Les Zwiefachen (prononcé en allemand : [ˈtsviːfaxɐn]) constituent une famille de danses de couple traditionnelles du sud de l'Allemagne. Elles sont caractérisées par une alternance irrégulière de pas de valse et de pas de dreher (de). C'est une danse fluide où les danseurs tournent sur place, en toupie avec des variations de vitesse.
Apparues en Basse-Bavière ou Bohême (suivant les sources), elles sont également dansées en Bohême et Moravie (Kuhländchen), Franconie (et la frontière vers la Thuringe), Haut-Palatinat, Autriche, Forêt-Noire, Alsace et Palatinat, et de la Souabe. Actuellement, c'est surtout en Basse-Bavière, Franconie et Haut-Palatinat que l'on trouvera des bals de zwiefache.
Des musiques pouvant être dansées en Zwiefache ont été écrites dès le XVIe siècle, mais l'air de la Nagelschmied (1740) constitue la première documentation de zwiefache dansée. Ces origines sont encore incertaines à savoir si la danse est venue en Allemagne via les immigrants de Bohême, ou en Bohême - où elle est appelée 'Bavorak' c'est-à-dire 'bavaroise' - via des colons allemands. Ce qui est certain c'est que la fertilisation croisée a eu lieu[1]. La période de plus grande popularité a probablement eu lieu avant le XIXe siècle.
Le premier usage documenté du mot Zwiefach date de 1780. Le mot «Zwiefacher» découle du préfixe «zwie-» qui implique la dualité: une entité avec deux aspects, par opposition à «zwei'- tswi- (deux), ce qui signifie deux entités distinctes qui se ressemblent. 'Deux manières' évoque les deux pas (valse et dreher) composant la danse mais serait plus probablement lié à la position enlacée - autrefois immorale - du couple de danseurs[1].
Il est possible de voir le mot écrit comme 'Zwiefacher', 'Zwiefache' ou 'Zwiefachen'. Cela est dû aux terminaisons Allemandes déterminées par le contexte grammatical.
Suivant les zones géographiques elles peuvent porter d'autre dénominations 'Heuberger' dans la Forêt Noire, Bayrischer, 'Schweinauer, Schleifer, Übern Fuaß, Mischlich, Grad und Ungrad...
Le couple tourne rapidement, en position resserrée - le cavalier ayant les mains dans le dos de sa partenaire et la cavalière les mains sur les épaules de son partenaire - sans déplacement et sur un espace réduit. Les nombreuses structures possibles sont constituées de pas de valses (sur 3 temps) et de dreher (sur deux temps). Les pas de dreher sont des pas marchés permettant d'accélérer la rotation.
Il semble qu’en Bavière on danse plutôt sur place tandis qu’au Palatinat ou en Autriche on avance beaucoup plus en dansant. Sur l’extérieur de la piste on trouve les bons danseurs, à l’intérieur les débutants. Dès qu’ils veulent avancer, tous les danseurs circulent en sens inverse des aiguilles d’une montre.
Il existe des notations de structure où les valses sont représentées par les lettres 'W' pour waltz et "D" pour dreher:
Exemple pour l'air du Schaufelstiel:
|: W W D D W W D D :| |: D D D D D D D D :|
Des paroles permettent d'assimiler la structure musicale et chorégraphique.
Exemple pour l'air du Schaufelstiel:
|: Schaufelstiel, Schaufelstiel, brich net, brich net, Schaufelstiel, Schaufelstiel, brich net, o! :|
|: brich net, brich net, brich net, brich net, brich net, brich net, brich net, o! :|
On peut trouver des paroles différentes associées à de même musiques, ce qui crée parfois des ambiguïtés quant au noms des thèmes musicaux.
Notation: |: S S W W :| |: D D D D W W D D D D W W :|
Notation: |: D D D W W :| elle peut donc être pensé en 12/4 (2/4 +2/4 + 2/4 + 3/4 +3/4).