L'Église catholique en Pologne (en polonais : « Kościół katolicki w Polsce ») désigne l'organisme institutionnel et sa communauté locale ayant pour religion le catholicisme en Pologne.
L'Église catholique de Pologne est organisée en 14 provinces ecclésiastiques, qui, comme toujours dans l'Église catholique romaine, ne sont pas soumises à une juridiction nationale mais sont soumises à la juridiction universelle du pape, évêque de Rome, au sein de l'« Église universelle[1] ».
Les 14 provinces comprennent 41 diocèses (14 archidiocèses métropolitains et 27 diocèses) qui rassemblent toutes les paroisses situées en Pologne[2].
En communion avec le Saint-Siège, les cardinaux, archevêques et évêques des diocèses de Pologne sont membres d'une instance de concertation, la conférence épiscopale polonaise. L'évêque de Gniezno est le primat de Pologne.
Depuis 1918, la Pologne n'a plus de religions d'État ni officielles. L'Église catholique est autorisée par l'article 53 de la Constitution de la Pologne de 1997 qui garantit la liberté de culte : « toute personne a droit à la liberté de religion », mais sa manifestation peut être restreinte pour la « sécurité et l'ordre public »[3],[4]. Pour bénéficier d'avantages fiscaux (entre autres), n'importe quelle religion peut se faire enregistrer sans aucune condition.
L'Église catholique est la communauté religieuse comptant le plus de fidèles en Pologne et elle a une grande influence culturelle, sociale et politique dans la mesure où elle est, dans ce pays, une composante de l'identité nationale[5]. Un de ses plus grands sanctuaires mariaux est celui de Jasna Góra à Częstochowa.
Jusqu'à la Seconde Guerre mondiale (1939-1945), plusieurs religions étaient fortement représentées en Pologne : les minorités substantielles juive, protestante et orthodoxe et catholiques d'origine ukrainienne (gréco-catholiques) et allemande ont coexisté durant plusieurs siècles avec la majorité catholique-romaine. En raison de la Shoah ayant ravagée la communauté juive du pays et de l’expulsion et la fuite des populations allemandes et ukrainiennes en 1945, la Pologne est devenue presque exclusivement catholique.
En 2011, 87,0 % de la population était catholique, contre 4% d'agnostiques, 1,3 % de orthodoxe, 0,7 % de protestants[6].
La pratique religieuse est en perte de vitesse. En 2020, les Polonais n’étaient plus que 37 % à se rendre à la messe selon l’institut statistique de l’Église catholique, contre 50 % en 1980[7].
En 2019, un documentaire dévoile, selon le journal Le Monde, que l’Église catholique romaine serait, peut-être en raison du célibat des prêtres, particulièrement sujette à la pédophilie dont le caractère serait « systémique en Pologne, vue l’impunité des agresseurs et la complicité des hiérarques »[8].
L’image de l’Église polonaise s'est dégradée ces dernières années en raison de la récurrence des affaires de pédophilie, de sa proximité avec le gouvernement, et des attaques contre le droit à l'avortement et des personnes homosexuelles. Selon un sondage réalisé en 2020, seuls 9 % des jeunes polonais déclarent avoir une image positive de l’Église et la confiance en l’institution a chuté de 18 % depuis 2016 parmi la population[9],[10].