L'Église catholique en Tunisie est formée d'une seule circonscription ecclésiastique qui n'est pas soumise à une juridiction nationale au sein d'une Église nationale mais est soumise à la juridiction universelle du pape, évêque de Rome, au sein de l'« Église universelle[1] ».
Préambule : « Exprimant l'attachement aux enseignements de l'islam (...) notre identité arabo-musulmane. Afin de consolider notre appartenance à la Ummahislamique (...) œuvrant à soutenir l'Union maghrébine (...) entre les peuples musulmans »
Art. 1 : « La Tunisie est un État libre, l'islam est sa religion »
Art. 2 : « La Tunisie est un État à caractère civil »
Art. 6 : « L'État est le gardien de la religion. Il garantit la liberté de croyance et de conscience et le libre exercice des cultes; il est le garant de la neutralité des lieux de culte par rapport à toute instrumentalisation partisane. L'État s'engage à diffuser les valeurs de modération et de tolérance, à protéger le sacré et à interdire d'y porter atteinte. Il s'engage à interdire les campagnes d'accusation d'apostasie [Takfir] et l'incitation à la haine et à la violence. Il s'engage également à s'y opposer »
Art. 74 : « La candidature à la présidence de la République est un droit pour tout électeur musulman ».
La Constitution de 2014 maintient la religion islamique comme la religion d'État mais après d’âpres débats, elle ne fait pas référence au droit islamique, la charia[5],[6] qui veille au respect des hadiths[7] (propos attribués à Mahomet et rapportés par divers témoins) interdisant l'apostasie sous peine de mort[8].
Si la charia n’est pas mentionnée comme une source de droit, elle est néanmoins en partie incorporée aux lois réglementant le statut personnel (mariage et succession), car selon Fadhel Achour, secrétaire général de l’Union des imams, la laïcité en Tunisie est impossible parce que la Tunisie est historiquement « une nation musulmane »[13],[14].
En Tunisie, les deux mariages existent, religieux et civil. L'interdiction à une Tunisienne musulmane d'épouser un catholique (Tunisien ou non) est prescrite par le Coran :
Depuis 1969, le CSP (Code du statut personnel) à propos du mariage entre une musulmane et un non-musulman a été interprété par les tribunaux comme une reconnaissance de l'interdiction donnée par le droit musulman en la matière[17]. Ce raisonnement a été approuvé le par une circulaire du ministère de la Justice qui, afin « d'éloigner les côtés négatifs de l'Occident »[18], a fait interdire les mariages entre musulmanes et non-musulmans[19] et a jugé nul les mariages mixtes où le conjoint ne s'est pas converti à l'islam[20] et où une attestation de conversion n'est pas fournie[18].
Pour qu'un mariage civil soit retranscrit et reconnu en Tunisie, toute Tunisienne musulmane épousant un catholique (ou autre non-musulman) devaient fournir le certificat de conversion à l'islam de leur mari. Mais même si depuis le 13 septembre 2017, une loi a aboli la circulaire, les huissiers-notaires refusent de marier sans certificat[21],[22].
En matière successorale, avant 2017, les tribunaux refusaient tout droit à l'héritage aux personnes non-musulmanes mariés à l'étranger à une personne musulmane[20]. Si l'héritière est musulmane, elle hérite de la moitié de ce qui revient à un homme[23] :
Il existe également une nonciature apostolique (représentation diplomatique du pape au niveau des ambassades d'État) en Tunisie, qui cependant dépend de la nonciature apostolique de l'Algérie voisine (à Alger).
Toutes les anciennes juridictions disparues sont les précurseurs des sièges actuels (territorial (résidentiel) ou, pour la plupart, titulaires)[26].
En Tunisie, les catholiques ne disposent que d'un seul diocèse - l'archidiocèse de Tunis. En conséquence, la seule cathédrale catholique est celle de Saint-Vincent de Paul à Tunis.
L'archidiocèse de Tunis gère 12 églises, 9 écoles, plusieurs bibliothèques et 2 dispensaires[27]. En plus de célébrer des offices religieux, l’Église catholique a ouvert un monastère, organisé des activités culturelles et organisé des œuvres de bienfaisance dans l’ensemble du pays[27]. À l'occasion, des groupes religieux catholiques organisent des offices dans des résidences privées ou dans d'autres lieux[27].
La Tunisie compte environ 20 000 catholiques dans ce pays à dominance islamique. Les catholiques constituent la majorité (environ 20 000 sur 25 000) des chrétiens du pays[27]. Cependant, seulement environ 500 de ces catholiques pratiquent régulièrement[27].
Le pape Jean-Paul II s'est rendu en Tunisie le 15 avril 1996 pour apporter son soutien à l'Église et a appelé à un dialogue pacifique entre musulmans et chrétiens en Afrique du Nord[28],[29].
↑« La Tunisie tourne le dos à la charia », lemonde.fr, (lire en ligne, consulté le )
↑« Le sang d'un musulman peut être versé pour celui qui s'éloigne de l'islam et quitte les musulmans », Sahîh Bukhari, vol. 9, livre 83, numéro 17, rapporté par Abdullah ou encore « Celui qui change de religion, tuez-le », Sahîh Bukhari, vol. 9, livre 84, numéro 57, rapporté par A'krama Mouli Ibn Abbas