Abdelkébir Khatibi est né à El Jadida, une ville marocaine au sud de Casablanca, le [2] et il est décédé le à Rabat à l'âge de 71 ans[3]. Il a grandi dans un quartier d'El Jadida proche de la mer. Enfance qu'il célébrera plus tard en construisant son récit Amour bilingue comme une métaphore océanique. Après le décès de son père, théologien et négociant, il intègre en 1950 le collège Sidi-Mohammed de Marrakech puis le lycée Lyautey de Casablanca où il passe le baccalauréat en 1957. En 1959, il entame des études de sociologie et de philosophie à la Sorbonne à Paris [4].
Il écrit ses premiers poèmes à douze ans, en arabe, ensuite en français qui demeurera sa langue d'écriture. Après une année propédeutique au lycée Lyautey de Casablanca, il entreprend des études supérieures en sociologie à la Sorbonne et soutient sa thèse en 1965, la première thèse sur le roman maghrébin, publiée en 1968.
De retour au Maroc, il mène une intense activité : chercheur, écrivain, enseignant, intellectuel engagé dans la politique, le Syndicat de l'enseignement supérieur dont il est un des fondateurs. Il fait paraître en 1971 son premier roman, La Mémoire tatouée, récit autobiographique qui inaugure une série de livres et d'études dans trois domaines: la littérature proprement dite, la recherche en sciences sociales et la critique d'art. Il encourage largement l'émergence de plusieurs jeunes écrivains marocains. En 1979, il arrête d'enseigner pour se consacrer à la recherche et à l'écriture : « J'ai arrêté d'enseigner pour me laisser enseigner par la vie. » Il occupe alors le poste de directeur de l'Institut universitaire de la recherche scientifique de Rabat.
Ses œuvres sont traduites en plusieurs langues et font l'objet de thèses universitaires, d'ouvrages et d'articles publiés dans des revues spécialisées et dans les actes de rencontres scientifiques nationales et internationales.Son dernier livre est Le scribe et son ombre, paru en 2008 (éd. de La Différence), où il écrit : « Le livre autobiographique qu'on lit dans le rêve de sa vie existe, dispersé dans l'esprit de chaque scribe et de sa mélancolie studieuse, et peut-être dans la curiosité du lecteur. »
Ludmilla Fermé-Podkosova, « Abdelkébir Khatibi », dans Christiane Chaulet Achour, avec la collaboration de Corinne Blanchaud [sous la dir. de], Dictionnaire des écrivains francophones classiques : Afrique subsaharienne, Caraïbe, Maghreb, Machrek, Océan Indien, Éd. H. Champion, Paris, 2010, p. 237-241 (ISBN978-2-7453-2126-8)
« Témoignages sur Khatibi (post mortem) », sur cclmc.objectis.net, Coordination des chercheurs sur les littératures maghrébines et comparées (consulté le )