Réalisation | Joachim Lafosse |
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Scénario |
Thomas Bidegain Joachim Lafosse Matthieu Reynaert |
Acteurs principaux | |
Sociétés de production | Jacques-Henri Bronckart |
Pays de production | Belgique |
Genre | Drame |
Durée | 111 minutes |
Sortie | 2012 |
Pour plus de détails, voir Fiche technique et Distribution.
À perdre la raison est un film belge réalisé par Joachim Lafosse sorti en 2012.
Le film est librement inspiré de l'affaire Geneviève Lhermitte, du nom de cette mère de famille nivelloise ayant assassiné ses cinq enfants en .
Projeté au Festival de Cannes 2012, le film vaut à Émilie Dequenne le prix d'interprétation féminine dans la catégorie Un certain regard[1].
Murielle et Mounir, un couple heureux, va se marier et avoir des enfants sous le toit du bienveillant Docteur Pinget. Petit à petit, les relations deviennent complexes, étouffent le couple et la famille, qui ne se doutent pas de la fin tragique vers laquelle ils tendent.
Le , dans la ville belge de Nivelles (province du Brabant wallon), une mère de famille de 42 ans, Geneviève Lhermitte, égorge ses cinq enfants âgés de 3 à 14 ans, Yasmine, Nora, Myriam, Mina et Medhi[3]. Il est précisé dans le générique de fin : « Cette œuvre de fiction n'a pas pour objet de relater avec exactitude le fait divers dont elle est librement inspirée. ». Geneviève Lhermitte a demandé à être euthanasiée et a elle l'a été le 28 février 2023.
Le film a été tourné en Belgique, au Luxembourg et au Maroc[4].
Le réalisateur indique : « J'utilise la musique chaque fois qu'il se produit une transgression. Scarlatti souligne ce lien. La musique baroque est parfaite car elle nous embarque au-delà de la psychologie. »[5],[6].
Les membres de l'Union de la critique de cinéma (UCC) considèrent le film comme une « expression majeure de ce que la subjectivité d’un cinéaste peut et doit apporter à un sujet de société, en osant faire d’un fait divers une fiction, et en donnant à Émilie Dequenne un personnage qu’elle interprète de façon prodigieuse »[7].
Bien qu'il n'ait pas vu le film, Bouchaïb Moqadem, le père des enfants de Geneviève Lhermitte, l'a critiqué en le décrivant comme « insulte à la mémoire de mes enfants ». Il a ajouté : « j'ai le droit à l'oubli. Cet assassinat et ce massacre gratuit sont inexplicables. Comment peut-on alors l'expliquer avec un artiste ? »[8].
Le Dr Schaar qui a inspiré le personnage joué par Niels Arestrup s'est également indigné par rapport au film, « c'est faire du fric sur cinq cadavres d'enfants »[8]. Il estime que Joachim Lafosse « a fait preuve d'un manque d’empathie vis-à-vis des enfants morts et se fout complètement des protagonistes vivants »[9]. En , les deux intéressés s'étaient déjà vivement opposés à la réalisation du projet[10] et avaient par la suite réclamé un droit de regard sur l'œuvre qui leur a été refusé[9],[11].