Émile Bergerat, né le à Paris 6e et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un poète et dramaturge français.
Considéré à son époque comme un « excellent chroniqueur » à l’esprit « verveux et paradoxal[1] », il utilisa aussi les pseudonymes de « l’Homme masqué », d'« Ariel » et de « Caliban[2] ».
Durant les événements de la Commune de Paris, Émile Bergerat est en amitié avec le peintre Auguste-Émile Pinchart ; il rapporte dans ses souvenirs que l'artiste, durant cette période, était devenu un boucher occasionnel rue des Saints-Pères, assurant à ses camarades de quoi survivre durant le siège de la capitale[3]
Chroniqueur au Voltaire et au Figaro, membre de l'Académie Goncourt, il épouse, le , la fille cadette de Théophile Gautier, union dont naitront deux enfants, Théo Bergerat, qui deviendra réalisateur et chroniqueur radiophonique[4], et une fille, Herminie. Dans une lettre de de Théophile Gautier à Carlotta Grisi, celui-ci présente son futur gendre comme un
« jeune poète qui a fait Les Cuirassiers de Reichshoffen, une pièce de vers sur la bataille, dont le succès a été immense pendant le siège et qu'on a répétée ensuite dans toute la France ; non seulement, il est poète, mais il écrit très bien en prose et a le travail certain et régulier. C'est en outre mon plus fervent admirateur et nous travaillons côte à côte, dans le même journal, au Bien Public[5]. »
Dans le 16e arrondissement de Paris, l'avenue Émile-Bergerat lui rend hommage. Une bibliothèque de Neuilly-sur-Seine, située en face de l'immeuble où habitait Émile Bergerat, porte aussi son nom. Son nom a également été donné à Saint-Lunaire, cité balnéaire d'Ille et Vilaine où il séjourna l'été pendant 30 ans ; il s'y était fait construire une résidence (« Caliban ») dans le style des villégiatures propres à Charles Garnier. Il y reçut, avec sa femme Estelle, de nombreuses personnalité du monde des lettres : Jules Verne et son fils Michel, Georges Feydeau, la comédienne des VariétésÈve Lavallière, Robert de Flers et Caillavet, Rosemonde Gérard, les Richepin, Raoul Ponchon, sa belle-sœur Judith Gautier[6].
Les Cuirassiers de Reichshoffen, Alphonse Lemerre, 1871.
A. Chateaudun, Lemerre, 1871.
Poèmes de la guerre 1870-1871, 1871.
Les Provinciales, 1871.
Enguerrande, poème dramatique, 1884.
Bébé et Cie, 1884.
Le Viol, Ollendorff, 1885.
Vie et aventures du sieur Caliban. 1884-85, 1886.
Le Livre de Caliban, Lemerre, 1887.
Le Petit Moreau, roman, 1887.
Figarismes de Caliban, Lemerre, 1888.
L'Amour en République, étude sociologique, 1870-1889, 1889.
Le Rire de Caliban, Charpentier, 1890.
La Chasse au mouflon, ou Petit Voyage philosophique en Corse, Delagrave, 1891.
L'Espagnole, Conquet, 1891.
Les Chroniques de l'homme masqué, 1892.
Les Soirées de Calibangrève, 1892.
Le Salon de 1892 : Champs-Élysées, 1892.
Le maître d'école : La Petite Revue, 1892.
Le Faublas malgré lui, 1893.
Les Drames de l'honneur. Le Chèque, roman, 1893.
Les Drames de l'honneur. La Vierge, roman, 1894)
Le Cruel Vatenguerre, mémoires d'un grand homme, recueillis, orthographiés et mis en un beau désordre par Caliban. Çi est le premier livre, intitulé la Bataille du Gravase, 1898.
↑Saint-Patrice (baron Harden-Hickey, dit), Nos écrivains Paris, éditions Georges Hurtrèl, 1887, p. 39.
↑Émile Bergerat, Souvenirs d'un enfant de Paris : les années de bohème, Paris, Charpentier ; E. Fasquelle, , 429 p., 4 vol. ; in-12 (OCLC2843586, lire en ligne sur Gallica), p. 260-2.
Maurice Hamel, « Émile Bergerat », notice nécrologique dans Floréal : l'hebdomadaire illustré du monde du travail, 4e année, n° 44 du 3 novembre 1923, pp. 690-691 (lire en ligne)