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Elle est reçue au baccalauréat et se prépare à étudier la philosophie quand éclate la Première Guerre mondiale. Évacuée en Savoie avec sa mère et ses sœurs, elle devient infirmière pour assister les blessés du front évacués vers l'intérieur. En 1918, le Renseignement militaire la remarque pour sa maîtrise de l'allemand et être originaire du Nord, ce Département qui est alors occupé par l'armée allemande. Elle accepte d'être formée dans le but de servir d'agent de renseignement en zone occupée. Cette formation secrète de plusieurs mois lui est dispensée par le 2e bureau de l'État-major des Armées (savoir collecter, rédiger, dissimuler et transmettre les renseignements et apprendre à vivre en autonomie dans la clandestinité) et par le service aéronautique des Armées (se familiariser au vol de nuit en altitude, se repérer en vol et se préparer au saut en parachute[3] ou à la dépose). Cependant, sa mission est annulée au dernier moment par l’armistice du 11 novembre 1918. Cette formation lui sera bénéfique vingt ans plus tard dans la Résistance.
En 1925, elle se marie avec Philippe Pagniez (parent éloigné), médecin et chercheur des Hôpitaux de Paris, qui sera élu membre de l'Académie des sciences pour la section de médecine le [4].
Dans l'entre-deux-guerres, elle séjourne régulièrement sur la côte bretonne à Plougonvelin et elle commence à écrire, avec Ouessant en 1935, puis Pêcheurs de goémon en 1939, romans qui se déroulent dans le Finistère.
La Seconde Guerre mondiale va marquer un tournant dans sa vie. Dès la déclaration de guerre, elle participe à la formation d'équipes de la Protection civile pour prévenir les attaques aux gaz. En juin 1940, elle reste à Paris et fait connaître sa disponibilité aux officiers du renseignement militaire qui s'apprêtent à évacuer la capitale. Elle entre en résistance avec son mari Philippe dès cette année-là. Elle crée un réseau entre le Nord, Paris et le Finistère, qui sera rattaché à l'Organisation civile et militaire (OCM-Centurie)[5] et en 1942 au SR-Kleber[6]. Arrêtée le , après presque quatre années d'activité (citée dans Georges-J. Ballyot, Un flic dans la tourmente : souvenirs 1937-1944, éd. Presses bretonnes, 1992), elle est internée à la prison de Fresnes et déportée depuis la gare de Pantin le 15 août 1944 (convoi I.264 dit « convoi des 57000 ») dans le même wagon de Suzanne Leclézio et d'Yvonne Ziegler au camp de concentration de Ravensbrück. Le 4 octobre 1944, elle s'évade pendant un transfert en train de Torgau vers Ravensbrück. Elle rejoint Berlin à pied sous les bombardements alliés. Elle se cache dans la ville en ruine pendant plus d'un mois, puis traverse l'Allemagne vers le sud pour tenter de rejoindre la Suisse. Elle est reprise in extremis sur le lac de Constance où elle est internée dans la prison de cette ville. Transférée à la prison de Schwäbisch Gmünd, elle est libérée quelque temps avant l'entrée des troupes américaines, le . À la fin de la guerre, elle reçoit le grade de sous-lieutenant et de hautes distinctions (chevalier de la Légion d’honneur, Croix de guerre et médaille de la Résistance, médaille de la Déportation…). Le général de Gaulle lui a rendu hommage en « une résistante de la première heure qui a organisé, de sa propre initiative, un réseau de renseignements ». Elle a écrit sur cette période dans trois livres successifs : Scènes de la vie du bagne, Évasion 44 et Ils ressusciteront d'entre les morts. Évasion 44, son ouvrage le plus connu qui est paru en 1949, a notamment reçu le Grand prix du roman de l'Académie française.
Après le décès de son mari en 1947, elle part comme correspondante de guerre en Indochine, puis en Algérie. Ses articles sont publiés dans Le Journal de Genève, la Revue des Deux Mondes et Les Études. Ses deux séjours à travers toute l'Indochine française en 1951 et 1952, sont rendus possibles grâce à l'appui direct du général Jean de Lattre de Tassigny, haut-commissaire en Indochine à cette époque. À l'issue de ces reportages à travers le Viêt Nam, le Laos et le Cambodge, paraît Français d'Indochine (1953) où elle dépeint les opérations militaires et une société coloniale qui vit son crépuscule. Elle va écrire d'autres ouvrages sur cette guerre lointaine et oubliée dans lesquels elle traite aussi bien des évènements liés à ce conflit, que des pays et des habitants de la péninsule indochinoise. Dans Naissance d'une nation : choses vues au Vietnam (1954), elle appelle à un Viêt Nam souverain allié à la France et débarrassé du communisme. Mais la défaite de Ðiện Biên Phủ en , annonce la fin de la présence française en Indochine et en Asie du Sud-Est. Elle connaît cette défaite de près au cours de son troisième séjour en indochine entre mars et mai 1954 ; l'Armée de l'air l'autorise exceptionnellement à embarquer à bord d'un bombardier en mission sur Dien Bien Phu et à bord des DC3 Dakota en missions sur le Laos[7],[8].
Elle accomplira dans cette même décennie, une série de reportages dans le Sahara en suivant la même ligne éditoriale.
Elle se retire ensuite à Plougonvelin en Bretagne, à proximité de l’île d’Ouessant, pour, dit-elle « goûter la solitude et la vérité de la mer ». Elle reviendra à Cauroir, sa ville natale, le pour inaugurer une rue qui porte son nom.