grande partie ravagé, filmées par un drone[20],[21].
En octobre 2024, Israël a le contrôle militaire du village, le Hezbollah tirant occasionnellement des roquettes et essayant de tendre des embuscades aux forces de l'armée israélienne dans le village[21].
Des images satellites et des vidéos montrent le 11 octobre 2024 que Yaroun a été en grande partie détruit par l'armée israélienne, de même que le village de Maroun al-Ras, situé lui aussi près de la frontière[22].
↑Nicholas Blanford, Warriors of God: Inside Hezbollah's Thirty-Year Struggle Against Israel, Random House Publishing Group, (ISBN9780679605164, lire en ligne)2011, pp. 12-13
↑« « C'est comme si nos souvenirs partaient en fumée » : le fatalisme des habitants des villages du Sud-Liban anéantis par Israël », L'Orient-Le Jour, 20 octobre 2024, lire en ligne
↑« Guerre au Liban : à l’est de Tyr, une église grecque-catholique détruite dans une frappe israélienne », La Croix, (ISSN0242-6056, lire en ligne, consulté le )