Cheikh al-Islam |
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Nom dans la langue maternelle |
أَحْمَد زَيْنِي دَحْلَان |
Activités |
Ahmad Zayni Dahlan (en arabe : أَحْمَد زَيْنِي دَحْلَان) (1817-1886) est le Grand Mufti de La Mecque entre 1871 et sa mort[1],[2],[3]. Il est également Cheikh-al-Islam du Hedjaz[4], ainsi qu'Imam al-Haramayn (Imam des deux villes saintes, La Mecque et Médine)[5]. Théologiquement et juridiquement, il s'inscrit dans le madhhab chaféite.
Par ailleurs, il est historien et théologien acharite. Il est connu pour ses dures critiques du wahhabisme, étant l'un de leurs principaux adversaires[6], et sa reconnaissance des principes soufis[7]. En tant que dirigeant de la faction conservatrice des chaféites, il revêt une importance particulière en Asie, où son influence s'accroît après sa mort grâce à ses nombreux disciples[8].
Il est descendant d'Abd al-Qadir al-Jilani. Il écrit et publie de nombreux ouvrages sur l'histoire, le fiqh et la théologie islamique en général. Il enseigne à de nombreux érudits musulmans, y compris Hussein ben Ali[9],[10], chérif de La Mecque parfois considéré comme le dernier calife sunnite[11],[12],[13], ainsi qu'à de nombreux érudits islamiques étrangers, tels que Arsyad Thawil al-Bantani (en)[14] ou Khalil Ahmad al-Saharanpuri (en)[15].
À travers son disciple, Ahmed Raza Khan Barelvi, il exerce une influence considérable sur le mouvement Barelvi, qui compte plus de 200 millions de fidèles musulmans[16].
Il meurt à Médine en 1886[17].
Il naît à La Mecque en 1816 ou 1817[18]. Il est issu d'une famille Sayyid et est un descendant direct de Mahomet en 38e génération par l'intermédiaire de Hassan ben Ali. Son père se nomme Zayni et son grand-père Othman Dahlan, d'où son nom[19].
Il étudie auprès d'Ahmad al-Marzuqi al-Maliki al-Makki (en arabe : أحمد المرزوقي المالكي المكي)[20], ainsi qu'auprès de Muhammad Sayyid Quds, l'ancien mufti chaféite de La Mecque, Abdullah Siraj al-Hanqi, Yusuf Al-Sawy Al-Masri Al-Maliki, le mufti malikite de La Mecque, et Abd al-Rahman al-Jabarti.
Après avoir obtenu son diplôme en études islamiques, il commence à prêcher à La Mecque[21].
Ahmad Zayni Dahlan est fréquemment considéré comme une des plus importantes figures religieuses du paysage mecquois au XIXe siècle[22],[23],[24],[25],[26],[27],[28].
En 1848, il commence à enseigner à la Mosquée al-Haram. Il est ensuite nommé, en 1871, Cheikh al-Ulama, autrement dit Grand Mufti de La Mecque[3].
Il enseigne à de nombreux étudiants. Parmi eux, on compte Hussein ben Ali[9],[10], chérif de La Mecque et dernier calife sunnite, qui étudie le Coran avec lui et en mémorise le contenu avant ses vingt ans. Il enseigne aussi à l'Imam Ahmed Raza Khan Barelvi[29], à Khalil Ahmad Saharanpuri (en)[30], au Cheikh Mustafa, à Usman bin Yahya (en), à Arsyad Thawil al-Bantani (en)[14], à Muhammad Amrullah (en), à Ahmad ben Hasan al-'Attas (ar)[31].
Il enseigne également à Sayyid Fadl (en) pendant qu'il est à La Mecque avant de partir pour Constantinople[32],[33].
Dahlan émet de nombreuses fatawa, dont une approuvant l'utilisation de dispositifs radiophoniques à des fins religieuses ou une approuvant l'utilisation de tambours et de musique lors des jours religieux, ce qui est une préoccupation importante pour les musulmans en Indonésie, considérant que « c'est une pratique acceptable si aucun acte illicite ne se produit »[34].
Il suit le chérif Awn ar-Rafiq (en) à Médine en après que celui-ci se soit disputé avec Osman Pacha[35]. Il y meurt en [17] après avoir visité la tombe de Mahomet. Il est enterré dans le cimetière d'Al-Baqi, où sa tombe est détruite ultérieurement par l'Arabie saoudite, avec tout le cimetière[36].
Joseph Schacht le décrit comme le « seul représentant de l'écriture historique à La Mecque au XIXe siècle »[37].
Ahmad Zayni Dahlan est le dirigeant de la faction conservatrice des chaféites de son époque. En raison de son conservatisme et de ses opinions traditionnelles, il a un écho dans le monde musulman au-delà des chaféites[38].
Dans son traité contre l'influence wahhabite, Dahlan estime que le soufisme est une partie intégrante et licite de la pratique islamique, y compris des aspects tels que le Tawassul (intercession, ou s'adresser à Dieu par l'intermédiaire d'un intercesseur), le Tabarruk (rechercher des bénédictions à travers des personnes ou des choses) et la Ziyarat al-Qubur (la visite des tombes et des mausolées)[39],[40],[41].
Dahlan considère que le wahhabisme pousse à détruire l'Oumma[42]. De plus, il appelle Mohammed ben Abdelwahhab « malveillant » et compare ses adeptes aux Kharidjites[43]. Pour Dahlan, il est « fourbe » lorsqu'il se proclame hanbalite. Il affirme qu'il essaie de diviser les madhhabs en prétendant qu'ils sont en opposition les uns avec les autres[44].
L'opposition au wahhabisme semble avoir été l'opinion de la majorité des érudits et juristes du Hedjaz à cette époque[22].
Il écrit contre l'islam chiite et comment débattre avec les chiites[21]. A l'instar de ses critiques violentes du wahhabisme, il s'attaque au mouvement des Qarmates, un mouvement radical chiite ayant agi au Xe siècle, qui attaquait les pèlerins se rendant à La Mecque pour le Hajj[36].
Il soutient Muhammad Ahmad pendant la guerre mahdiste contre Tawfiq Pacha et l'Empire britannique, considérant son combat comme un rempart contre l'impérialisme occidental[37],[45],[46].
Il est également influent dans le soutien à l'anti-impérialisme aux Indes orientales néerlandaises (l'Indonésie moderne)[24],[47],[48],[49],[50] et plus généralement dans tout le sous-continent indien[51],[52].
Il joue un rôle crucial à travers son élève, Ahmad Raza Khan Barelvi, dans l'établissement du courant Barelvi au Pakistan et en Afghanistan, exerçant une influence significative et contribuant à leur opposition ferme au wahhabisme[16].
Ses fatwas sont reconnues après sa mort et sont particulièrement importantes dans la formation de l'islam indonésien[53]. La corne de l'Afrique est également fortement influencée par lui, notamment à travers les prêches d'al-Zayla'i en Somalie[8]. Il est aussi central dans la formation de l'islam du monde swahili[54].
Étant donné qu'il attaque le wahhabisme et entre en conflit violent avec eux, certains de ses livres sont interdits en Arabie saoudite[55].
Ses œuvres sont collectivement connues sous le nom de « Dahlaniya »[56].
Il écrit et enseigne à une époque où la première presse d'imprimerie arrive à La Mecque. Une des préoccupations d'Ahmad Zayni Dahlan est de pouvoir expliquer le texte du Coran de manière plus simple, compréhensible par tous[57].
Pour atteindre cet objectif, il rédige également des manuels de rhétorique destinés aux jeunes étudiants, basés sur le Coran[58] et des traités de mantiq (logique métaphysique musulmane)[59]. Il est très intéressé par les métaphores utilisées dans le Coran[57],[58].
Additionnellement, cela permet à Dahlan de diffuser ses critiques du salafisme grâce à ses étudiants dévoués avec plus d'impact. Par exemple, il rédige une brochure décrivant les souffrances infligées par les wahhabites à La Mecque pendant leur règne au cours du premier quart du XIXe siècle, intitulée "Fitnat al-Wahhabiyyah" (arabe: فتنة الوهابية, littéralement "La Fitna wahhabite"), ainsi qu'une étude réfutant entièrement la doctrine et les pratiques wahhabites, "Al-Durar al-Saniyyah fi al-Radd 'ala al-Wahhabiyyah" (en arabe : الدرر السَنِيَّة فى الرد على الوهابية)[60].
Voici une liste de certaines de ses œuvres publiées[61] :
« The Meccan scholar Ahmad ibn Zayni Dahlan was born in 1817. Around 1848 he became a teacher at the Great Mosque and in 1871 he was appointed Shaykh al-‘Ulama’or Grand Mufti. »
« Ahmad ibn Zayni Dahlan, the Shafi'i Mufti of Mecca, appears in at least two
managib in this book. He is often mentioned because he seemed to be (during the last third of the nineteenth century) a kind of chef d’ecole for conservative Shafi’is and those opposed to the ideas of Ibn Taymiya and the Wahhabis or neo-Wahhabis at the time. This antiradical personality was the author of a history of Mecca, and a book refuting Wahhabism and Wahhabi ideas, the Durar al-Saniya fil-Radd ‘ala’l-Wahhabiya, a book still banned in Saudi Arabia because of its vituperative polemic attacks and cutting criticism of the Wahhabis. Dahlan was also on the side of those who used saintly mediation in prayer, like Zayla’i, Shaykh Uways, Hajj Sufi, and a majority of Muslim conservatives of this time and
later. »
|périodique = Dār al-‘Ilm lil-Malāyīn
laisse présager
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et {{article}}
périodique
et éditeur
.« The scion of an old scholarly family, Sayyid Abu Bakr (often referred to as al-Bakri) had the good fortune to be the protégé of Sayyid Ahmad Zayni Dahlan, probably the most prominent Mufti of Mecca in the nineteenth century. »
« In Mecca, Hurgronje presented himself as a Muslim student and joined the circle of disciples of Sheikh Ahmad Zayni Dahlan (1817-1886), the highest representative of the religious scholars, the ulama, of Mecca »
« In Mecca, Snouck attended the lectures of prominent Arab professors favored by these same scholars. Sayyid Ahmad b. Zayni Dahlan was the most popular. »
« Ahmad ibn Zayni Dahlan, the Shafi'i Mufti of Mecca, appears in at least two managib in this book. He is often mentioned because he seemed to be (during the last third of the nineteenth century) a kind of chef d’ecole for conservative Shafi’is and those opposed to the ideas of Ibn Taymiya and the Wahhabis or neo-Wahhabis at the time. This antiradical personality was the author of a history of Mecca, and a book refuting Wahhabism and Wahhabi ideas, the Durar al-Saniya fil-Radd ‘ala’l-Wahhabiya, a book still banned in Saudi Arabia because of its vituperative polemic attacks and cutting criticism of the Wahhabis. Dahlan was also on the side of those who used saintly mediation in prayer, like Zayla’i, Shaykh Uways, Hajj Sufi, and a majority of Muslim conservatives of this time and later. »
« Dahlan was deeply worried that the singularity of opinion and creed preached by
someone like Ibn Abdelwahhab would be the undoing of the Muslim
nation. »
« In the context of Wahhabi expansion between the 18th and 20th centuries, for example, the Grand Mufti of Mecca, Shaykh al-Islam Ahmad Zanyi Dahlan (1816-1866) wrote a book called Fitnat al-Wahhabiya [The Wahhabi Fitna where he launched a polemic attack against the Wahhabi sect and accused them of wandering off the true path. He called the founder malevolent and accused the followers of the movement of creating dissent in the ranks of Muslims, comparting them to the Kharijites. »
« In dieser Ablehnung der Wahhabiten folgt er seinem Lehrer Ahmad Zaini Dahlan (gest. 1886), dem damaligen schafiitischen Mufti Mekkas, der sich ausdrücklich dagegen wehrte, Ibn JAbd al-Wahhab zu den Hanbaliten zu zählen. Dahlan beschuldigte ihn vielmehr den Rechtsschulen eine Absage mit der Begründung zu erteilen, dass diese zu einer illegitimen Spaltung beitrügen. Laut Dahlan sei es sogar so gewesen, dass Ibn JAbd al-Wahhab die Menschen zunächst zu täuschen versuchte, indem erversicherte, Hanbalit zu sein. »
« Watching from the distance of Mecca as the Mahdist revolution unfolded, a
Shafi'i Muslim scholar named Ahmad Zayni Dahlan (d. 1886)-a man who was neither Sudanese nor a believer in the Mahdi-voiced support for its battles. DabIan expressed hope that the Mahdi and his supporters would strike Western,
Christian forces that were beginning to exert themselves in the region and thereby help to bolster the Ottoman empire. But Dahlan was misinformed about the movement. Opposition to an incipient Western imperialism was one source of Mahdist activism but only one: at least in the early years of the movement (1881-85), opposition to Turco-Egyptian imperialism was far more important in triggering and sustaining jihad. »
« Central in this latter chain of authority was the Shāfiʿī mufṭī of Mecca, Aḥmad Zaynī Daḥlān (on him, see Schacht 1978; Sharkey 1994; Freitag 2003; Bang 2014a). »
« This antiradical personality was the author of a history of Mecca, and a book refuting Wahhabism and Wahhabi ideas, the Durar al-Saniya fil-Radd ‘ala’l-Wahhabiya, a book still banned in Saudi Arabia because of its vituperative polemic attacks and cutting criticism of the Wahhabis. »
« The poems and books written by him are known collectively as the Dahlaniya, especially when they are cited to reinforce conservative theological attitudes, as exemplified by Zayla’i and his followers, who particularly favored tawassul, which was anathema to their opponents of the Salihi/Wahhabi school. »