Un accès à Internet à haut débit (ou accès à Internet à large bande, par traduction littérale du terme anglais broadband) est un accès à Internet à un débit supérieur à celui des accès par modem à 56 kbit/s ou RNIS (typique 1× ou 2 × 64 kbit/s).
Le successeur du haut débit est le très haut débit (ou THD). Sur les réseaux mobiles, le HSPA (3G+) et le HSPA+ Dual-Cell apportent en 2015 le haut débit mobile aux utilisateurs avec des débits pics théoriques pouvant atteindre 42 Mbit/s en voie descendante et 11 Mbit/s en voie montante.
La 5G déployée dans de nombreux pays à partir de 2019 permet d'atteindre un Gbit/s (1 gigabit par seconde)[1].
La définition du haut débit varie selon les pays :
En France, selon l'Arcep, le haut débit est compris entre 512 Kbits et 30 Mbits par seconde[3]. C'est également la définition retenue dans le cadre du Plan France Très Haut Débit[4] lancé en 2013, qui vise à déployer des réseaux très haut débit sur l'ensemble du territoire d'ici 2022. Aux États-Unis, le haut débit était défini en 2010 par des débits supérieurs à 4 mégabits par seconde en descendant et 1 mégabit par seconde en montant[5]. Au Canada, il faut présenter un débit supérieur à 1,5 mégabit par seconde pour être considéré comme du haut débit. Au Japon, un débit de 100 mégabits par seconde (équivalent à du très haut débit en France) n'est que du haut débit.
Pour l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), un débit supérieur à 256 kilobits par seconde peut être considéré comme du haut débit. L'Union internationale des télécommunications (UIT) préfère un débit supérieur ou égal à 256 kilobits par seconde et le Sénat en France définit un débit minimum de 2 mégabits par seconde pour parler de haut débit[6].
Il s'agit généralement de haut débit au niveau du réseau d'accès (ou boucle locale), c'est-à-dire au niveau du lien final entre l'abonné et le réseau. Les réseaux en amont (collecte et transport) sont quant à eux plutôt caractérisés par du très haut débit, correspondant au trafic agrégé de plusieurs dizaines, centaines ou milliers d'utilisateurs (suivant l'échelle considérée).
Les principales technologies de raccordement permettant le haut débit et le très haut débit incluent :
Le site Internet du Plan France Très Haut Débit présente également les technologies permettant de fournir du très haut débit[7].
Ces techniques sont capables, en théorie, d'apporter des services multiples (images, voix, données) à haut débit mais, en pratique, la qualité du service est variable car la distance géographique affaiblit le signal, sauf pour la transmission par fibre optique où les effets de l'affaiblissement linéique ne sont pas notables dans un contexte de desserte. La plupart des technologies d'accès ont l'inconvénient d'offrir des débits plus faibles quand le client est éloigné du nœud de raccordement.
L'intérêt des technologies d'accès à haut débit est de permettre l'utilisation de services multimédias par Internet dans des conditions confortables, en particulier le streaming ou la télévision par Internet. Le téléchargement de contenus de grande capacité est également facilité, ainsi que le montre le tableau suivant qui donne les temps de téléchargement en fonction de quelques débits de connexion[8] :
Contenu | Connexion 512 kbit/s |
Connexion 2 Mbit/s |
Connexion 10 Mbit/s |
Connexion 100 Mbit/s |
---|---|---|---|---|
Page d'accueil de Google (160 ko) | 2,5 s | 0,6 s | 0,1 s | 0,01 s |
Piste de musique (5 Mo) | 1 min 18 s | 20 s | 4 s | 0,4 s |
Clip vidéo (20 Mo) | 5 min 12 s | 1 min 18 s | 16 s | 1,6 s |
CD/ film en basse définition (700 Mo) | 3 h 2 min 17 s | 46 min 40 s | 9 min 20 s | 56 s |
DVD/ film en haute définition (4 Go) | 17 h 21 min 40 s | 4 h 26 min 40 s | 53 min 20 s | 5 min 20 |
(les temps sont donnés en heures, minutes et secondes (valeur arrondie à la seconde), les volumes des contenus sont en kilooctets, mégaoctets ou gigaoctets, les vitesses de connexion sont en kilobits par seconde ou en mégabits par seconde).
Selon Neelie Kroes, commissaire européenne, « un développement plus rapide des technologies du haut débit peut créer un million d'emplois »[9].
Le taux de pénétration de l’accès Internet fixe haut débit, exprimé en nombre d’accès pour 100 habitants et en ordre décroissant, était le suivant en pour les 30 pays de l’OCDE[10] :
Le taux de pénétration moyen pour les 30 pays de l’OCDE était en 2010 de 24,2 accès pour 100 habitants.
Entre 2013 et 2022, le taux de couverture haut débit des foyers de l'UE est passé de 16 % à 70 %[11].
En 2021, les pays de l'UE étant le plus pénétré par le haut débit sont Malte (100 %), Luxembourg (96 %), Danemark (95 %) et Espagne (94 %). Les moins couvert sont Grèce (20 %), Chypre (41 %) et Italie (44 %).
Dans les zones peu denses à moins de 100 habitants par kilomètre carré, les pays les mieux couverte sont Malte (100 %), Luxembourg, Danemark et Pays-Bas (79 % chacun). Les moins couverts sont la Grèce (0 %), la Tchéquie (7 %) et la Finlande (12 %)[11].
Ces statistiques européennes considèrent le haut débit comme un réseau de communication électronique (sic) entièrement optique au moins jusqu'au point de distribution sur le lieu desservi, ou un réseau de communication électronique capable de délivrer aux heures de pointe usuelles, des performances réseau similaires, en termes de débit montant et descendant, résilience, gestion des erreurs, et latence dans sa variation[12].