En 1982, l'équipe est formée de jeunes coureurs, dont le leader n'était alors qu'en devenir. Le jeune Franco Chioccioli terminait le « Giro »[1] à la 25e place. En 1983, elle intégrait dans ses rangs Marino Lejarreta, coureur espagnol de premier plan. En 1985, l'équipe managée par Primo Franchini restait globalement semblable quant à son effectif, mais Alfa Lum n'était que sponsor secondaire[2]. Fin 1985 Marino Lejarreta quittait l'équipe, qui se recentrait autour de Chioccioli, de retour et dont l'étoile avait sérieusement augmenté d'éclat. Pourtant en 1987, un nouveau chambardement intervenait[3], et place était faite à deux jeunes coureurs professionnels, Maurizio Fondriest et Jiří Škoda. Alfa Lum, marque d'un constructeur de portes et fenêtres, redevenait plus apparant en 1988, servi par un titre de champion du monde conquis par Maurizio Fondriest. Domiciliée alors en République de Saint-Marin, elle renouvelait complètement son effectif en 1989 et devenait, de fait, la première équipe professionnelle du cyclisme soviétique. L'équipe Alfa Lum tenait ce rôle durant deux années puis disparaissait à la fin de la saison cycliste 1990.
Le point commun de ces différentes expériences est le directeur sportif Primo Franchini. Originaire de Faenza (province de Ravenne), né en 1941, Primo Franchini avait été coureur cycliste professionnel de 1967 à 1970. Son palmarès professionnel ne compte aucune victoire, seulement deux participations au Giro[4],[5]. En 1989 et 1990, deux soviétiques sont à ses côtés : Nikolai Morozov, directeur technique-adjoint et Vladimir Brande[6]. Au-delà de la direction sportive des coureurs, le rôle de Primo Franchini semble aussi d'importance dans la recherche de partenaires financiers afin de maintenir son équipe.
en 1983 et 1984, Alfa Lum est associée aux cycles Olmo.
en 1985, le nom Alfa Lum ne figure pas dans l'intitulé officiel de l'équipe Alpilatte - Olmo - Cierre. Mais les maillots de l'équipe portent deux écussons Alfa Lum, en poitrine et sur une manche.
en 1986 et 1987, ce sont ces mêmes écussons qui apparaissent sur les maillots d'une équipe nommée Ecoflam - Jollyscarpe - BFB Bruciatori - Alfa Lum, la première année, puis Ecoflam - BFB Bruciatori - Mareco - Alfa Lum. D'autres sponsors apparaissent sur le maillot: Pinarello, en particulier.
en 1988, l'équipe porte le nom de Alfa Lum-Legnano-Ecoflam, Legnano étant une marque historique de cycles.
en 1989 et 1990, l'équipe est associée au constructeur de cycles Colnago, même si cela ne figure pas dans l'appellation officielle. L'équipe se nomme simplement Alfa Lum[8].
En Italie, l'équipe Alfa Lum-Olmo est domiciliée à Bologne en 1983. En 1984, la direction sportive reste à Bologne, le siège du groupe sportif est à Saint-Marin. Mais l'équipe est italienne[9]
L'équipe Alfa Lum-Legnano, en 1988 est domiciliée à Bologne.
À Saint-Marin, en 1989 et 1990. L'équipe Alfa Lum s'affilie à la Fédération cycliste de la république.
Il est à noter que Primo Franchini[10] dirige de 1985 à 1987 des équipes qui ont cette même particularité, le sportif à Bologne, le siège social à Saint-Marin. En 1985, c'est l'équipe Alpilatte-Olmo-Cierre. En 1986 il dirige l'équipe Ecoflam-Jolly-Calzature-BFB. L'année suivante, en 1987, il dirige la même équipe, formée autour du champion Maurizio Fondriest, sous le nom de Ecoflam-Bruciatori, cycles Pinarello, dont le domicile est à Bologne et le siège social, Centro sportivo Serravalle, via Acquasalata, San Marino. Or c'est exactement la même adresse que celle de l'équipe Alfa Lum en 1989 et 1990[11].
Tous les coureurs sont soviétiques[12]. Ce n'est qu'en 1992, soit une année après la dissolution de l'équipe, que les coureurs soviétiques n'ont plus cette supra-nationalité et prennent la nationalité des républiques fédérées au sein de l'ex-URSS[13]. Tous les coureurs accèdent pour la première fois à la catégorie de cycliste professionnel.
Classement officiel FICP, de la Coupe du monde, au : l'équipe Alfa Lum est à la 26e place (sur 52 équipes classées) avec un total de 610 points (la première équipe, PDM Ultima, totalise 2164,63 points)[14]
En Coupe du monde, dont le règlement avait été modifié par rapport à la première édition de 1989, l'équipe Alfa Lum, n'obtenait aucun point et ne figurait pas parmi les 25 équipes classées[15].
Au Tour de France, l'équipe fut la 22e équipe engagée. Dimitri Konyshev remportait la 17e étape, disputée entre Lourdes et Pau. Il terminait 2e du classement des jeunes. Et ce fut tout. Lors de l'étape contre la montre par équipes (44,500 km au Futuroscope de Poitiers), l'équipe Alfa Lum terminait 21e sur 22... Djamolidine Abdoujaparov terminait mieux le Tour qu'il ne l'avait commencé: 7e à Bordeaux (18e étape), il se classait 4e de l'ultime étape aux Champs-Élysées (vainqueur, Johan Museeuw). Sur les 9 coureurs au départ du Tour, 3 abandonnaient: Sergei Uslamin, ab. 11e étape; Ivan Ivanov non partant et Assiat Saitov ab. lors de la 15e étape.
↑En 1982, Bernard Hinault l'emportait largement dans un duel annoncé avec Francesco Moser. Le second était le suédois Prim et Silvano Contini, leader éphémère, finissait premier italien, à la troisième place
↑Consultation du site Mémoire du cyclisme. L'examen des maillots des équipes, fort bien présentés sur ce site, permet de recenser les sponsors secondaires qui ne figurent pas dans l'intitulé de l'équipe.
↑ Malgré ou en raison de la 6e place au Giro 1986 de Franco Chioccioli
↑Tutto il ciclismo. annuario storico del ciclismo italiano, 1945 / 1993, Faenza, 1994. Primo Franchini terminait le Tour d'Italie en 65e place (1969) et 94e place (1970)
↑Présentation des équipes en début de chaque saison dans le guide de L'Équipe-Vélo pour 1982, dans le Miroir du cyclisme pour les autres années.
↑Le site www.cyclingarchives.com fournit les dates de naissances des coureurs. Pour la nationalité, en 1989, voir la note suivante; Voir également Miroir du cyclisme, n° 415-février 1989. Quelques noms diffèrent
↑C'est pour simplifier, mais à tort, que les sites de données cyclistes répertorient les coureurs de l'équipe sous leur nationalité future
↑Miroir du cyclisme, n° 429, mars 1990. La couverture de ce numéro consiste en un montage photo: Mikhail Gorbatchev, avec un maillot CCCP, assis sur un vélo, fait face au lecteur, sous le titre " la perestroïka est dans le peloton". L'article est développé en pages intérieures par Jacques Augendre, un entretien du directeur sportif de l'équipe Panasonic Peter Post, employeur de Viatcheslav Ekimov et de Olaf Ludwig. Ce dernier, interviewé par le journaliste Henri Quiqueré, constate : "on nous prend pour des bêtes curieuses".