Président de la Société des gens de lettres | |
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Eugène Muller (d) | |
Préfet du Puy-de-Dôme | |
Député français |
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Dupuy |
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Agénor Altaroche, né le à Issoire et mort le à Vaux, est un journaliste, chansonnier et homme de lettres français, commissaire du Gouvernement provisoire pour le Puy-de-Dôme en 1848, représentant de ce même département à l’Assemblée constituante de 1848.
Fils d'un avocat de renom qui le destinait au barreau, Agénor Altaroche se rend après la révolution de Juillet à Paris pour étudier le droit. Dans l’atmosphère de fronde qui prévaut alors, il abandonne ses études pour se consacrer au journalisme et collabore avec enthousiasme à la presse républicaine, dont les titres se multiplient : Le Courrier des électeurs (1830), Les Communes (1831), La Révolution de 1830, La Tribune, Le Populaire, Le Diable boiteux, Le National. En 1832, il entre au quotidien satirique Le Charivari et, en 1834, succède à Louis Desnoyers comme rédacteur en chef de ce journal. Par la suite, il donnera des feuilletons au Commerce, au Courrier français et au Siècle.
Outre ses articles dans la presse périodique, il fait paraître plusieurs brochures politiques, dont en 1830 La Chambre et les écoles, une satire en vers où la majorité parlementaire est accusée d'avoir trahi les promesses de juillet. Il compose des textes de chansons satiriques dirigés contre le régime en place. « Nés du journalisme », ces textes qui en « gardent le cachet » réunis en 1835 dans un recueil intitulé Chansons et vers politiques[2] où l'on trouve notamment « la Fête à l'hôtel de ville » et « le Prolétaire », dédié à Étienne Cabet. Composé « sous l'empire des lois de septembre », un second volume, Nouvelles chansons politiques[3] paraît l'année suivante avec un succès qui justifia plusieurs tirages. En 1833, lors de l'anniversaire de l'Insurrection républicaine à Paris en juin 1832, il signe en hommage aux victimes des événements un poème intitulé ! Le deuil publié sous l'égide de la Société des droits de l'homme et du citoyen[4].
Écrivain fécond, son activité s'exerce dans des genres variés : comédies-vaudevilles avec Lestocq ou le retour de Sibérie (1836, en collaboration avec Laurencin) et Le corrégidor de Pampelune (1843, en collaboration avec Moléri), récits avec Contes démocratiques, dialogues et mélanges (1837) et Aventures de Victor Augerol (1838), roman imité des Aventures du chevalier Faublas de Louvet de Couvray. Il participe à plusieurs ouvrages collectifs, dont Paris révolutionnaire (1833-1834) avec une étude sur le moyen âge, Peste contre peste, et Paris au XIXe siècle (1839), recueil de scènes de la vie parisienne (L’Avoué de Paris, Commissaires de police). En 1840 paraît son ouvrage La Réforme et la Révolution, une étude historiques en deux parties sur le pape Alexandre VI et Louis XV. Il contribue au Dictionnaire politique[5] dirigé par Étienne Garnier-Pagès et collabore à L’Almanach populaire de la France.
En 1837, il a pris part à la fondation de la Société des gens de lettres (1837) dont il sera régulièrement élu au comité organisateur. En 1844, il loge au nº 16, cité Bergère.
Après le , il est envoyé au titre de commissaire du gouvernement provisoire pour représenter la République dans le département du Puy-de-Dôme, du au , où il exerça une action modératrice visant à garantir l'ordre et la liberté tout en luttant contre les adversaires du régime de février. Porté candidat républicain aux élections du à l'Assemblée constituante, il est élu très largement (avec 110 000 voix sur 125 452 votants) représentant du peuple pour le Puy de Dôme. À l'Assemblée, il siège avec les républicains modérés et soutient le général Cavaignac, mais déplore la répression qui suivit les Journées de juin.
Non réélu en 1849 à l’Assemblée législative, il quitte la vie politique et prend la direction du théâtre de l'Odéon de 1850 à 1852, puis s'associe avec Louis Huart au lancement du théâtre des Folies-Nouvelles ; c'est sur cette scène qu'est créée en 1857 sa pièce la Coiffure de Cassandre, une opérette en un acte imitée d'Achim von Arnim.
« M. Altaroche (...) a trop de facilité pour être jamais un littérateur sérieux, et trop de malléabilité pour résister longtemps aux pressions de parti. Ce n'est ni un grand écrivain, ni un homme politique ; c'est un homme d'esprit »
— J. Destigny, Nouvelle biographie générale, t. II, p. 227