Né le à Baden-Baden (Allemagne de l'Ouest)[1], d'un père représentant dans la parfumerie qui occupera par la suite d'importantes fonctions chez Dior et Nina Ricci et d'une mère professeure, Éric Naulleau déclare appartenir à une « classe moyenne issue d'une lignée de paysans et de militaires[2] ».
Il fait par la suite un séjour en Bulgarie comme coopérant en tant que professeur de français, au milieu des années 1980. Il y rencontre une lycéenne (encore mineure lors de leur rencontre[5]), Veronika Nentcheva. Leur relation commence des années plus tard, lorsqu'elle s'installe en France[6].
De retour en France, après avoir été un temps l'assistant parlementaire de Louis Perrein[7], sénateur socialiste du Val-d'Oise, il crée en 1993 une association destinée à l'édition, L'Esprit des Péninsules. Alors qu'il cherchait un nom pour cette association, Naulleau se souviendra d'une réflexion du romancier Yordan Raditchkov qui lui avait dit : « Ce qui nous unit aux Scandinaves, nous, les Balkaniques, c'est peut-être l'esprit des péninsules »[8].
L'Esprit des Péninsules devient, en 1998, grâce au financement de l'écrivain et musicien espagnol Rodrigo de Zayas, une SARL dont Éric Naulleau assure la gestion[8]. En 2003, il dépose la marque à son nom, sans en informer son associé, ce qui lui vaut d'être condamné pour manœuvre frauduleuse, le jeudi , par la cour d'appel de Paris[9].
En 2011, il postule au fauteuil no 30 de l'Académie française[10] (il évoquera par la suite un canular)[11]. La même année, il est critique littéraire pour le magazine Paris Match[12].
En 2013, Éric Naulleau coécrit avec l'essayiste Alain Soral le livre Dialogues désaccordés sur le thème : « pourquoi vote-t-on Front national ? ». Par décision de justice, le livre est retiré de la vente en 2016[13], la cour d’appel de Paris ayant en effet condamné Éric Naulleau à retirer le livre de la vente, et à verser 17 000 € à Pierre Bergé : ce dernier avait intenté un procès pour les propos tenus à son encontre du dit ouvrage. Selon la plainte, Naulleau se serait rendu coupable de diffamation en évoquant l’orientation sexuelle de Pierre Bergé. L’essayiste avait en effet évoqué tout à la fois l’homosexualité et la pédophilie, le tout associant le nom de l’homme d’affaires[13].
À partir de , il tient une chronique culturelle, « J'ai le dernier mot », dans le magazine VSD[14].
À partir de la rentrée de , Éric Naulleau remplace Pierre Lescure à la tête de Ça balance à Paris, émission qui l'avait révélé au grand public en tant que chroniqueur quelques années auparavant[17].
À partir de , il anime, en duo avec Éric Zemmour, Zemmour et Naulleau, un talk show hebdomadaire en seconde, puis en première partie de soirée sur Paris Première, rediffusé sur M6[18], les "deux Eric" retrouvent ensuite leurs rôles de polémiste, l'émission est alors animée par Valérie Brochard puis par Anaïs Bouton. De plus, il rejoint Stéphane Bern sur RTL[19] dans l'émission À la bonne heure où il tient une chronique littéraire : « Pitié pour les arbres ».
À partir du , il présente l'émission De quoi j'me mêle sur C8. D'abord programmée en troisième partie de soirée en direct le jeudi soir à 23 h 30, elle sera finalement diffusée en différé le samedi à 23 h[22]. Entouré par trois chroniqueurs, Éric Naulleau sera désormais en concurrence avec On n'est pas couché, un autre talk-show qu'il connaît bien[23],[24]. Début novembre, le polémiste Yann Moix rejoint la distribution du talk-show[25],[26].
Après le recrutement d'Éric Naulleau par C8, et sa présence au premier rang des meetings de campagne d'Éric Zemmour pour l'élection présidentielle française de 2022, qu'il justifie par son amitié et non comme un soutien politique, il fait l'objet de plusieurs critiques dont celle de Daniel Schneidermann[27].
Il participe en 2024 au cycle d'extrême droite le « Printemps de la liberté d'expression », à Perpignan[28].
Eric Naulleau est marié à Veronika Nentcheva, traductrice, rencontrée en 1988 dans un lycée de Sofia (Bulgarie), alors qu'il enseignait le français. Il y rencontra pour la première fois sa future femme, alors que cette dernière est élève et mineure[5].
Comme écrit Le Figaro littéraire : « À ceux qui vantent les gloires consacrées, [Éric Naulleau] oppose son goût de l'irrévérence pour démasquer ces auteurs à la mode qui aimeraient faire passer leurs textes pour de la grande littérature[30]. » Dès lors, ses « cibles » sont des écrivains médiatiques dont Éric Naulleau dénonce « le réseau » et la connivence avec les critiques littéraires : Frédéric Beigbeder, Bernard-Henri Lévy, ou Patrick Besson et Philippe Sollers dont il souligne les traits d'écrivains moyens[31] et leur influence au sein du milieu littéraire[32].
La valeur littéraire des ouvrages de Naulleau est remise en question, notamment par Christophe Conte, journaliste aux Inrockuptibles, pour qui « (les) qualités d’écrivain (de Naulleau), hormis à travers les compliments qu'(il) ne manque jamais une occasion de (s)’administrer » sont sujettes à caution[33].
Enfin, indépendamment des polémiques créées lors de l'émission On n’est pas couché, les méthodes de Naulleau en tant que journaliste sont également critiquées par Mathias Reymond du site en ligne Acrimed qui lui reproche son « machisme » lors d'une émission avec la journaliste Erika Moulet[34].
Le Cœur dans la boite en carton, de Svetoslav Minkov et Konstantin Konstantinov, traduction du bulgare en collaboration avec Krassimir Kavaldjiev, L'Esprit des Péninsules, coll. « Balkaniques », 1998 (ISBN2-91043546-6)
La Prose géorgienne des origines à nous jours, choix présentation et traduction collective, L'Esprit des péninsules/UNESCO, 1998 (ISBN2-91043535-0)
L'Épopée du livre sacré, d'Anton Dontchev, traduction du bulgare en collaboration avec Veronika Nentcheva, Actes Sud/L'Esprit des péninsules, 1999 (ISBN2-74272327-7)
Le Pentateuque ou les cinq livres d'Isaac, d'Angel Wagenstein, traduction du bulgare en collaboration avec Veronika Nentcheva, L'Esprit des péninsules, coll. « Balkaniques », 2000 (ISBN2-91043590-3)
Abraham le poivrot, d'Angel Wagenstein, traduction du bulgare en collaboration avec Veronika Nentcheva, L'Esprit des Péninsules, coll. « Balkaniques », 2002 (ISBN2-84636032-4)
À la cantine, de Ike Eze-Anyika, traduction de l'anglais en collaboration avec Rodrigo de Zayas, L'Esprit des Péninsules, coll. « L'Europe est un », 2002 (ISBN2-84636022-7)
Quelque part dans les Balkans II, de Sevda Sevan, traduction du bulgare en collaboration avec Marie Vrinat, L'Esprit des Péninsules, coll. « Balkaniques », 2002 (ISBN2-84636021-9)
↑« Cher Éric Naulleau » », Christophe Conte, sur le site des Inrocks désigne ainsi un des ouvrages de Naulleau : « Ce livre – c’est un grand mot, disons un ensemble de pages collées sur un morceau de carton, avec des lettres imprimées dessus, comme tu l’auras si souvent sulfaté à tes victimes du samedi soir »